Issue d’une famille plutôt aisée de province – son père était greffier ainsi que régisseur des terres du château du Plessis en Mauron, elle avait 4 sœurs, dont l’une deviendra sœur Ursuline de Ploërmel, et les trois autres se marièrent.
Marquée par l’héritage janséniste, la peur du péché et la crainte de l’enfer, elle mis du temps à trouver la confiance en Dieu, et sa voie dans la société. Elle s’occupa d’enseigner ses sœurs, puis, malgré des demandes en mariage elle fit vœu de virginité en 1846. Elle partit à Paris au Carmel, malgré l’opposition de ses parents qui ne la voulaient pas religieuse, puis à l’Adoration réparatrice, où elle reçut le nom de sœur Anne. Elle fut envoyée fonder une communauté à Lyon au bout de quelques mois seulement, avec 7 novices ! Expérience douloureuse car elle souhaitait avant tout aimer et adorer, et n’était pas tout à fait en accord avec l’esprit de « réparation ». Elle finit par quitter cette communauté et tenta les Clarisses d’Amiens, puis les bénédictines du Saint-Sacrement. Finalement elle retourna chez elle et s’occupa d’œuvres auprès des pauvres. Mais son désir ne cessait de croître : elle méditait beaucoup sur l’Evangile de Saint Luc des 10 lépreux guéris…
Virginie Danion fit alors des démarches pour mettre en place l’Adoration dans les diocèses, auprès des évêques de Bretagne et de Vendée, elle voyagea beaucoup.
Ce sera le 19 mars 1859, jour de la Saint Joseph qu’elle affectionnait particulièrement, qu’elle fondera l’Association de l’Action de Grâces, pour les personnes du monde, avec l’appui de son confesseur et l’approbation de Rome, et mettra ainsi en pratique le psaume 102 : « Mon âme, bénis le Seigneur, garde-toi d’oublier ses bienfaits. » et le texte de saint Paul : « Rendez grâce en toutes circonstances car c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus. » (1Th 5, 18). La chapelle fut construite puis consacrée par Monseigneur Bécel en 1871, et enfin une communauté religieuse vit le jour en 1881 avec 4 postulantes. Virginie Danion prit alors le nom de Mère Marie du Saint-Esprit. La communauté, cloîtrée, était contemplative, et réglait sa vie sur le modèle de vie humble et cachée de la Sainte Famille à Nazareth. Seul apostolat : le catéchisme aux enfants des familles pauvres. Leur règle : « S’appliquer à faire régner la charité et entretenir la paix, la joie, la simplicité en travaillant aux divers emplois qui les aideront à vivre. D’heure en heure, les religieuses se succéderont pour adorer le Saint-Sacrement et s’acquitteront de la prière officielle de l’Eglise. »
Elles furent jusqu’à 30 sœurs consacrées. Aujourd’hui la Communauté de l’Action de Grâce est agrégée (depuis 1970) à celle des Filles de Jésus de kermaria, afin de répondre aux directives du Concile Vatican II.
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