Prêtres, diacres, laïcs en mission ecclésiale, religieux et religieuses, membres des services diocésains : environ 150 acteurs pastoraux ont participé à une pré-rentrée inédite. Au seuil de ce « mois de Marie », et plusieurs mois en amont de la traditionnelle rentrée de septembre, cette rencontre visait à mettre en perspective la deuxième année de préparation au grand Jubilé sainte Anne (2025), consacrée à la sainte Vierge.
Suite aux retours d’expérience du terrain, les doyens ont souhaité que l’année soit présentée « bien en amont », afin de s’approprier documents et outils et de mieux se projeter avec leurs équipes pastorales dans les propositions à mettre en oeuvre. En organisant cette rencontre dès le mois de mai, « nous espérons vous permettre d’intégrer dans vos choix pastoraux une partie des propositions qui vous sont faites aujourd’hui », a introduit le Père Philippe Le Bigot, vicaire général. « Fin mai, début juin, les équipes pastorales sont déjà à prévoir l’année suivante, confirme le Père Yves Carteau, curé-doyen de Guer-Malestroit, cette rencontre nous permet d’intégrer le projet de préparation au jubilé dans nos pastorales locales, à notre manière ».
En lien avec l’équipe épiscopale, un groupe de pilotage constitué d’une quinzaine de personnes – prêtres, laïcs, religieux – s’emploie à « mettre en musique toutes les propositions » pour nourrir la dynamique jubilaire et permettre à toutes les communautés chrétiennes d’entrer dans la démarche. Fruit des nombreuses rencontres avec les doyens, le conseil presbytéral, la Corref et plusieurs services pastoraux et mouvements, un dossier soigneusement préparé a été remis aux participants, désormais outillés pour préparer l’année à venir. La fête de l’Immaculée Conception, le 8 décembre 2023, lancera cette année de Marie.
Au-delà du calendrier et du programme évènementiel qui pourra être décliné dans les treize doyennés, le Père Philippe Le Bigot, vicaire général, a insisté auprès des divers acteurs sur le nécessaire approfondissement personnel. « L’intention est de proposer avec vous, là où vous êtes, quelque chose qui puisse s’intérioriser, qui nous invite à la conversion personnelle car nos communautés se convertissent dans la mesure où nous-mêmes nous convertissons. Donc dans ce dossier, des questions vont vous permettre de réfléchir personnellement et en petits groupes. Quelle place Marie occupe-t-elle dans notre prière personnelle et communautaire ? etc.».
Le déploiement du projet jubilaire vient renforcer la communion diocésaine, a souligné Le Père Jean-Yves le Saux, vicaire général. « L’intérêt d’un projet comme celui-ci est de proposer à l’ensemble des services de coopérer à toute une série d’activités en lien avec le Jubilé. Tous s’attachent à coopérer au bien du diocèse ».
Plusieurs services ont ensuite exposé leurs multiples initiatives et se tiennent désormais à la disposition des paroisses et communautés qui souhaiteraient s’en saisir.
« Sainte Anne, mère de Marie, conduis-nous à Jésus »
Tracé par Monseigneur Centène en septembre 2022, le chemin jubilaire conduira l’Eglise diocésaine au 400ème anniversaire des apparitions de sainte Anne à Yvon Nicolazic. Pour baliser l’année 2023-2024, Monseigneur Centène a posé trois points de repères : Marie, la vertu de la Foi et la figure de Pierre Le Gouvello de Keriolet (1602-1660).
« 2023-2024 : Marie, avec comme vertu théologale à approfondir la foi, comme nous approfondissons cette année l’espérance. Le lien entre sainte Anne et l’espérance est évident. Sainte Anne incarne le dernier fleuron de l’attente du peuple juif qui attendait la venue du Messie.
Avec Marie c’est la vertu de foi qui s’offre à nous. La foi, c’est-à-dire la confiance, la fidélité. Confiance à la parole de Dieu au jour de l’annonciation et puis fidélité jusqu’au pied de la croix à travers toutes les obscurités qui ont pu se manifester au cours de sa vie avec les épreuves qu’elle a rencontrées, nous les lisons tout au long de l’Evangile mais surtout au pied de la croix.
A sainte Anne et à l’Espérance, nous avons associé cette année Yvon Nicolazic, le voyant de sainte Anne. Parce qu’il était marqué par ce besoin d’espérance et parce qu’il est attaché bien évidemment à la personne de sainte Anne qui s’est manifestée à lui.
A la Foi et à Marie, nous associerons pour cette deuxième année de jubilé la personne de Keriolet. Pourquoi l’associons-nous à cette vertu de foi ? Tout simplement parce que cette foi, Pierre Le Gouvello de Keriolet l’a redécouverte. Keriolet est un converti. Donc c’est un thème à développer et le fait qu’il soit un converti nous pousse aussi sur les chemins de l’évangélisation et de la transmission de la foi.
Mais il y a un autre lien entre Keriolet et la vertu de foi. C’est cette petite fidélité dont il a su faire preuve tout au long de sa vie et dans les moments le plus troublés de son existence. Jésus dit dans l’Evangile à propos de la foi : « La foi, si vous en aviez comme un grain de sénevé (c’est-à-dire la plus petite des graines de plantes potagères), vous diriez à cette montagne de changer de place et elle le ferait, vous diriez à cet arbre d’aller se jeter dans la mer et il le ferait aussi ».
Keriolet a fait preuve tout au long de sa vie d’une petite fidélité, un engagement qu’il avait pris sur le lit de mort de sa mère qui lui a fait promettre de dire tous les jours un « je vous salue Marie ». Ce n’est pas grand-chose, un « je vous salue Marie ». C’est aussi petit qu’un grain de sénevé et nous savons qu’à Loudun alors qu’il assistait à un exorcisme, le diable lui a dit que c’est grâce à ce « je vous salue Marie », récité quotidiennement dans la fidélité et malgré tout ce qu’il avait pu faire de mal – nous connaissons la vie qu’il a menée, allant même jusqu’à menacer sa famille de se faire mahométan s’il n’héritait pas de l’ensemble de l’héritage familial – et bien malgré tout ça, grâce à ce petit « je vous salue Marie », petit grain de sénevé, petite manifestation de fidélité et de foi, Keriolet a été sauvé. Keriolet s’est converti. Keriolet est devenu un modèle ; lui qui était un contre-modèle pour ses contemporains a pu devenir pour eux un modèle et les édifier par sa vie et par sa mort.
Donc voilà les trois thématiques de cette année. Trois points de repère : Marie, la foi et le personnage de Keriolet.