Monseigneur Raymond Centène
Évêque de Vannes
Vannes, le 11 octobre 2020
A l’occasion des veillées de prière pour la vie naissante et de l’entrée dans le temps de l’Avent, le 29 novembre 2020
Dans un discours prononcé lors de l’audience générale à l’occasion du 25e anniversaire d’ Evangelium vitae, le Pape François disait : « Chaque être humain est appelé par Dieu à jouir de la plénitude de la vie; et étant confié au soin maternel de l’Église, toute menace à la dignité et à la vie humaine ne peut manquer de se répercuter dans le cœur de celle-ci, dans ses « entrailles » maternelles. Pour l’Église, la défense de la vie n’est pas une idéologie, c’est une réalité, une réalité humaine qui touche tous les chrétiens, précisément parce que chrétiens et parce qu’humains1 ».
En cette dixième édition des Veillées pour la Vie, nous sommes invités à prendre conscience de cette réalité, la défense de la vie, dont nous sommes responsables de par notre humanité et de par notre baptême. En ces temps d’incertitude et de crises, alors que les discours et les décisions idéologiques affectant la personne humaine se multiplient, alors qu’on s’apprête à voter des lois dites de bioéthiques qui porteront atteinte en profondeur à la dignité et à la vie de l’être humain de sa conception à sa fin, témoignons de l’Espérance basée sur la confiance en Dieu, en Son dessein, en Son amour.
En participant et en soutenant ces Veillées pour la Vie, après avoir participé à la journée de mobilisation Marchons Enfants le 10 octobre dernier pour demander le retrait du projet de loi bioéthique, nous sommes appelés à édifier la civilisation fondée sur l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Saint Jean-Paul II, appelant à édifier cette civilisation, « à la base de laquelle se trouve la reconnaissance de la souveraineté universelle de Dieu le Père en tant que source intarissable d’amour », ajoutait : « Le christianisme offre sa contribution à la construction d’une société à la mesure de l’homme, précisément en lui assurant une âme et en proclamant les exigences de la loi de Dieu, à laquelle chaque organisation et législation de la société doit s’ancrer, si elles désirent garantir la promotion de l’homme, la libération de tout type d’esclavage, le progrès authentique2 ».
Dans nos paroisses, dans nos quartiers, dans nos villes et nos villages, dans nos communautés et nos familles, quelle réponse allons-nous donner à cet appel ? Quelle civilisation voulons-nous : celle fondée sur le Christ ou celle basée sur la confiance en nous-même, en nos facultés, en nos techniques, en notre génie ?
Dans la lettre aux Romains, saint Paul écrit : « Ce ne sont pas les auditeurs de la Parole de Dieu qui sont justes devant Dieu, mais ceux qui la mettent en pratique3 ». Notre foi chrétienne ne doit pas être une foi en parole seulement mais une foi active qui influence, donne sens et dirige tous les aspects de notre vie, la famille, le travail, les loisirs, les relations avec les autres. C’est dans la prière qu’elle prend sa source, qu’elle puise sa force.
Veillons et prions : laissons la grâce sanctifiante de Dieu pénétrer nos cœurs, nous permettant d’accueillir la vie, notre vie comme celle de notre prochain, puisons en Dieu foi et espérance pour faire grandir en nous et autour de nous la civilisation de l’amour.
Raymond Centène
Évêque de Vannes
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1 25 ans de Evangelium vitae, Pape François, Audience générale du 25 mars 2020
2 Édifier la civilisation de l’amour, saint Jean-Paul II, Audience générale du 15 décembre 1999