A l’occasion des veillées de prière pour la vie naissante et de l’entrée dans le temps de l’Avent, le 27 novembre 2021.
Dans un discours prononcé à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de saint Alphonse Marie de Liguori comme docteur de l’Église, le Pape François disait : « Aller à la rencontre des plus fragiles permet de lutter contre la logique “de la compétitivité et de la loi du plus fort” qui “considère l’être humain en soi comme un bien de consommation que l’on peut utiliser et jeter”, ouvrant la voie à “la culture du déchet ”. […] Seule la véritable fraternité «sait regarder la grandeur sacrée du prochain, qui sait découvrir Dieu dans tous les êtres humains, [qui] sait supporter les tracas de la vie ensemble en s’accrochant à l’amour de Dieu, [qui] sait ouvrir son cœur à l’amour divin pour chercher le bonheur des autres comme le cherche leur Père qui est bon » (EG, n. 92)[1] ».
En cette nouvelle mobilisation des Veillées pour la Vie, nous sommes invités à prendre conscience de notre responsabilité missionnaire dans la défense de la vie, dont nous sommes responsables de par notre humanité et de par notre baptême. En ces temps d’épreuves et de crises, habités par l’Espérance, nous sommes conduits par l’Esprit à devenir témoins de l’amour du Père pour toute personne, amour qui donne à chacun une dignité admirable et inaliénable, de sa conception à sa fin ultime.
Saint Jean-Paul II, appelant à édifier la civilisation de l’amour, « à la base de laquelle se trouve la reconnaissance de la souveraineté universelle de Dieu le Père en tant que source intarissable d’amour [2] », exhortait ainsi les hommes et femmes du troisième millénaire : « Acceptez que je vous confie mon espérance : vous devez être ces bâtisseurs. Vous êtes les hommes et les femmes de demain ; dans vos cœurs et dans vos mains est contenu l’avenir. À vous, Dieu confie la tâche, difficile mais exaltante, de collaborer avec Lui pour édifier la civilisation de l’amour. Vous comprenez bien que l’on n’est “le sel de la terre” et “la lumière du monde” que si l’on tend à la sainteté. L’humanité du troisième millénaire a besoin de jeunes forts dans la foi et généreux dans le service de leurs frères. Elle a besoin de jeunes aimant le Christ et son Évangile. Toute existence tire sa valeur de la qualité de l’amour : « Dis-moi quel est ton amour et je te dirai qui tu es« [3] ».
Dans nos paroisses, dans nos quartiers, dans nos villes et nos villages, dans nos communautés et nos familles, quelle réponse allons-nous donner à cet appel ? Quelle civilisation voulons-nous : celle fondée sur le Christ ou celle basée sur la confiance en nous-même, en nos facultés, en nos techniques, en notre génie ? Osons témoigner en actes et en vérité de la vie que Dieu nous donne. Sachons aller relever le faible, consoler l’affligé, secourir le désespéré, défendre l’opprimé, particulièrement ceux qui, parmi nous, n’ont pas la possibilité de faire entendre leur voix.
Veillons et prions : laissons la grâce sanctifiante de Dieu pénétrer nos cœurs, nous permettant d’accueillir la vie, notre vie comme celle de notre prochain, puisons en Dieu foi et espérance pour faire grandir en nous et autour de nous la civilisation de l’amour.
XRaymond Centène
Evêque de Vannes
[1] Message à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de saint Alphonse Marie de Liguori comme docteur de l’Église, Pape François, 23 mars 2021
[2] Edifier la civilisation de l’amour, saint Jean-Paul II, Audience générale du 15 décembre 1999
[3] Discours aux jeunes à l’occasion des XVe journées mondiales de la jeunesse, Jean-Paul II, 17 décembre 1999