Aux époux chrétiens, Humanae Vitae adressait il y a 50 ans un appel pressant à vivre et faire vivre la sainteté du mariage. Aux prêtres et à tous ceux qui sont chargés de les soutenir, Paul VI lançait une invitation tout aussi pressante. 50 ans plus tard, comment cet appel rejoint-il les couples, en particulier dans le diocèse de Vannes ?
En s’appuyant sur les nombreux mouvements de la pastorale familiale, Hortense de Longvilliers, déléguée diocésaine, et Danièle Houssay, en charge du pôle mariage avec son époux Olivier, se mettent au service des couples chrétiens, des prêtres et de tous les acteurs pastoraux.
Quelle fécondité d’Humanae Vitae pour les couples ?
H. de Longvilliers : Lorsqu’on regarde dans le rétroviseur, cette encyclique, qui a été mal reçue il y a 50 ans, nous apparaît véritablement comme « prophétique » aujourd’hui : du fait du témoignage des femmes – elles sont de plus en plus nombreuses à exprimer combien elles ont assez de prendre la pilule – du fait des évolutions scientifiques qui nous ont permis de connaître de mieux en mieux le fonctionnement de la femme et de la fécondité, et enfin du fait de la dynamique « écolo », signe de l’aspiration à revenir à ce qui est le plus « naturel » et le moins traumatisant pour l’organisme.
Comment diffusercette bonne nouvelle aux couples dans un contexte où les méthodes artificielles sont présentées comme la seule alternative « fiable » ?
H. de Longvilliers : Pour le couple lui-même, les méthodes artificielles ne mettent pas l’homme en responsabilité par rapport à la fécondité, ce qui fait que l’homme ne trouve pas sa place. Cela entrave la qualité de la communication conjugale. Il faut passer de la « captation » de l’autre pour son propre plaisir au don de soi pour l’autre et, par-là, à l’amour véritable. Les couples sont invités à cheminer. Sur ce chemin, il est essentiel d’accepter et donc d’aimer l’autre tel qu’il est. Par exemple, pour les hommes, accepter les cycles de son épouse : quel bonheur pour la femme de se sentir acceptée pleinement, dans sa féminité !
Je vais vous faire un aveu: je ne sais pas ce que c’est un moine… D’abord, on ne devient pas moine comme on devient boulanger ou médecin ! Puisque c’est se cacher pour vivre de l’attraction d’une personne complètement cachée -Jésus- et se laisser toujours plus prendre par lui. ça prends donc des formes extrêmement diverses.
Et le comédien, c’est tout sauf jouer un rôle ! C’est être porteur d’une parole qui nous dépasse, que moi je redécouvre de plus en plus en la disant, et la ‘vivre’ en étant le plus vrai, le plus simple possible; cela suppose donc de l’avoir mangé et d’avoir été porté par elle longtemps. C’est pour moi être allaité par une parole vivante, qui vient nous façonner de l’intérieur, qui imprime sa vie propre et qui rejoint nécessairement notre vie la plus intime…
Etre moine suppose un lourd accès au silence, avec la nécessité de la prière et du retrait, un peu l’inverse justement du comédien qui lui doit faire face à un public en s’exposant ?
Oui, mais le silence n’est pas nécessairement matériel : c’est d’abord une question d’amour : il faut beaucoup aimer pour être silencieux et se laisser rencontrer par le Tout-Autre; comme pour le comédien : il ne quitte pas son intériorité ni son silence intérieur en donnant son texte; c’est pour cela qu’on peut très bien en fait « jouer un rôle » dans son monastère ou sur scène si on est pas pris par un amour fervent, un
amour d’enfant, actuel, qui nous creuse, qui nous blesse et qui fait que même sur scène on n’est pas quitté par celui qui mystérieusement nous attire de partout.
Dans quelles circonstances avez-vous rencontré l’œuvre de Christian Bobin. Et pourquoi justement cet auteur ?
Après des années d’enseignement de la philo à l’étranger, je cherchais des paroles adaptées aux français qui ont un esprit extrêmement critique et corrosif : on a des opinions sur tout ! Et même chez les cathos et le clergé ! Et ça, ça tue la rencontre avec l’autre, ça fait de nous en apparences des petits morts incapables de s’étonner…
En achetant par hasard « l’homme-joie » de Christian B, j’ai été porté et j’ai comme senti une guérison intérieure qui se faisait par rapport à cet esprit intempestif de jugement; Et je vois de plus en plus combien Christian a porté et touché ce qu’il y a de plus humain en nous : l’émerveillement, la lenteur, l’esprit d’enfance, se laisser déborder par le réel, en côtoyant et en ne fuyant pas le banal de nos journées et les expériences les plus rudes: la mort d’un ami, la maladie d’un parent. Christian est un lutteur qui nous lègue un trésor inestimable qui devrait beaucoup contribuer à la guérison de notre pays….
