Prendre le temps de rencontrer Dieu : retraite à l’Abbaye de Rhuys

Fondée au 7ème siècle par saint Gildas, l’Abbaye de Rhuys, après avoir alterné périodes d’abandon et de restauration au fil des siècles, est rachetée en 1824 par Mère Saint Louis, fondatrice des Soeurs de la Charité de Saint-Louis. Implantées initialement en 1803 près du port de Vannes, celles-ci ont pour mission première « l’éducation des petites filles pauvres et abandonnées ». Elargie à l’accueil de personnes qui ont besoin de repos, et à l’accompagement spirituel,  la mission des soeurs répond à l’intuition de Mère Saint Louis, de « porter aux déshérités l’amour de Dieu qui les habite ».

©AbbayedeRhuys

Aujourd’hui, les personnes accueillies à l’Abbaye de Rhuys par les soeurs, sont pour beaucoup des cadres et professions libérales, des retraités, catholiques ou non : « Nous avons de plus en plus de demandes d’accueil de gens qui ont besoin de se poser et de se reposer, de faire un break dans  leur vie sociale, professionnelle, familiale« , raconte soeur Annick, directrice de l’association qui gère l’accueil à l’Abbaye. «  « Faire retraite » évoque le retrait de la vie quotidienne, sans portable ni ordinateur, sans explications ou justifications à donner sur sa vie. De plus en plus de gens demandent à avoir les repas en silence. » 

La Charité peut tout.

Mère Saint Louis

Outre le calme et la beauté du lieu, c’est aussi l’écoute que les retraitants viennent chercher. Et l’accompagnement. « Chrétiens ou non, ils ont besoin de réfléchir au sens de leur vie. Au cours de leur histoire, ils ont perdu ce sens. » Certains reviennent à la prière, même si l’institution leur pose parfois question, et peut avoir pour eux une image vieillotte. Mais soeur Annick apporte la réponse :  « La Foi est au-delà de l’institution« .

Mère Saint Louis


 Restaurer, dans la miséricorde et la justice, l’humanité blessée,
[…] poser des gestes de solidarité et de partage, d’espérance et de pardon qui révèlent la tendresse du Père et la joie du Salut.

Constitutions N°2

L’intuition fondatrice de Mère Saint-Louis se vit aujourd’hui pleinement à l’Abbaye de Rhuys. Il y a là une étonnante – ou providentielle – continuité avec le parcours de soeur Annick : éducatrice spécialisée au service de la DDAS et de la justice, elle a été membre du Service National de l’Enseignement Religieux (ex-CNER), secrétariat permanent de l’Episcopat. 
Sa formation psycho-pédagogique lui permet de répondre aux demandes particulières d’accompagnement quand il y en a : « il faut reprendre l’histoire de la personne, tout doucement, la rassurer, parfois avec humour. Il arrive que je lui conseille d’ouvrir une bible, que je lui montre des passages qui peuvent l’aider sur sa vie.  »  Soeur Annick a fêté cette année son jubilé d’or : « après 50 ans de vocation, je suis toujours passionnée par les gens qui ont besoin d’être soutenus moralement et spirituellement ». Elle fait un vrai travail de discernement entre le spirituel et le psychologique. « Il m’arrive d’orienter des personnes vers des cabinets spécialisés. » A l’Abbaye, elle est entourée par 6 soeurs, bientôt 7, car une soeur va arriver, qui sera spécifiquement missionnée pour l’accompagnement, et 8 laïcs. « C’est beau ce que nous vivons ici ! » « Nous voyons parfois des personnes revenir à une vie de Foi… » Selon soeur Annick, les gens repartent mieux disposés qu’ils n’étaient à l’arrivée, « et ils reviennent à l’Abbaye !« 

Retraites spirituelles, séjours pour souffler et reprendre pied, mais aussi colloques, séminaires, conférences, concerts sont régulièrement organisés à l’Abbaye. En savoir plus sur le site 

Une retraite spirituelle « disciple de Jésus avec Luc et Marie »

6 jours pour vivre au côté de Jésus : c’est ce qu’a proposé Monseigneur Michael Fitzgerald, invité par les soeurs de la Charité de Saint Louis en ce mois de juillet à l’abbaye de Rhuys.

Né en 1937 en Angleterre, ordonné prêtre en 1961 après avoir étudié la théologie au séminaire des Père Blancs à Carthage en Tunisie, Monseigneur Fitzgerald est spécialiste en Islamologie. Enseignant à l’Institut Pontifical d’études Arabes et Islamiques à Rome, il a également été enseignant en études religieuses à l’Université de Makerere à Kampala, en Ouganda. Secrétaire puis Président du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux, Monseigneur Fitzgerald a passé 19 ans au Vatican. Nommé évêque par le pape Jean-Paul II en 1992, il a occupé la charge de Nonce Apostolique en Egypte de 2006 à 2012, et de délégué auprès de la ligue des Etats Arabes. Aujourd’hui, à plus de 80 ans, la Société des Missionnaires d’Afrique l’a envoyé à Liverpool, pour aider à l’installation d’une nouvelle communauté de pères Blancs. L’archevêque du lieu a confié à ceux-ci une paroisse, leur donnant pour mission de créer des contacts avec les populations de migrants et de musulmans. « Depuis 12 ans, nous sommes appelés en mission pour le monde Africain au-delà des frontières de l’Afrique« , explique Monseigneur Fitzgérald. 

« J’ai suggéré ce thème de retraite aux soeurs, que je connais depuis longtemps, car je l’ai faite pour moi-même. Je suis un chrétien ordonné qui essaie de comprendre et de partager« , dit-il modestement.

S’inspirant des exercices spirituels de Saint Ignace, Monseigneur Fitzgérald  a souhaité amener les retraitants à cheminer avec Jésus pendant 6 jours.
Deux passages de l’Evangile étaient proposés deux fois par jour, matin et après-midi, contemplés, puis commentés, relus à l’aulne de sa propre vie, et enfin transposés dans la prière. Revivant des passages de l’Evangile de Luc, Jésus devenu proche en tant que personne humaine, chaque retraitant était interpellé là où il en était.

Monseigneur Fitzgerald est venu prêcher une retraite sur les actes des apôtres en 2009, une autre sur « les noms de Dieu dans la tradition islamique : qu’est-ce que cela dit aux chrétiens ? » il y a deux ans. Cette année il a également donné une conférence « Quel rôle peut jouer l’Eglise dans les situations de conflit ? »

En savoir plus sur la programmation estivale de l’abbaye de Rhuys