Hélène Le Saout est responsable de l’antenne du Morbihan pour cette association nationale qui organise chaque année au mois de septembre un pèlerinage à Lourdes. Cette 38ème édition, du 19 au 23 septembre 2023, présidée par Monseigneur Benoît Rivière, évêque d’Autun, a rassemblé plus de 6500 participants. La délégation morbihannaise comptait 25 pèlerins.
« La première fois j’y suis allée pour accompagner une amie. Jusqu’à l’âge de 69 ans j’étais un globe-trotter, » raconte-t-elle. Finalement la maladie l’a rattrapée, elle a dû être amputée d’une jambe, et l’ancienne guide-conférencière spécialiste du Bassin Méditerranéen et du Proche Orient, s’est investie dans l’association. Elle qui avait une vie très active, passionnante, emmène désormais les « cabossés de la vie » à Lourdes pour « aider ceux qui souffrent seuls » et « passer le formidable message de la Bonne Nouvelle. » « Car même si seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ! » aime-t-elle à dire, citant l’archevêque émérite Monseigneur Cartatéguy (de Niamey, Niger) au Grand Pardon de Ste Anne d’Auray.
A l’instar de Marie de Hennezel, psychologue, psychothérapeute et écrivaine française, connue pour son engagement à l’amélioration des conditions de la fin de vie, et le « bien-vieillir », Hélène Le Saout répète « la vieillesse et la maladie ne sont pas une fatalité, dans le sens où on peut développer une vie intérieure riche. » Le pèlerinage, qui rassemble tous les départements de France, et des délégations de Monaco, Belgique, et Suisse (78 délégations au total), « permet de faire des rencontres, fraterniser au-delà du Morbihan, et de vivre, à travers la maladie, l’Espérance. »
Qu’est-ce qui caractérise LCE ? L’Espérance
« Les gens reviennent pour rompre leur solitude. Et les accompagnants, comme les jeunes lycéennes cette année, sont volontaires et enthousiastes, et redonnent de l’espoir. »
Le cancer est un mal qui touche toutes les sociétés, tous les milieux. Pendant longtemps tabou, il est aujourd’hui l’objet de groupes de parole, de conférence sur les avancées de la science, à Lourdes aussi. « C’est l’osmose de la science et de la foi. » « Nous ne sommes pas naïfs, nous n’allons pas à Lourdes en attente de miracle, » précise Hélène. « Le miracle ici, c’est le partage de foi et l’Espérance que l’on y trouve. »
Les moments forts et le miracle de Lourdes
« Cette année, pour la première fois, j’ai accepté de participer et d’être poussée en fauteuil à la procession eucharistique. Quand vous vous retrouvez en tête du cortège avec des centaines de gens en fauteuils et des personnes enthousiastes qui vous poussent, c’est magnifique ! »
« Et ce qui est beau aussi », ajoute-t-elle, « c’est qu’en venant ici, on s’aperçoit que le monde entier est là, que tout le monde a une place ! On fait le tour du monde en fauteuil ! » Lourdes, c’est aussi cela : une ouverture aux autres, à la solidarité, à la reconnaissance que chacun vient apporter sa pierre avec ce qu’il est, à l’image des pierres vivantes reprise par Mgr Benoit Rivière dans son homélie…
« La messe du Sacrement des malades, avec un millier de personnes à recevoir l’onction par une centaine de prêtres, était très belle. Et les témoignages que nous avons eus nous ont remués : c’est incroyable ce que certaines personnes ont pu vivre, on se demande où ils trouvent le courage… C’est cela le miracle de Lourdes : le miracle de la Foi. »
Les vieux bretons
« Longtemps j’ai cru que la Foi était pour les vieux bretons. Mais elle n’a rien à voir avec la bigoterie, et ce n’est pas de la superstition ! J’ai tellement reçu depuis ma maladie que je peux dire : « c’est quand je suis faible que je suis fort. » Il me faut impérativement faire passer le message d’Espérance du Christ ! »
« Et Marie nous montre la route pour aimer le Christ… »