Les mots de l’écrivain sont-ils toujours compatibles avec la Parole de Dieu ou bien encore avec les Evangiles. Est-ce toujours une affaire de foi, ou d’interprétation ?
La Parole de Dieu étant aussi large que Dieu, étant une parole de feu et en aucun cas une morale ou du prêchi-prêcha, les mots de Christian sont pour moi une disposition incroyable à cette rencontre avec nous-même, avec le quotidien, avec l’ami, avec la mort dans lesquels Celui qu’on appelle Dieu -mais qui a des milliers de noms- se cache… Dieu c’est d’abord une question d’attention à ce qui est, c’est une question de
quitter les wagons de nos projets pour se laisser rencontrer par Celui qui est l’ordinaire et le rien, le silence et la solitude, le rire atomique d’un vieillard et le regard fixe d’un nouveau né qui nous dévisage sans pudeur un peu étonné de nous voir là….
Vous m’avez dit un jour que Christian Bobin, était un mystique. Mais qu’est-ce qu’un mystique au fond ? Quelqu’un d’éprouvé ?
Définir un mystique, c’est un peu comme vouloir mettre la main sur le chant d’un oiseau, le rire d’un bébé… c’est quelqu’un qui fréquente tellement Dieu dans la splendeur des jours sans histoires qu’il a finit par lui ressembler : il est devenu aussi frais qu’un nouveau-né, un amoureux, un hyper-vulnérable, un trop sensible, un écoutant, un doux, un naïf, un lent, un patient, un clown, bref tout sauf quelqu’un de sérieux ou qui vivrait avec un rétroviseur permanent sur lui-même ! C’est quelqu’un qui se laisse déborder par le réel, envahir par lui jusqu’à si noyer d’extase !
Plus spécifiquement qu’est-ce que signifie pour vous croire en Dieu aujourd’hui ?
Croire en Dieu s’est mendier tout les jours à Celui qui est là, caché, de venir me dire qu’il est là, de venir me dire qui je suis pour lui, de venir me prendre dans tout ce que je vis, c’est de lui remettre très simplement tout mes échecs, tout mes murs, c’est me laisser rencontrer et rechercher par Lui sans que je ne puisse jamais mettre là main sur lui ou sa lumière ! c’est, comment dire, une espèce d’abandon confiant qui passe par le fait de prendre la main de celui qui est sur le même chemin que moi, celle de Christian par exemple.
Humanae Vitae emploie le terme « héroïque » pour qualifier les sacrifices parfois liés à l’observation des principes d’Humanae vitae pour les couples.
Oui. Il y a aussi un « appel aux prêtres ». L’authenticité du don des époux, lié à cette fécondité, nous permet à nous, prêtres, de vivre authentiquement aussi notre propre vocation sacerdotale, religieuse. Pour celles qui sont consacrées dans la virginité, c’est ce qui donne le sens du don d’elles-mêmes à Dieu comme de vraies épousailles spirituelles. Il y a une dimension aussi un peu « héroïque » car nous sommes physiologiquement constitués comme les autres !
A l’époque où il y a une crise des vocations, ou il y a une crise de la famille, le lien entre « familles » et vocations sacerdotales et religieuses est absolument indispensable à développer pour un enrichissement réciproque et un approfondissement de l’identité de chacune de ces vocations, de ces états de vie.
Comment diffuser, transmettre le message d’Humanae Vitae ? Quels repères pastoraux pour la préparation au mariage puis l’accompagnement des couples ?
La bonne manière de l’annoncer c’est d’y croire et de voir que ce n’est pas de la morale normative mais qu’il s’agit vraiment d’une bonne nouvelle pour la vie spirituelle !
