Comme chaque année pour la Sainte Anne, de très nombreux fidèles se sont rassemblés le 26 juillet à Sainte-Anne-d’Auray. Présidé par Mgr Cartatéguy, prêtre pour la Société des Missions Africaines et archevêque émérite de Niamey au Niger, l’événement prenait cette année une couleur toute particulière : le diocèse de Vannes vit pour trois ans une démarche jubilaire qui le mènera en 2025 à fêter les 400 ans des apparitions de sainte Anne à Yvon Nicolazic. Retour sur une édition placée sous le signe de l’espérance.
Ils sont de tous horizons, les nombreux pèlerins, touristes, curieux de passage, venus participer à la veillée aux flambeaux du 25 juillet, ou à la procession en costumes précédant la grand-messe pontificale du 26 juillet. Beaucoup ont retrouvé, comme chaque année, une ambiance recueillie et festive, malgré une pluie pénétrante pendant la procession qui a fait craindre de ne plus voir le soleil de la journée… Mais Sainte Anne a une fois de plus veillé à réchauffer ses enfants, de l’intérieur et de l’extérieur !
« En marche vers le grand jubilé de 2025″, dit Monseigneur Centène dans son mot d’accueil, « nous accueillons avec ferveur le message de Sainte Anne. Qu’elle nous aide à être des artisans de paix et des pèlerins de l’espérance. […] A toutes et à tous, bonne fête de Sainte Anne ! «
Un pardon ouvert sur le monde
Comme le souligne le père Gwenaël Maurey, recteur du sanctuaire, « le Pardon de Sainte Anne d’Auray est enraciné culturellement, mais aussi ouvert sur le monde, dans la lignée des milliers de missionnaires qui sont partis de sainte-Anne pour évangéliser aux quatre coins du monde « .
La grande procession s’est déroulée avec des représentants de diverses cultures : aux côtés des traditionnelles bannières bretonnes, des costumes tamouls, africains et vietnamiens ont coloré le défilé. Une délégation de la Société des missions africaines, qui sera présente sur le site pendant l’été, a débuté la grand’messe par le chant « comment ne pas te louer« , bien connu des internautes, au son des jambees, mettant rythme et joie sur l’esplanade du memorial !
Sainte Anne modèle d’Espérance
Mgr Cartatéguy a tenu à vivre ce moment d’unité de l’Église en action de grâce pour les nombreux missionnaires bretons. Il a aussi rappelé, dans son homélie, que l’espérance à laquelle nous sommes invités à la suite de Sainte Anne, c’est oser la confiance en Dieu :
« […] A Lisbonne les jeunes sont invités à regarder Marie, modèle de Foi [aux JMJ-ndlr]. Et nous, nous sommes conviés à regarder Anne comme modèle d’espérance. Il y a un lien très fort entre Marie et sa mère Anne, comme il y a un lien très profond entre Foi et Espérance. […] L’Espérance n’est pas un tranquillisant pour s’évader de notre monde, […]un échappatoire pour consoler des angoisses, mais une présence, une âme, une force, un souffle, qui nous habite intérieurement comme il a habité le Christ. [...]L’Espérance c’est l’ancre ferme de notre âme. Sur le rivage des terres bretonnes, on connaît l’utilité de l’ancre qui stabilise le bateau contre vents et marées. Espérer c’est oser la confiance au Christ qui nous a promis d’être à nos côtés, tout au long de notre vie. Confiance en nous-même, sûrs des grâces données par cette collaboration fraternelle avec le Christ. […] Sainte Anne a osé cette confiance.… »
Pour Mgr Cartatéguy, « dans un monde en souffrance, sachons bien que le Seigneur combat avec nous pour un monde plus humain, plus juste, plus fraternel. […] Sainte Anne est une figure importante du mystère de l’Incarnation. A l’image des anciens que j’ai pu connaître en Afrique, elle peut aussi être un modèle pour les vieilles personnes, pleines de sagesse, de paroles constructives, qui veulent transmettre ce qui a nourri leur vie, leur foi« .
Et de conclure : « Repartons de Sainte-Anne-d’Auray avec une lumière dans le cœur. »
Extraits de propos recueillis par Claire Leparc pour RCF Sud Bretagne