Père et mère

Lors de sa séance du mardi 12 février et dans le cadre de la discussion sur le projet de loi « pour l’école de la confiance », l’assemblée nationale a adopté l’amendement n°834 qui vise à « ancrer dans la législation la diversité familiale des enfants dans les formulaires administratifs soumis à l’école » en remplaçant les mentions « père » et « mère » par « parent 1 » et « parent 2″… Un pas de plus vers la déconstruction de la famille, dénoncé par l’épiscopat français. 

Deux jours après, le 14 février, Mgr Bruno Feillet, évêque auxiliaire de Reims et président du Conseil « Famille et Société » de la Conférence des Evêques de France, a réagi par une déclaration, où il dénonce « tout le ridicule » de l’amendement et un « énième avatar de la théorie du genre »

L’amendement n°834 concerne les divers formulaires administratifs que les familles doivent renseigner tout au long de l’année pour l’élève. Déplorant la pérennité des mentions « père » et « mère » dans les documents à compléter, des députés ont proposé d’accélérer le mouvement, en complétant ainsi le code de l’éducation : « Chaque formulaire administratif qui leur est destiné fait mention d’un parent 1 et d’un parent 2 », à la place des mentions « père » et « mère ».

Une idéologie visant à nier l’altérité sexuelle…

Les familles homoparentales n’auront plus à « barrer » la mention qui ne correspond pas à leur modèle. Peu importe le fait que les pères et mères devront à présent déterminer lequel d’entre eux est « parent 1 » ou « parent 2 » ! 

« Les familles sont confrontées à des cases figées dans des modèles sociaux et familiaux un peu dépassés » a argumenté Jennifer de Temmerman (Nord, La République en Marche) lors de la séance de l’assemblée nationale. 

« Dépassé » : le terme a suscité des réactions. Xavier Breton (1ère circ. de l’Ain) a rappelé que « plus de 95 % des unions qui sont célébrées, sous la forme d’un mariage ou d’un PACS, concernent des couples homme-femme ».
« Dire que cela est « arriéré » est très péjoratif, très pensée unique, très politiquement correct, mais cela ne correspond pas à la réalité » a-t-il poursuivi. Malgré les appels à ne pas s’engager dans cette voie, la proposition d’amendement a été adoptée. 

Un pas de plus pourrait être ainsi franchi dans la négation de l’altérité sexuelle, au fondement de la famille et de la société : une menace supplémentaire sur la filiation, la cellule familiale et le bien des enfants. 

Déclaration de Mgr Bruno Feillet

Une fois encore, nous constatons, à regret, une tentative au Parlement qui, au prétexte d’unifier les démarches administratives, déconstruit la réalité familiale.

Il n’est pas indifférent pour un enfant de se recevoir, en particulier à travers les formulaires administratifs, d’un père et d’une mère. Loin d’être « arriérée » ou « dépassée » cette pratique de mettre « père » et « mère » permet à chacun d’entre nous de se repérer dans les générations qui se succèdent.

L’école, en particulier, se doit de participer à cette perception profondément structurante. Cette aseptisation administrative de la vie familiale représente le énième avatar de la théorie du genre qui voudrait qu’il soit indifférent d’avoir des parents de même sexe ou de sexe différents. De plus, dans aucune famille, y compris les rares familles où il y a deux adultes de même sexe, on ne se présente comme parent un et parent deux.

Faut-il, enfin, se demander qui serait le numéro un et qui serait le numéro deux parmi les parents ? Et en cas de divorce, le numéro deux deviendra-t-il numéro un ? Nous voyons-là tout le ridicule de cet amendement.Nous espérons que le bon sens puisse reprendre toute sa place pour le bien premier des enfants !

Mgr Bruno FEILLET
Président du Conseil Famille et Société de la CEF
Évêque auxiliaire de Reims