Marana tha !

Viens, Seigneur Jésus !

Le commencement d’une nouvelle année liturgique risque de ne guère retenir l’attention, sinon parce que, timidement, nous pouvons retourner à la messe. On fête le Nouvel An civil, on parle du Nouvel An chinois, mais jamais on ne fête le premier dimanche de l’Avent comme le Nouvel An chrétien. Nous pourrions pourtant nous souhaiter une heureuse année ce jour-là, puisque c’est le début de l’année liturgique, d’une nouvelle année !

Ce cycle s’ouvre, nous le savons bien, par le temps de l’Avent, qui donne tout le ton de l’année liturgique : attente du Messie qui fleurit à Noël, attente de celui qui nous sauvera de la mort au Calvaire et au matin de Pâques, attente de celui qui reviendra, comme il l’a promis, que nous fêtons à la fin de l’année liturgique, au Christ-Roi.

L’Avent n’est donc pas un temps triste, malgré la couleur violette des ornements, car c’est un temps d’attente et de préparation : nous ouvrons le chemin, nous disposons nos cœurs à la venue de Jésus-Christ. En installant la crèche dans nos foyers, nous symbolisons ce que nous voulons faire de nos cœurs : un endroit pour accueillir Jésus.

Au cœur de cette année si particulière, durant laquelle nous avons été souvent privés de célébrations liturgiques publiques, provoquant en nous un véritable manque, peut-être saurons-nous mieux nous glisser dans la peau du peuple juif qui espérait instamment le Messie. Nous vivrons son attente dans les personnages qui émailleront les textes de la liturgie de l’Avent : le prophète Isaïe proclamant le Messie qui amènera la paix universelle ; Jean le Baptiste, le dernier des prophètes, qui nous appelle à la conversion et à préparer le chemin du Seigneur ; saint Joseph qui ne craint pas de prendre Marie chez lui et bien entendu, cette même Vierge Marie qui attendait la venue du Christ, qui reçut l’annonce de l’ange et a donné naissance à Jésus.

Mais dans l’année liturgique, l’attente ne s’arrête pas à l’Avent. Là encore, les personnages ne manquent pas : c’est le vieillard Syméon qui savait qu’il ne connaîtrait pas la mort avant d’avoir vu le Sauveur de son peuple, ce sont tous ces publicains, ces pécheurs, ces malades qui attendaient celui qui leur apporterait le salut, la paix, la lumière.

Soyons donc comme ce peuple qui attendait que se lève la lumière, n’ayons pas peur de la venue du Christ dans nos vies, dès aujourd’hui. Et redisons souvent les derniers mots de la Bible, à la fin de l’Apocalypse, que nous proclamons dans chaque Eucharistie : « Viens, Seigneur Jésus » « Marana tha ! ».

Père Georges-Henri Pérès