Premier chantier : le monde rural
Deuxième chantier : Les pardons et chapelles
Troisième chantier : Les jeunes
Quatrième chantier : Le patrimoine immobilier
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Conclusions : voir les vidéos au bas de l’article
10 jours, 5 chantiers, un défi : poursuivre la mission d’évangélisation.
Monseigneur Raymond Centène et son équipe épiscopale ont démarré leur visite pastorale du Pays du Faouët. Le territoire couvre 4 doyennés – Le Faouët, Gourin, Guémené-sur-Scorff et Plouay – soit 30 paroisses pour 38 700 habitants. Accompagnés par l’Evêque et son équipe épiscopale, les acteurs pastoraux du Pays ont 10 jours pour creuser cinq « chantiers », discerner les pistes et dresser les plans pour la mission !
Si le coup d’envoi de la visite a été lancé hier matin à Plouay, la dynamique pastorale est enclenchée depuis plusieurs semaines. Des réunions préparatoires ont fait se rencontrer et réfléchir ensemble les acteurs pastoraux du territoire autour des cinq problématiques identifiées : le réaménagement pastoral, le monde rural avec pour focale les agriculteurs en difficulté, les pardons et les chapelles, les jeunes et enfin le patrimoine immobilier.
L’évangélisation pour feuille de route
Pour le Père Emile Bigumira, archiprêtre du Pays du Faouët, les fidèles sont prêts à relever ce défi et à suivre le cap missionnaire donné par la visite pastorale. « Avec le peu de moyens humains qui nous restent aujourd’hui, pouvons-nous continuer à faire comme on a toujours fait ? Ou bien faut-il changer ? Le moment est favorable ! Mais tout en ayant cette idée que l’Evangile doit continuer d’être annoncé avec le peu de moyens qui nous restent. C’est ça le fil rouge ».
Etudier le sol avant de démarrer l’ouvrage
Le Père Emile Bigumira met l’accent sur les traits communs qui font l’unité de l’ensemble du Faouët. « De manière générale, nous avons de petites communautés paroissiales ». Un autre aspect réside dans la ruralité. « Ce sont des communes qui n’ont pas tous les services comme on les trouve en ville, ce qui suppose des déplacements », relève le Père Ivan Brient. D’autre part, « la richesse du patrimoine religieux et des pardons est très typique de ces 4 doyennés ».
Comme l’a souligné Monseigneur Centène, le travail préliminaire accompli constitue un premier fruit de la visite pastorale, dans le sens où il contribue à « construire l’unité », celle du pays visité d’une part et, plus largement, celle du diocèse. « Tout ce travail de défrichage en amont est véritablement essentiel à la visite. On peut dire qu’il est même un de ses objectifs essentiels », a introduit l’Evêque.
« Si nous procédons à des visites pastorales, c’est précisément pour ne pas décréter, légiférer ‘de haut’, mais pour partir toujours davantage de la réalité, insiste Monseigneur Centène . Cette réalité, il ne s’agit pas pour nous de l’imaginer, ou de l’idéaliser, il faut que le travail parte véritablement de la base ».
« Partir de la base »
Comment cet esprit de subsidiarité anime-t-il tout le processus de la visite ? Le Père Emile précise les modalités de préparation de la visite de l’Evêque. « Les chantiers ont été défrichés au niveau des paroisses par les équipes pastorales mais pas que… Nous avons consulté largement les paroissiens. C’est un travail important de permettre aux gens de s’exprimer, en vue de prendre, non pas une décision de prêtre, mais une décision concertée. Sur les cinq thèmes, j’ai appelé les chrétiens à regarder les choses en face, avec réalisme et à s’exprimer avec objectivité. Car l’Evêque n’a pas envie de nous parachuter des solutions ! Il veut nous écouter et, à partir de nos propositions, nous donner des conseils et prendre une décision ».
« Rééquilibrer nos forces »
Puisqu’il ne s’agit pas de mener en un seul jet une restructuration globale du diocèse mais bien de procéder étape par étape, l’équipe épiscopale va à la rencontre des territoires, des archiprêtres, des doyens, de manière à ajuster les décisions au terrain. « Sur la côte, en ville, dans le rural, que ce soit le rural de l’ouest ou de l’est, … les réalités sont très différentes ».
Ce travail a commencé en février dernier avec la visite pastorale du Pays de Ploërmel. Il se poursuivra après le Faouët sur le secteur de Guer-Malestroit durant le Carême 2019.
Dans quel esprit va se vivre le chantier principal de cette visite pastorale, à savoir le réaménagement pastoral ?
Mgr Centène : La plupart des diocèses ont déjà procédé à leur réaménagement 2 fois, 3 fois depuis les années 60. Ceci s’est fait avec l’idée que le travail pastoral se concentre autour du prêtre et que, par voie de conséquence, au fur et à mesure où le nombre de prêtre diminue, le travail se concentre, les paroisses se regroupent et des déserts de plus en plus étendus se créent.
Lorsque nous avons décidé de ne pas entrer dans cette perspective de regroupement de paroisses, qui semblait s’imposer à tous les diocèses, c’est d’une part parce que nous avions beaucoup de prêtres mais surtout parce que nous avions énormément de laïcs, qui étaient en mesure de prendre en charge les éléments essentiels de la pastorale : annoncer la Parole de Dieu, La célébrer, La vivre à travers la charité et gérer de façon cohérente les affaires de la paroisse.
Aujourd’hui, dans la plupart des cas, ces personnes qui collaboraient ainsi à la charge pastorale ne se sont pas renouvelées. Nous avons donc créé des GAP (groupes d’animation paroissiale) mais qui sont les mêmes depuis leur création il y a 17 ans. Nous avons du mal à trouver des gens pour prendre leur succession.
Donc si, aujourd’hui, nous envisageons de réaménager l’espace pastoral, ce n’est pas tant parce que nous manquons de prêtres mais parce que nous manquons de laïcs. C’est dans cette perspective qu’il nous faut maintenant rééquilibrer nos forces.