La joie de prier ?
Le Carême nous invite à trouver davantage de temps pour la prière. Mais trouvons-nous vraiment notre joie à prier ?
Dans son Introduction à la prière, Romano Guardini affirme : « En général, l’homme n’aime pas prier. Il éprouve facilement à l’égard de la prière de l’ennui, de l’embarras, de la répugnance, et à proprement parler de l’hostilité. Tout le reste lui semble alors plus attirant et plus important.
Il dit qu’il n’a pas le temps, que ceci ou cela est urgent, et pourtant, dès qu’il abandonne la prière sous ce prétexte, il est capable de faire les choses les plus superflues.
Il faut que l’homme cesse de tromper Dieu et de se tromper lui-même. Il vaudrait bien mieux dire franchement : « Je ne veux pas prier », plutôt que de recourir à ces ruses. Il vaudrait bien mieux ne pas se retrancher derrière des excuses du genre de celle-ci « je suis trop fatigué », et déclarer froidement qu’on n’a pas envie de prier. »
La vraie joie est de trouver les ressources en nous de choisir de consacrer du temps à la prière, même si elle ne nous paraît pas fructueuse. La vraie joie est de vouloir passer du temps avec le Seigneur, même si nous ne ressentons rien. La vraie joie est d’accepter, même si mille autres possibilités nous attirent, de vaincre notre réticence naturelle pour demeurer, un temps, auprès du Seigneur. La vraie joie est d’être dans l’assurance que Dieu n’est jamais indifférent à nos combats et qu’il nous accorde sans cesse sa grâce, bien au-delà de nos espérances.
Par le père Georges-Henri Pérès,
directeur de publication de la revue Chrétiens en Morbihan