Monseigneur Antoine de Romanet, évêque aux Armées françaises, a ordonné diacre en vue du sacerdoce François-Régis Dugenet en l’église Saint-Armel de Ploërmel, sa paroisse d’insertion depuis trois ans.
« D’une extrémité de la terre à l’autre, votre diocèse s’étend, a introduit le Père Christophe Guégan, curé-doyen de Ploërmel. Du levant au couchant du soleil, vos diocésains chantent les louanges du Seigneur ! ». En raison du déploiement des forces armées françaises à travers le globe, le soleil ne se couche en effet jamais sur le diocèse aux Armées. Un ministère hors-normes à 360°, où depuis sa nomination en 2017 Mgr de Romanet égrène les fuseaux horaires et tutoie toutes les latitudes. « Votre course s’arrête ici à Ploërmel pour ordonner diacre François-Régis Dugenet pour votre diocèse aux armées que nous avons eu la chance de connaître pendant trois ans, poursuit le Père Guégan. (…) Merci Monseigneur de nous permettre de vivre cette célébration d’ordination diaconale ici dans notre église ».
Du foyer Jean-Paul II à la paroisse de Ploërmel, en passant par la propédeutique Bienheureux Pierre-René Rogue ou encore par l’une des maisons de la Mission Étudiante du Morbihan, l’itinéraire de François-Régis Dugenet reflète à divers égards la pastorale vocationnelle à l’oeuvre dans le diocèse de Vannes. Le Père Louis de Bronac, supérieur du séminaire Saint-Yves de Rennes, en a relevé les étapes-clés dans sa présentation du candidat :
« François-Régis Dugenet a grandi au sein d’une famille catholique de 5 enfants. Il porte le désir de devenir prêtre depuis l’enfance. De la 3e à la Terminale, il vit au foyer Saint Jean-Paul II à Sainte-Anne d’Auray dont le supérieur est alors un certain abbé Christophe Guégan.
François-Régis commence ses études à Rennes, à l’école des métiers de l’environnement puis il se réoriente vers un IUT « génie chimique- génie des procédés » à Pontivy où j’ai la joie de l’accueillir à la maison Bienheureuse Chiara Luce*. En septembre 2016, il rentre à la propédeutique Bienheureux Pierre-René Rogue à Sainte-Anne d’Auray où il discerne un appel à servir au sein du diocèse aux armées françaises. Après un premier cycle à Paris et une année de stage au Prytanée national militaire, François-Régis rejoint le séminaire Saint-Yves de Rennes et, pour l’insertion pastorale, la paroisse de Ploërmel.
François-Régis est un homme fidèle à la prière. Il ne se ménage pas quand il s’agit de rendre service ; les paroissiens l’apprécient parce qu’ils voient qu’il ne juge personne et qu’il les respecte tous. En résumé, si François-Régis s’apprête à recevoir le diaconat, on peut dire qu’il en possède déjà, dans une bonne mesure, le style de vie ».
* Foyer Mémo
« De l’exosquelette à l’endosquelette »
À partir du commandement d’amour donné par le Christ en Jean 15, 9-17, Monseigneur de Romanet a livré l’épaisseur et la puissance de l’engagement total à la suite du Christ, dans le sacrement de l’ordre.
« Le dialogue bouleversant que nous allons vivre dans un instant, avec la liturgie d’ordination, c’est cet engagement de volonté de François-Régis qui va être amené à s’exprimer et à se déployer. Cette notion d’engagement est à l’intersection de deux notions : l’amour et la liberté. (…) D’une certaine manière, il s’agit de passer de l’exosquelette à l’endosquelette ».
Interprétée en chant d’envoi à l’issue de la messe, la prière de Marcel Van a sonné comme un vibrant épilogue à cette ordination :
« Seigneur Jésus, aie compassion de la France, daigne l’étreindre dans ton Amour et lui en montrer toute la tendresse. Fais que, remplie d’Amour pour Toi, elle contribue à Te faire aimer de toutes les nations de la terre. Ô Amour de Jésus, nous prenons ici l’engagement de Te rester fidèles et de travailler d’un cœur ardent à répandre ton Règne dans tout l’univers. Amen »
Prière de compassion pour la France – Marcel Van (14 novembre 1945)
François Régis sera ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Louis des Invalides. Il rejoint une famille de plus de 200 aumôniers (120 prêtres, 30 diacres, 60 laïcs) envoyés au coeur des armées françaises. Armée de terre, armée de l’air, marine, gendarmerie, protection civile, sapeurs-pompiers, services de renseignements : l’aumônerie soutient et accompagne une grande variété de situations et de militaires, engagés au service de la France.
Évoquant la question de la mort, éminemment prégnante au sein des armées (la mort que je donne, la mort que je vois, la mort que je reçois ? Qu’est-ce qui justifie de donner sa vie ? Qu’est-ce qui justifie d’ôter la vie ?), Monseigneur de Romanet a souligné le rôle essentiel de l’aumônerie militaire. « Dans la situation d’affaissement spirituel, de dépression spirituelle du monde occidental, l’aumônerie militaire au cœur des armées françaises constitue un témoignage extraordinaire, une vraie flamme qui témoigne du Christ ressuscité, que nous portons dans nos cœurs. Il est marquant qu’aujourd’hui le lieu emblématique de notre pays soit la cour d’honneur des Invalides, et que celle-ci soit surmontée de la croix de l’église des soldats, la cathédrale Saint-Louis des Invalides où tu seras, si Dieu le veut, ordonné prêtre dans quelques mois ».