« Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés » est le titre du Message du pape François
pour la 108ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié qui sera célébrée dimanche 25
septembre 2022.
Message du pape François
Chers frères et soeurs !
Le sens ultime de notre « voyage » en ce monde est la recherche de la vraie patrie, le Royaume de Dieu inauguré par Jésus-Christ, qui trouvera sa pleine réalisation lors de son retour dans la gloire. Son Royaume n’est pas encore complet, mais il est déjà présent chez ceux qui ont accueilli le salut. « Le Royaume de Dieu est en nous. Bien qu’il soit encore eschatologique, qu’il soit l’avenir du monde, de l’humanité, en même temps il est en nous »
La ville future est une « cité aux fondements solides, dont l’architecte et le bâtisseur est Dieu lui-même » (He 11,10). Son projet implique un processus de construction intense dans lequel nous devons tous nous sentir personnellement impliqués. Il s’agit d’un travail minutieux de conversion personnelle et de transformation de la réalité pour correspondre de plus en plus au plan divin. Les drames de l’histoire nous rappellent combien nous sommes loin d’atteindre notre but, la Nouvelle Jérusalem, « la demeure de Dieu avec les hommes » (Ap 21,3). Mais nous ne devons pas perdre courage pour autant. À la lumière de ce que nous avons appris par les tribulations de ces derniers temps, nous sommes appelés à renouveler notre engagement à construire un avenir qui corresponde davantage au projet de Dieu, un monde
où tous peuvent vivre en paix et avec dignité. » […]
L’exemple du bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini : porter dans sa charité pastorale les personnes migrantes
Béatifié par Jean-Paul II en 1997, Jean-Baptiste Scalabrini (1839-1905), cet évêque de Plaisance, en Italie, est connu dans le monde entier pour son engagement en faveur des migrants.
Il est des hommes et des femmes dont la dimension prophétique se révèle davantage avec le temps. C’est le cas de Jean-Baptiste (Giovanni Battista) Scalabrini. Cet homme habité par l’amour de Dieu, tourné vers les hommes, a su, dans une période d’évolution profonde de la société, porter dans sa charité pastorale tous les migrants qui se lançaient sur les routes de l’Europe et du nouveau continent, alors en pleine mutation industrielle.
Le bienheureux Scalabrini fut avant tout un pasteur, tout comme saint Charles Borromée et saint Francois de Sales. Héritier de la Réforme tridentine, il attache de l’importance à la parole de Dieu dans sa vie et dans son œuvre. Il fut un évêque réformateur dans son diocèse, dans la manière d’exercer sa charge pastorale. En particulier, il fut un évêque proche des réalités de la vie des hommes et des femmes de son diocèse. Mgr Scalabrini fut aussi un précurseur qui prit en compte les problèmes de la société de son temps. On le trouve en première ligne dans les débats sur la liberté d’opinion, sur la participation des catholiques à la vie politique en Italie. Cet aussi à cet époque qu’il s’impliquera sur les débats sociaux concernant les classes ouvrières naissantes.
Mais si le bienheureux Jean-Baptiste Scalabrini est connu aujourd’hui dans tant de pays du monde, c’est surtout pour son engagement, sa sollicitude et son amour pour les migrants. Il se trouva confronté, dans les années 1880, aux grandes vagues d’émigration italienne vers le Nouveau Monde ou vers l’Europe du Nord. Le gouvernement italien de l’époque n’avait rien mis en place pour accompagner ces grands changements. Le bienheureux Scalabrini ne put se résoudre à voir ainsi abandonnés ces milliers d’Italiens, sans que personne ne se soucie de leur vie matérielle et spirituelle. Il s’engagea totalement dans cette tâche missionnaire et pastorale, allant jusqu’à se faire l’avocat des droits des migrants auprès des plus hautes autorités des États-Unis. Pour vivre et élargir cette mission, le bienheureux Scalabrini fonda trois instituts : les Pères et les Sœurs scalabriniens et la Société Saint-Raphaël pour des laïcs missionnaires engagés aux côtés des migrants.
Ce que l’on retiendra de l’exemple de sa vie, c’est qu’il fut un homme de Dieu pour Dieu, un homme d’Église pour l’Église, un homme de la Parole pour la Parole, un homme du peuple pour le peuple et enfin un homme migrant pour les migrants, le père des migrants.
Mgr Jean-Luc Brunin
Évêque du Havre