Le jeudi 16 mai 2024, le sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray accueillait la pré-rentrée diocésaine. Au cœur de cette après-midi : l’organisation de la 3e année du Jubilé 2025. Les acteurs pastoraux du diocèse étaient tous conviés pour faire le point sur les différentes actions à venir pour le Jubilé. Découvrez ci-dessous la retranscription de l’introduction de Monseigneur Raymond Centène.
« Merci d’être venus nombreux cet après-midi pour préparer le point d’orgue de nos trois ans de jubilé des apparitions de sainte Anne. Les apparitions ont duré trois ans, comme vous le savez. Donc il était normal que le Jubilé englobe ces trois années d’apparitions pour en fêter le quatrième centenaire. « Sainte Anne, mère de Marie, conduis-nous à Jésus ». Nous aurons déjà vécu ces deux premières années : la première année consacrée à sainte Anne, à la vertu d’espérance, et à Yvon Nicolazic. Une deuxième année consacrée à Marie et sainte Anne, mère de Marie, à Pierre de Keriolet, le pénitent de sainte Anne, à la vertu de foi.
La troisième année s’ouvre : « Conduis-nous à Jésus », Jésus modèle de charité. Cette troisième année de notre Jubilé de sainte Anne coïncide avec le Jubilé de l’Église universelle, qui célèbrera les 2 025 ans de la naissance du Christ. Et je crois que cela revêt une dimension toute particulière ici à Sainte-Anne : la naissance du Christ, c’est l’entrée du Fils de Dieu dans notre humanité.
Or, que célébrons-nous en la personne de sainte Anne ? Qui voyons-nous en la personne de sainte Anne sinon la mère de Marie et la grand-mère de Jésus ? Dieu n’a pas voulu sauver l’humanité d’une manière abstraite. IL a sauvé l’humanité en se faisant homme, dans une famille humaine, dans une lignée humaine. L’incarnation n’est pas quelque chose d’abstrait c’est le choix d’un peuple, le choix d’une famille, le choix d’une mère, le choix d’une grand-mère. Et nous avons donc la chance de pouvoir célébrer ici, en sainte Anne, dans cette dimension vraiment exceptionnelle du salut qu’est l’incarnation.
Je souhaiterais que pour cette troisième année de Jubilé, l’accent soit vraiment mis sur la famille humaine de Jésus. Nous le disons souvent lorsque nous participons au salut du Saint Sacrement : « Béni soit Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme ». Je crois qu’il est important pour nous aujourd’hui d’affirmer cette dimension très importante de notre foi. Beaucoup de gens croient en Dieu, mais croire que Dieu s’est fait homme de façon réelle, de façon concrète, cela n’appartient qu’aux chrétiens.
Il y aura donc occurrence, et non pas concurrence, entre le Jubilé de l’Église universelle et le Jubilé de sainte Anne. Nous voyons comment ces deux choses se rejoignent et nous essaierons d’insister sur ce point de jonction. 2025, c’est aussi une autre date importante pour l’église. C’est le 1700ᵉ anniversaire du Concile de Nicée, où a été définie la consubstantialité du Père et du Fils. Cela tombe très bien, parce que c’est un mot que nous redécouvrons depuis peu dans notre traduction française du Credo. Nous avions dit jusqu’à présent, de façon un peu incomplète, sinon erronée, que le Père et le Fils étaient de même nature. Mais le Père et le Fils ne sont pas de même nature. Ils sont consubstantiels, ce qui veut dire bien autre chose. Vous et moi, nous sommes de même nature, mais nous ne sommes pas consubstantiels. Monsieur Macron et moi sommes de même nature ; nous ne sommes pas consubstantiels. Deux poireaux sont de même nature mais ne sont pas consubstantiels. Dire que le Père et le Fils sont consubstantiels, ça veut dire qu’ils sont un. Comme nous l’avons lu tout à l’heure dans l’Évangile, « Qu’ils soient un comme toi et moi, Père, nous sommes un ».
Et c’est très important parce que si le Père et le Fils sont de même nature, sont consubstantiels, Le Père et le Fils sont dans une unité, comme le soulignait l’Evangile, que rien ne peut briser. Et en se faisant homme, le Fils, le Verbe, prend aussi la nature humaine. Il y a quelque chose de très beau que nous disons dans la préface, là, pendant ces jours qui suivent l’Ascension, sans en être l’octave. C’est la deuxième préface de l’Ascension qui le dit : notre nature humaine est désormais auprès de Dieu. La foi chrétienne va jusqu’à affirmer cela, parce que le Père et le Fils sont consubstantiels, et parce que le Fils a pris une nature semblable à la nôtre, a pris notre nature.
Je crois que cette vérité de foi, cette certitude nous permet de jeter un regard sur l’être humain, qu’aucune autre école de pensée n’est à même de poser. Par l’incarnation, par ce fait inouï que Jésus soit le petit fils de sainte Anne, l’homme est divinisé. Les Pères de l’Église ont beaucoup écrit là-dessus. Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu.
Et cette foi donne à l’homme une dignité. Le pape l’a rappelé récemment avec une de ses déclarations : l’infinie dignité de l’homme vient de ce que le Fils de Dieu s’est fait homme et que, de ce fait, la nature humaine est unie à Dieu.
Je crois qu’il sera bon, au cours de cette année jubilaire, que nous réfléchissions là-dessus. Il y a autour de nous d’autres religions qui, semble-t-il, ont le vent en poupe, mais aucune autre ne dit à quel point la dignité humaine est considérable, puisqu’elle s’enracine dans ce fait historique que Dieu s’est fait homme.
Parmi tout ce qui vous sera proposé au cours de cette troisième année jubilaire, il y aura une troménie. Vous le savez, la statue de sainte Anne visitera chaque paroisse du diocèse, de telle sorte que chacun puisse dire « Dieu existe ; j’ai rencontré sa grand-mère ».
Je vous remercie de votre attention. »
Monseigneur Centène, pré-rentrée diocésaine, Sainte-Anne-d’Auray, le 16 mai 2024