Diaconat permanent : un « don de Dieu nécessaire à la mission de l’Eglise »

Quand le diaconat a-t-il été institué ?

Le diaconat remonte aux origines de l’église. La tradition reconnaît sa fondation dans l’Institution des sept premiers diacres sur lesquels les apôtres imposent les mains (Actes 6 1-6). Différentes évolutions sonneront la fin du diaconat comme état permanent dans l’Eglise latine au 7è siècle. Il faut attendre le Concile Vatican II (3ème session, 1964) pour voir son rétablissement comme « degré propre et permanent de la iérarchie », donc comme ministère ordonné à part entière.

Des noms célèbres de diacres permanents :  

Saint Laurent (+ 258), diacre du Pape Sixte II, saint Ephrem (373), docteur de l’Eglise.

Le diaconat dans le diocèse, ce sont, en 2019 :
55 diacres présents dans le diocèse, dont 52 en mission. 20 ont une activité professionnelle, 5 sont veufs ; le plus âgé a 83 ans et le plus jeune 42 ans !

Comment devient-on diacre permanent ?

En général c’est un prêtre qui interpelle la personne et l’appelle à discerner. S’ensuit une période de discernement, très variable, qui peut aller jusqu’à plusieurs années. Une année de réflexion commune peut être organisée s’il y a suffisamment de candidats, animée par le délégué diocésain au diaconat.

La formation fondamentale s’effectue sur six ans (trois ans avant l’ordination et trois ans après) à raison d’une dizaine de dimanches par année. Elle est commune pour les diocèses de Vannes et de Saint-Brieuc.

Principe de base : « La sainteté est préférable à la science. » Principe de base bis: « Plus tu seras saint et savant, mieux tu seras à même de servir Dieu dans son Eglise. » De ce principe, il découle que, même si elle est à la fois intellectuelle, spirituelle et pastorale, c’est l’aspect spirituel de la formation qui unifie l’ensemble.

A partir de la deuxième année de formation, la participation à la récollection annuelle de diacres du diocèse de Vannes est ajoutée au programme, et une équipe d’accompagnement est constituée pour aider le « cheminant » dans sa démarche de préparation à un éventuel appel au diaconat. A la fin de chaque année, chacun des « cheminants » met par écrit tous les travaux personnels effectués pour compléter ce qui est proposé par le diocèse. Il y indique notamment les « conversions » les enrichissements et les découvertes qui en ont résulté. La validation du cheminement de formation est effectuée par le délégué diocésain au diaconat assisté d’une commission nommée par l’évêque.
Pendant toute cette période, il a franchit des étapes : l’institution au lectorat, puis à l’acolytat et enfin l’appel au diaconat.

Formation permanente

Organisée par un comité du diaconat nommé par l’évêque, la formation permanente s’échelonne sur cinq dimanches et un week-end dans l’année. Elle concerne tous les diacres du diocèse et leurs épouses. Des rencontres par « pays » viennent compléter ces réunions générales pour permettre une relecture plus facile des lettres de missions. Une récollection commune est proposée chaque année le temps d’un week-end.

Aujourd’hui, le délégué diocésain au diaconat est Gérard Rouarch, et le prêtre accompagnateur, le père Gwénaël Maurey. Le comité diocésain au diaconat 56 a un site internet qui leur permet de communiquer : www.diaconat-morbihan.com

Et les épouses ?

Les épouses des appelés sont toujours invitées, que ce soit à la formation ou aux rencontres, étant participantes de la mission de leur mari. En témoigne leur « oui » le jour de l’ordination diaconale, à la question rituelle posée par l’évêque : « L’Eglise me demande d’ordonner diacre votre mari. … Acceptez-vous tout ce que le diaconat qu’il va recevoir apportera de nouveauté dans votre couple et votre vie de famille ? »

« Une épouse de diacre, ça n’existe pas. Il n’y a qu’une femme dont le mari est appelé au diaconat. Il devient ministre ordonné, pas sa femme. Le sacrement introduit donc une rupture. La difficulté est de savoir où est sa juste place. Pour moi, elle est dans la famille puisque Patrick est sollicité par la communauté ecclésiale. Mais le diaconat permet des rencontres improbables : l’ordination transcende tous les milieux, et établit une communion entre des personnes que rien n’appelait à se rencontrer. C’est une occasion constante d’ouverture à l’amour du prochain… ça, c’est une sacré force.« 
Gisèle, Aubervilliers

Les missions

Les missions sont très variées. Elles sont toutes précisées dans une lettre de mission, préparée par l’évêque avec l’aide du délégué diocésain du diaconat et l’équipe d’accompagnement. La famille est toujours désignée comme le premier lieu de la mission… Ensuite sont énoncées les autres missions spécifiques. La lettre de mission est relue chaque année et revue au moins tous les 6 ans.

Quelques mots de diacres

« Le diacre est le ministre du seuil : il est là plus pour ceux qui sont dehors que ceux qui sont dedans. »

« Il est présent au service de l’autel, c’est toujours lui qui soulève le calice : il a promis d’être au service jusqu’au martyr, à la suite du Christ. »

« Il n’y a pas de séparation entre la vie professionnelle et la vie pastorale, dans le sens où l’on est toujours à l’écoute« .

« C’est souvent au diacre qu’on s’adresse, car il est sédentaire, il est du pays« .

Le diaconat selon Monseigneur Centène

Le diaconat permanent est un « don de Dieu nécessaire à la mission de l’Eglise » souligne Monseigneur Centène dans son homélie ce dimanche 22 septembre 2019, pour l’ordination au diaconat permanent d’Eric Guillon-Verne, à la basilique de sainte Anne d’Auray.

La mission de diacre permanent « ne relève pas de l’action, du faire, mais marque l’être de la personne« , continue Monseigneur Centène. « On ne comprend pas un diacre à partir de ce qu’il fait, mais à partir de ce qu’il est. »  « le diacre n’est pas un super-laïc ou un demi-prêtre !  » « C’est la figure du Christ, serviteur de la parole, de la charité, et de la liturgie. »