Quand on prépare des couples au mariage, on ne prépare pas seulement la bénédiction d’un état de vie pour rendre le couple chrétien. On s’apprête à consacrer à Dieu une union, de manière à ce que le lien conjugal des époux, vécu dans la fidélité, l’indissolubilité, leur donne les moyens d’avancer conjointement vers la sainteté. Si on reste à un niveau uniquement philosophique et anthropologique, on aura toujours plein de « bons conseils » à donner aux couples… Mais la grande portée d’un sacrement, c’est de porter à la sainteté donc à la vie avec Dieu ! Et en ayant cette perspective, il faut aussi proposer aux couples un chemin qui est beau et attirant. Ça passe par le don de soi, par l’émerveillement devant la vie, la capacité à donner et à accueillir la vie. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Les époux reçoivent de Dieu cette capacité à donner la vie et la donnent. Dans cette dimension d’émerveillement et de gratitude vis-à-vis de Dieu et de « conscience » (cf Familiaris consortio), les époux chrétiens ont un ministère semblable à celui du ministère sacerdotal. Ils reçoivent de Dieu la capacité à donner la vie et ils sont appelés à donner des saints.
Rien de moins !
Rien de moins. J’insiste sur le paragraphe 26, qui est essentiel à développer : l’apostolat entre foyers. C’est fondamental ! Il est vrai que le chemin est ardu donc il faut voir de quelle manière il est possible de s’encourager. Quand le foyer enseigne lui-même le foyer, un lien se fait… Au-delà de la technique, les choses se portent sur la vie spirituelle.
Dans les premiers paragraphes d’Humanae Vitae, le pape Paul VI identifie les « nouvelles questions » relatives à la vie conjugale, entraînées par des changements de tous ordres survenus dans les années 1960. Questions sur lesquelles l’encyclique entreprend d’éclairer les consciences. Quels éléments de contexte – sociaux, économiques, scientifiques mais aussi philosophiques – est-il utile de rappeler ?
Père Antoine de Roeck : La première encyclique sur le mariage et le bien des époux est de Léon XII Arcanum divinae(Lire) promulguée en 1880 puis il y a eu la grande encyclique « Casti connubii » promulguée en 1930 par Pie XI (Lire). La question de la vie conjugale émerge vraiment au cours du XXe siècle, en particulier à cause de la situation socio-économique des familles, notamment en Europe, où l’on voit, avec l’essor de l’industrie, des ouvriers avec des familles nombreuses et pas forcément les salaires correspondants. Ces points sont donc abordés aussi pour le bien des familles ; comment ne pas sacrifier la vie, finalement, et la valeur unique de la vie humaine à des difficultés qui soient d’ordre social, économique ?
Il arrive que, dans l’enseignement, parfois simpliste, l’union sexuelle des époux ne soit perçue que dans sa dimension de « devoir conjugal », éloignant l’une de l’autre les deux fins du mariage et de l’union des époux : la dimension unitive et la dimension procréative.
Par ailleurs, dans la société, il y a aussi un développement du malthusianisme qui passe par la perspective de l’avortement et par une banalisation de la contraception. Le pape Paul VI a été confronté à ces questions de manière très proche puisque dans son entourage, des proches ont été confrontés à l’aspect très concret du nombre des naissances et de leur accueil.
Ce qui émerge n’est pas seulement la question du nombre d’enfants et de la condition de la famille en général mais il s’agit aussi de la vérité de la relation conjugale.
Dans les milieux ecclésiaux, une partie des fidèles et du clergé conteste déjà l’enseignement du Pape Paul VI, à la suite de son encyclique sur le célibat sacerdotal (lire) parue l’année précédente…
En ce qui concerne la préparation et le processus d’écriture de l’encyclique, il y a eu la consultation des évêques et les travaux préparatoires d’une commission ?
Le travail préparatoire a duré très longtemps, puisque le Pape Jean XXIII s’était déjà saisi du sujet dès le début de son Pontificat, en ajoutant au sujet strictement traité par Humanae Vitae la question de la population. Puis, lors des travaux conciliaires, une commission approfondit également la question, avant que Paul VI ne lance une large consultation chez les évêques sur ce sujet que lui-même étudie à fond.
Un livre du professeur Gilfredo Marengo sorti cette année en juillet refait cet historique de l’écriture de l’encyclique à partir des sources contenues dans les archives du Vatican. C’est un travail inédit jusque là. Une thèse a également été rédigée, et publiée en mars dernier, montrant le travail considérable de Karol Wojtyla, alors évêque de Cracovie.
