1625… Le mystère de Sainte Anne
(article paru dans Chrétiens en Morbihan N°1463 du 13 juillet)
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Dans les coulisses du spectacle
Derrière la reconstitution historique qui retrace, chaque année, l’histoire d’Yvon Nicolazic, une équipe de bénévoles déploie un formidable élan de générosité et de disponibilité pour que vive, aujourd’hui, le message de sainte Anne.
Le père Frédéric Fagot, casquette de metteur en scène vissée sur le crâne, lance la bande son. Bruit de moteur puissant sur fond musical de circonstance : saint Jean-Paul II semble atterrir en hélicoptère ; la saison 2017 est lancée ! Les acteurs et les figurants connaissent déjà bien leur rôle qu’ils récitent à voix basse en s’appliquant à gestuer, se placer avec précision, se retirer discrètement. Voilà Yvon Nicolazic, sa femme Guillemette, des paysans qui vont et viennent avec sérieux ; une bande d’enfants entre en scène, fait une ronde et retourne dans les coulisses d’un gros chêne, planté au bord du terrain. Sainte Anne apparaît, les yeux levés au ciel, concentrée et guidée par le père Fagot qui lui indique la bonne attitude. L’abbé joue les chefs d’orchestre ; il est partout, connaît tous les rôles, remplace les absents, conseille un laboureur, encourage une vieille paysanne à lever sa canne vers le ciel, se déplace à grandes enjambées d’un bout à l’autre de la scène. Sagement assis, des figurants suivent avec attention la bande son pour entrer en scène au bon moment et jouer tour à tour un villageois, un garnement, un paysan ou un chevalier.
Pendant le déroulement de la répétition, d’autres bénévoles s’affairent. Anne Bédier, responsable des costumes, pointe les figurants et veille à habiller chaque acteur. Dans ses placards, 300 costumes qui pourront aussi servir à d’autres spectacles. Un gros travail de documentation est effectué pour que chaque costume ressemble, jusque dans les détails, aux vêtements du XVIIe siècle. Pendant l’année scolaire, un atelier est ouvert le mercredi après-midi avec des enfants qui désirent apprendre à coudre. « Nous fabriquons de nouveaux costumes tous les ans, précise Anne Bédier. Nous récupérons et transformons de vieux vêtements hors d’usage pour les mettre à la mode de l’époque. » Certains figurants ont plusieurs rôles et doivent se changer rapidement. Les habilleuses sont là pour les aider à ajuster leur capuchon, enfiler et fermer une robe.
Hugues de Bodard a également géré l’étude et la réalisation technique des 1000 places de gradins, entièrement construits par des bénévoles. Patrick Geindre, chargé de la communication de l’ASYN souligne : « Nous avons l’ambition de devenir le Puy-du-Fou morbihannais. Nous avons un gros atout : un plateau scénique de plus de 2500 m2 qui en fait un lieu unique dans le Morbihan pour des reconstitutions en plein air. » Un centre d’art théâtral à Sainte-Anne pour l’évangélisation des générations futures ? Un beau défi !
● Entretenir le terrain et le garder propre, avec l’aide de nombreux bénévoles ;
● Donner une assise financière à l’organisation du son et lumière ;
● Créer un théâtre de verdure de 1200 places en 2018-2019 et créer des tours de régie. Dès 2020, la capacité passera à 1500 places et le site classé sera ouvert à d’autres évènements historiques, culturels ou musicaux. Une couverture velum pour protéger les gradins est aussi en projet.
Le « Théâtre de plein air » ASYN a été inauguré et béni le 25 juillet 2016 , le soir du grand pardon de Sainte-Anne, par Monseigneur Jean Bart , archevêque d’Alep ( Syrie), entouré de Monseigneur Centène, du père Fagot, metteur en scène, et de tous les bénévoles ASYN au final de la représentation du spectacle (photo ci-dessus).