L'Epiphanie avec le père Philippe le Bigot

La science humaine a conduit les mages à reconnaître le Sauveur.

L’Adoration des Mages, Matthias Stom

« Cette fête célèbre la visite et l’adoration de l’Enfant-Jésus par les mages, qui est relatée dans l’évangile de Matthieu. Vous savez que l’évangile ne donne pas le nom des mages, c’est la tradition qui les a appelés, Gaspard, Melchior et Balthazar. Ils viennent de l’Orient, c’est-à-dire qu’ils représentent l’universalité des nations qui vient adorer le Roi des rois. Mais surtout ce qui est intéressant, c’est de voir que l’Epiphanie, avant la conversion chrétienne de l’Empire Romain, représentait bien autre chose, parce que l’on fêtait la naissance de l’enfant à l’Epiphanie. Non pas le jour de sa naissance au sens strict, pour une raison très simple, c’est que le jour de naissance d’un enfant, c’est quelque chose qui est très intime et on n’invite pas les gens extérieurs à assister à ces premiers moments de l’enfant. Selon une tradition familiale très ancienne, dans l’Antiquité, 12 jours après Noël, qui représente un peu une totalité, les 12 tribus, les 12 apôtres, le père présentait l’enfant au village, aux autres, en-dehors de la famille.

C’est pour ça que l’Epiphanie était portée par le baptême du Seigneur, où le père présente l’enfant, avec la présence de la colombe qui représente l’Esprit-Saint, première manifestation de la Sainte Trinité. « Celui-ci est mon Fils Bien-aimé, écoutez-Le ». Et c’est avec la conversion de l’Empire Romain que, progressivement, Noël a été mis en valeur, l’évènement même de la naissance.

Ce qui est intéressant, c’est de voir que, à travers cette évolution du calendrier liturgique, l’Eglise a été invitée à entrer dans l’intimité de la naissance de l’enfant. Noël, c’était réservé à la famille, aux parents, donc aux proches, et aux bergers, c’est-à-dire aux tous-petits et aux pauvres. Et l’Epiphanie c’était la présentation de l’enfant, à la fois à travers les Rois Mages, à toutes les nations « Il est La Lumière des nations », et à l’universalité, pas que de l’Eglise, mais à l’universalité du monde. Et finalement l’Eglise, en valorisant, en tout cas dans l’Eglise latine, la naissance de l’enfant au moment de Noël, « participe » à l’intimité de la Sainte Famille, ou est associée aux petits, aux pauvres et aux bergers.

Un aspect qui me touche beaucoup dans le Mystère de l’Epiphanie, c’est de voir que la sagesse humaine, la science humaine a conduit ces hommes à reconnaître le Sauveur. C’est intéressant de voir que le Sauveur qui vient dans le monde, qui révèle en fait la manière dont Dieu veut sauver le monde, est accessible par la science des hommes. Ces savants ont su voir un signe, ou quelque chose qui les a amenés à reconnaître cette révélation, qui pour le coup n’est pas dans la continuité de la nature ou de l’ordre naturel. Ils ont saisi quelque chose de surnaturel dans leur science.

A travers ça, l’Eglise défend cette harmonie entre la Sagesse révélée surnaturelle et les sciences humaines, la sagesse humaine. En manifestant comme dit saint Jean-Paul II – il le prend en partie chez St Augustin –  cette fameuse formule de Jean-Paul II : « croire pour comprendre et comprendre pour croire. » Donc c’est une invitation à voir l’harmonie qui existe entre la foi et la raison. Entre ce que la foi peut nous dire de l’homme, et ce que les sciences humaines peuvent nous dire aussi, ou nous amener à nous disposer au Salut et à l’ordre surnaturel, à la Révélation. »

Messages à porter dans la prière en ce mois de l’année qui débute :

« Au mois de janvier, notre revue diocésaine propose 12 intentions proposées par le pape François pour l’année 2020.  » Ecouter le père le Bigot au micro de Emilie Denizet, RCF Sud Bretagne.

Père P.Le Bigot au micro d’Emilie Denizet, RCF Sud bretagne