Instituée par le pape François et fixée au 33ème dimanche du temps ordinaire, la journée mondiale des pauvres aura lieu cette année le 19 novembre pour la 7ème fois. A cette occasion le pape François livre son message : « Ne détourne ton visage d’aucun pauvre ». Cette même journée, la quête de la messe dominicale se fera au profit des actions du Secours Catholique, qui vient de publier, mardi 14 novembre, son rapport annuel sur l’état de la pauvreté en France.
Message du pape François
« Ne détourne ton visage d’aucun pauvre »
1. La Journée Mondiale des Pauvres, signe fécond de la miséricorde du Père, a lieu pour la septième fois afin de soutenir la marche de nos communautés. C’est un rendez-vous que l’Église enracine progressivement dans sa pastorale, pour découvrir toujours mieux le contenu central de l’Évangile. Chaque jour, nous sommes engagés dans l’accueil des pauvres, mais cela ne suffit pas. Un fleuve de pauvreté traverse nos villes et devient toujours plus grand jusqu’à déborder ; ce fleuve semble nous submerger si bien que le cri des frères et sœurs demandant de l’aide, du soutien et de la solidarité s’élève de plus en plus fort. C’est pourquoi, le dimanche qui précède la fête de Jésus Christ Roi de l’Univers, nous nous retrouvons autour de sa Table pour recevoir à nouveau de Lui le don et l’engagement de vivre la pauvreté et de servir les pauvres.
« Ne détourne ton visage d’aucun pauvre » (Tb 4, 7). Cette Parole nous aide à saisir l’essence de notre témoignage. Nous arrêter sur le Livre de Tobie, un texte peu connu de l’Ancien Testament, passionnant et riche de sagesse, nous permettra de mieux entrer dans le contenu que l’auteur sacré désire transmettre. Devant nous s’ouvre une scène de vie familiale : un père, Tobit, salue son fils, Tobie, qui est sur le point d’entreprendre un long voyage. Le vieux Tobit craint de ne plus pouvoir revoir son fils et c’est pourquoi il lui laisse son “testament spirituel”. Il a été déporté à Ninive et maintenant il est aveugle, donc doublement pauvre, mais il a toujours eu une certitude exprimée par le nom qu’il porte : “Le Seigneur a été mon bien”. Cet homme, qui a toujours fait confiance au Seigneur, en bon père, désire laisser à son fils non seulement quelque bien matériel, mais le témoignage du chemin à suivre dans la vie. C’est pourquoi il lui dit : « Chaque jour, mon enfant, souviens-toi du Seigneur. Garde-toi de pécher et de transgresser ses commandements. Fais ce qui est juste tous les jours de ta vie et ne marche pas dans les voies de l’injustice » (4, 5). Lire la suite sur le site de l’Église Catholique ou téléchargez la lettre
Secours catholique, pour lutter contre la pauvreté, une quête impérée dimanche 19 novembre
Malheureusement sans surprise, cet état des lieux de la précarité en France a mis en lumière les effets cumulés d’une inflation qui s’accélère et de situations personnelles et familiales de plus en plus fragiles. Les femmes sont les premières victimes de la pauvreté et les plus touchées, notamment quand elles élèvent seules leurs enfants : 67,6% des femmes avec enfants aidées vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. La pauvreté s’aggrave en France, et de plus en plus de familles s’enfoncent durablement dans la précarité.
Comme le soulignait Audrey Lemarchand, déléguée départementale pour le Morbihan, tous les indicateurs sont au rouge : parmi les 1500 familles accompagnées par les 850 bénévoles du département, 71,4% font face à des situations d’impayés. En moyenne, les ménages rencontrés doivent vivre avec 18 euros par jour, soit la moitié du seuil de pauvreté !
Le secours catholique du Morbihan axe sa « révolution fraternelle » autour de quelques points-clés : permettre un accès digne à l’alimentation ; accompagner l’accès aux droits ; soutenir la parentalité ; apporter un soutien financier. Afin que l’indicateur générosité ne vire pas lui aussi au rouge, il est essentiel que les dons récoltés lors de la quête annuelle permettent au secours catholique de poursuivre et d’intensifier ses actions.
Chaque don compte, il n’en est pas de petit !
« J’ai toujours beaucoup travaillé, pour pouvoir élever mes enfants. Mais j’y ai laissé ma santé. Alors il faut se battre chaque jour, pour les enfants, pour les petits-enfants, mais on a peur de l’avenir. Heureusement avec le Secours Catholique, on peut parler, partager des bons moments, ça redonne le moral »
Martine, 62 ans
« Avec nos trois enfants, on a dû vivre dans des hôtels, et même au camping pendant plusieurs mois. C’est difficile au quotidien ; parfois quand je fais mes courses, je dois laisser des choses à la caisse parce que je ne peux pas tout payer. Heureusement qu’il y a l’épicerie solidaire. Les bénévoles nous soutiennent beaucoup, ils ont du cœur, et puis le Secours Catholique nous aide pour acheter des choses aux enfants, pour faire des démarches. » Oumou, maman de 3 enfants, 40 ans
« C’est très dur ; je n’osais pas demander de l’aide, mais finalement je n’ai plus eu le choix. Ici, on reçoit une écoute, une écoute attentive, un cœur ouvert. Ici on nous appelle par notre prénom, on restaure notre dignité. » Bénédicte, 64 ans