Dans un article à paraître dans la revue diocésaine Chrétiens en Morbihan du 1er octobre, le service diocésain de pastorale de la santé soulève quelques questions éthiques engendrées par le projet d’extension de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) à toutes les femmes. Extraits.
Quel virage sommes nous en train de prendre ?
Deux critères semblent prédominants pour justifier ce projet de loi : les possibilités offertes par la science et le fait que la société serait prête à telle ou telle décision.
Tout se passe comme si seuls la liberté, le désir comptaient, les autres valeurs passant à la trappe. Ainsi le mot même de dignité n’apparaît pas dans le préambule de loi.
Quelles questions éthiques cela pose-t-il ?
Le rôle du père
L’élargissement des indications de la PMA revient à planifier, organiser, la naissance d’enfants sans père.
L’intérêt supérieur de l’enfant est-il pris en compte ?
Est-ce l’intérêt de l’enfant d’être engendré sans père ?
Selon l’avis minoritaire du CCNE (Comité consultatif national d’éthique) du 15 juin 2017 : « Le rôle d’un père en interaction et coopération avec celui de la mère est essentiel de la construction de la personnalité de l’enfant
et de son rapport à la diversité de la société, dont l’altérité masculin et féminin ».
Et le document de synthèse du CCNE souligne : « L’ouverture de l’AMP créerait ainsi des inégalités entre les enfants selon qu’ils auront ou non un père ».
Faut-il aller dans le sens d’une « externalisation des fonctions reproductives » ? Serait-ce vraiment un bien pour l’humanité ?
L’enfant est un don, fruit d’un amour charnel. Plus on fera intervenir la technique, plus on portera atteinte à l’unité de la personne (corps-âme-esprit).
Le CCNE déclarait en 2017 (avis 126) : « La division du processus de procréation en phases séparées les unes des autres requiert l’intervention de tiers. C’est vrai de toute procédure d’AMP, mais les demandes sociétales que nous examinons suscitent de nouveaux types de relations avec ces tiers qu’il importe de considérer, afin d’en mesurer toutes les conséquences. Reconnaître que ces techniques offrent de nouvelles façons de donner vie à des enfants et donc de construire de nouvelles relations est fondamental, mais il faut veiller à ce que le fait d’éviter une souffrance n’en cause pas d’autres, en particulier si cela devait se révéler contraire aux intérêts de l’enfant qui naîtra de cette procréation médicalement assistée. »
Les risques de marchandisation du corps humain sont bien là.
Augmenter le nombre de personnes pouvant recourir à la PMA ne va-t-il pas entraîner une pénurie de gamètes ? Un délai d’attente plus long ? Qui sera prioritaire ? Les CECOS (Centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme humain) devront-ils acheter des gamètes à l’étranger ? Le principe de gratuité sera-t-il remis en cause ?
Le cadre de loi actuel, le projet de loi mais aussi la transformation du rôle de la médecine et la recherche sur l’infertilité :
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