Gabriel Deshayes est né en 1767 à Beignon. Lorsqu’éclate la révolution, il est toujours séminariste. Pour être ordonné prêtre (en 1792), il dut rejoindre Mgr Le Mintier, évêque de Tréguier en exil à Jersey. Il reprend la route de la France où il exerce son ministère clandestinement…
Dans la plus grande discrétion, ils parcourent de nuit les campagnes, rassemblent les chrétiens dans leurs granges ou leurs greniers, pour la célébration de la messe et des sacrements. Dans cette équipe, Gabriel est le plus jeune, le plus intrépide aussi, dit-on. Il frôle plusieurs fois la mort.
Curé d’Auray…
En 1805, l’évêque de Vannes le nomme curé de la paroisse Saint-Gildas à Auray. Il y exerce un important ministère de charité auprès des plus pauvres de la ville, s’occupe aussi de l’instruction des enfants (fonde des écoles), prêche des missions.
Il aide à la restauration de l’hospice qui regroupe encore à cette époque vieillards, infirmes et enfants trouvés.
Il se préoccupe des mendiants et des chômeurs et les enrôle pour un travail communautaire. Il ouvre une filature et crée un atelier de tissage pour les prisonniers. Son presbytère est toujours ouvert et le curé se dépouille de son manteau ou d’une couverture pour venir en aide à une famille nécessiteuse.
Au service des plus fragiles
Dans les rues d’Auray, il croise des mal-entendants ; ils sont traités d’idiots ou de stupides. Gabriel Deshayes s’en émeut. Dès 1810, il confie les filles aux Sœurs de la Sagesse, à la Chartreuse qu’il vient d’acquérir. Plus tard, il charge les Frères de Saint-Gabriel, des garçons et développe son œuvre en faveur des aveugles et des mal-voyants.
Dès 1816, il accueille dans son presbytère des jeunes gens, qu’avec l’aide des Frères des Écoles chrétiennes, il prépare au métier d’enseignant pour les campagnes bretonnes. Réunis aux recrues de l’abbé de La Mennais à Saint-Brieuc, ces jeunes forment le premier noyau de l’Institut des Frères de l’Instruction Chrétienne de Bretagne
Rien ne pouvait ralentir son zèle. Une semaine avant sa mort survenue le 28 décembre 1841, il continue de faire des projets pour l’instruction des aveugles : « Vous pensez, peut-être, conife-t-il aux Sœurs de la Sagesse, que je suis bien vieux pour former tous ces projets : je le sais, mais quand je n’aurais que huit jours à vivre, je m’occuperais encore de bonnes œuvres. »
Le premier dimanche de l’Avent 2017, à l’occasion du 250ème anniversaire de sa naissance à Beignon, Monseigneur Centène s’est attaché à montrer dans son homélie en quoi la figure de Gabriel Deshayes constitue un modèle de « Veilleur », pour nous aujourd’hui. En savoir plus