Le premier « chantier » travaillé par l’équipe épiscopale et les équipes pastorales du Pays du Faouët est la question du monde rural, avec pour focale les difficultés rencontrées par les agriculteurs. Le Père Vincent Daniel, curé-doyen de Plouay, présente les avancées de ce groupe de travail qu’il accompagnait.
Des rencontres ont eu lieu en amont pour défricher ce vaste chantier.
Quels en sont les premiers fruits ?
Père Vincent Daniel : J’ai eu l’occasion de rencontrer à deux reprises deux groupes de personnes liées au monde agricole. Toutes ont un désir très fort de faire passer quelque chose, avec leurs difficultés et leurs joies, les valeurs qui sont les leurs et dont ils veulent être porteurs.
Un des fruits de cette visite pastorale, c’est déjà d’avoir fait se rencontrer ces personnes, surtout avec les grosses difficultés qu’ils rencontrent, les suicides, … ça a permis de mettre les points sur les « i », sur le besoin d’écoute, sur ce désir de se connaître et de recréer un tissu, qui a réduit comme une peau de chagrin ces dernières décennies….
Quelles pistes ont été entrevues ?
Père Vincent Daniel : Il y a deux axes.
L’axe principal sur lequel va déboucher ce chantier, c’est d’essayer d’organiser un réseau de proximité d’écoute et de partage. Parce qu’aujourd’hui on se rend compte que, même dans le monde agricole, chaque agriculteur peut être seul sur son exploitation. Le souhait est de créer un réseau d’équipes, où ils puissent être attentifs les uns aux autres, exprimer ce qu’ils vivent, afin que, dès que l’un est en difficulté, les autres puissent se mettre à proximité de lui, aller le voir… Et ça, ça n’existe plus sur ce Pays…
L’idée est que, même si des chrétiens sont à l’initiative, ce ne soit pas forcément confessionnel au départ, pour qu’il y ait ensuite ‘intégration’ de celui qui est en difficulté, afin qu’il puisse percevoir que l’Eglise, c’est ça ! Le message de l’Evangile, c’est l’accueil, la fraternité, le soutien, la compassion. Cet axe ne sera pas facile à mettre en place car les agriculteurs sont des gens très pudiques, qui ne parlent pas facilement de leurs problèmes. Quand ils sont en situation d’échec, c’est pour eux presqu’un « déshonneur » par rapport à ceux qui réussissent…
Un 2e axe est que cette équipe leur permette ensuite d’être plus forts vis-à-vis des administrations d’Etat ou autres, qui vraiment alourdissent leur vie quotidienne, qui les prive finalement de vivre des fruits de leur travail et de leur vocation.
Ce qui a été beaucoup relevé, c’est le souhait qu’on arrête de les mépriser, de les accuser d’être des « empoisonneurs », etc.
La diaconie diocésaine déploie également des choses sur ce thème. Comment les démarches se rejoignent-elles ? Quels liens ?
Marc Jouan, diacre et nouveau délégué épiscopal à la diaconie diocésaine, est venu nous rencontrer sur le pays, avec les doyens et nous a fait part de son désir de créer une équipe, qui irait de lieu en lieu, à la demande, pour soutenir ceux qui en ont besoin. Ça va dans le même sens !
Il y a aussi des associations à faire connaître comme « Solidarités paysans », qui vient en aide à ceux qui sont en difficultés. Mais cela doit venir de l’agriculteur… Il doit être soutenu pour oser aller dire qu’il est en difficulté.
D’autre part, il y a un souhait chez les agriculteurs chrétiens de se retrouver pour partager des éléments de foi : le CMR, ..