La pastorale du catéchuménat

Dans l’élan de l’appel décisif de 28 catéchumènes (le premier dimanche de Carême à Guer), l’équipe épiscopale et les acteurs pastoraux du Pays de Guer-Malestroit ont travaillé la question de l’accompagnement des adultes vers les sacrements d’initiation. 

La joie de la journée vécue le dimanche précédent inonde encore le visage de Marie-France Françoise, déléguée diocésaine au catéchuménat. La messe suivie de la catéchèse de Monseigneur Centène au cinéma de Guer ont permis d’inscrire l’appel décisif « dans une véritable expérience d’Eglise. Les catéchumènes se sont sentis accueillis et portés par l’ensemble de la communauté ! » se réjouit-elle. 


Deux jours après cette « belle journée d’Eglise », les acteurs pastoraux du Pays de Guer-Malestroit, l’équipe diocésaine du catéchuménat, des accompagnateurs et l’équipe épiscopale ont échangé sur le thème de la pastorale du catéchuménat. 

A travers une vidéo, le Père Olivier Lorne, curé à Pontivy, a partagé l’expérience d’un parcours catéchuménal ancré dans les réalités concrètes des personnes. 22 adultes ont ainsi été accompagnés au baptême et/ou à la confirmation, depuis 2013 sur le secteur d’Allaire. Tous se retrouveront en mai prochain pour un temps fraternel, de prière et de méditation de la Parole. 
« Là où il y a des catéchumènes il y a de la mission ! », constate Marie-France Françoise. Touchés hier par des témoins, ils sont à leur tour « invités à appeler leur frère, leur sœur, dans leur entourage proche, à l’exemple des premiers disciples ». 

« Tout s’enracine dans la prière »

 Responsable du catéchuménat sur Ploërmel depuis 5 ans, Frère Arsène (Frères de l’Instruction chrétienne) insiste sur la dimension communautaire de l’accompagnement. Cette année, une communauté de 8 personnes se préparent aux sacrements d’initiation. « Avec eux, on démarre tout, on découvre tout ! On est obligé d’être disponible pour parler leur langage, et le langage de la foi, avec les mots qu’ils comprennent car ils n’ont aucune notion. ». (Voir les témoignages de Frère Arsène et Marie-Odile). 
Il insiste également sur le lien avec la paroisse, à travers les célébrations et diverses propositions : « ceux qui cheminent sont intégrés, ils participent à des activités : parcours alpha, « catéchips », … Des supports paroissiaux qui permettent de les insérer dans la communauté et qui font que l’accompagnement est bien une démarche collective ». Son message : tout s’enracine dans la prière. « Nous restons serviteurs ; l’Esprit-Saint fait le reste ! « . La manière dont vit la communauté, dans l’Esprit-Saint, est déterminante pour sa fécondité.  

« L’Ecriture est le paradigme non seulement de l’histoire humaine mais de chaque individu. On en peut que s’émerveiller envoyant l’œuvre de l’Esprit aujourd’hui dans l’Eglise, comme il y a 2000 ans. Il y a une volonté de ‘faire’ : que doit-on faire ? Quelle stratégies créer ? Une communauté qui vit sa foi, qui vit dans l’Esprit, est appelante par elle-même ». 

Monseigneur Centène

Des communautés qui appellent 

Le point essentiel d’une communauté chrétienne « appelante » est bien son rapport avec Dieu. « Comment cette communauté met le Christ au cœur de sa vie ? », interroge le Père Le Bigot, vicaire général territorial. « C’est cette relation au Christ qui va féconder et qui peut susciter chez les personnes le discernement d’un appel car la mission n’est ni une stratégie, ni une méthode mais, avant tout, une relation personnelle au Christ. Loin du conjoncturel et des paroles mondaines, l’évangélisation part de la contemplation » conclut-il.

La réflexion s’est ensuite élargie au phénomène des « recommençants ». Après avoir mis de côté leur vie ecclésiale pendant des années, ces baptisés sont nombreux à désirer revenir à L’Eglise. Pourtant, tous n’osent pas franchir le pas pour s’approcher.  « Comment accompagner ces gens qui veulent redécouvrir et qui ont besoin de se former pour pouvoir réintégrer une vie d’Eglise ? ».  

Qu’il s’agisse des catéchumènes ou de baptisés « recommençants », la disponibilité de chacun des membres de la communauté paroissiale est fondamentale. « Comment chacun peut se rendre disponible sur le chemin de ceux qui nous rejoignent ? Comment les interpeler avec délicatesse ? Par exemple, glisser à des parents d’enfants catéchisés : ‘où en êtes-vous ?’, … questionne Marie-France Françoise.  « Et puis il nous faut vivre notre foi et nous nourrir du Christ pour nourrir nos frères : d’abord d’un accueil et en facilitant leur chemin vers le Seigneur qui nous appelle et qui nous précède toujours » conclut-elle.