En effet, après avoir eu le retour de tous les évêques, Paul VI a convoqué une commission, dont faisait partie Karol Wojtyla. N’ayant pu venir à Rome pour la réunion de la commission, ce dernier a envoyé ses conclusions dans ce qu’on appelle le « mémorandum de Cracovie ». Ces conclusions étaient fondées sur une réflexion philosophique et théologique, influencée par sa formation personnaliste (Max Scheler) mais aussi par l’expérience vécue lors de ces temps partagés avec des foyers, notamment ses fameux séjours en montagne où les questions se sont posées de manière très concrète. Par conséquent, il ne s’agit pas d’une réflexion uniquement spéculative mais extrêmement réaliste ! Et tout ce qu’il va développer comme souverain pontife dans ses catéchèses s’ancre dans ce réalisme. (cf « Journal d’une amitié » de Wanda Poltawska).
Dans les premières catéchèses de son pontificat, sur plus de quatre années, Saint Jean-Paul II va développer sur le fondement de la Révélation et de la raison humaine le contenu de l’encyclique du bienheureux Paul VI. Il offre une piste d’approfondissement qui dépasse de loin les considérations légalistes qui peuvent susciter une certaine méfiance quant au sujet traité. On y trouve une réponse objective spirituelle à une question qui est tout à fait actuelle mais qui concerne avant tout la nature même de l’homme et le plan de Dieu sur nous.
« Ce qui émerge n’est pas seulement la question du nombre d’enfants et de la condition de la famille en général mais il s’agit aussi de la vérité de la relation conjugale ».
« Le plein accord n’avait pas été réalisé au sein de la Commission sur les règles morales à proposer » : en quoi les conclusions divergeaient-elles ? Sur le registre pastoral notamment ?
La question pastorale était de savoir comment allait être reçue une « illicéité » ; ce terme risquait de « rebuter » les fidèles. Les traducteurs mêmes de la secrétairerie d’Etat remettent en cause la formulation du Saint Père. Après que le bienheureux Paul VI ait retouché le texte, l’encyclique est publiée, mais est reçue très diversement. On craint effectivement un impact pastoral négatif, en pensant que l’éducation des consciences n’est pas facile à réaliser, d’une part, et d’autre part que l’idéal de sainteté est alors hors de portée des fidèles. Tout le travail d’accompagnement consistera à faire comprendre le bien-fondé de cette expression du magistère. Le pape saint Jean-Paul II veillera à expliquer, à faire découvrir sur le fond cette encyclique, qualifiée par Benoît XVI de « prophétique ». Dans le même sens, le pape François a prononcé un sermon sur le sujet à Manille (Lire). « Je pense au bienheureux Paul VI, à un moment où se posait le problème de l’accroissement de la population, il a eu le courage de défendre l’ouverture à la vie dans la famille. […] Paul VI était courageux, c’était un bon pasteur et il a mis en garde ses brebis contre les loups qui arrivent. ». C’est en mettant ce point en relief que le Pape François a procédé à la béatification de Paul VI, manifestant son intérêt pour la famille. Et il n’est pas anodin que la canonisation arrive au cinquantième anniversaire de la parution de l’encyclique Humanae Vitae.
Paul VI a été béatifié par le pape François à la clôture du synode sur la famille. Au milieu des multiples débats ayant occupé les pères synodaux, pourquoi ce coup de projecteur sur les méthodes naturelles de régulation des naissances ?
Il est beaucoup mis en avant autour d’Amoris laetitia des interprétations qui sont un peu en rupture avec l’enseignement du magistère de l’Eglise. Ce qui en soi n’est pas possible ! Le magistère ne se contredit pas lui-même. Et pour ce faire, un des arguments avancés est le « changement de paradigme » : les choses ont changé, il faut savoir s’adapter, etc. Or, par ce « coup de projecteur » sur Humanae Vitae à travers la figure de Paul VI, le pape François, avec d’autres termes mais dans le même état d’esprit, déploie ce que Veritatis splendor (1993) (Lire) a voulu affirmer de manière très claire. Le changement de paradigme ne justifie pas le changement de la vérité. La vérité sur l’homme, la promesse de l’éternité, les moyens de la sainteté ne changent pas ! Ces moyens, c’est l’amour de Dieu et l’authenticité de cet amour dans la vie chrétienne.
Quels sont les points doctrinaux développés par l’encyclique ?
Humanae Vitae développe des points fondamentaux : le bien de l’homme, le bien du foyer et cette fameuse paternité et maternité responsables, sachant que celles-ci s’exercent par la détermination réfléchie et généreuse de faire grandir une famille nombreuse, soit par la décision prise, pour de graves motifs et dans le respect du droit moral, d’éviter, temporairement ou même pour un temps indéterminé, une nouvelle naissance. Mais il ne peut pas y avoir d’esprit de fermeture à la vie.
La notion de générosité est bien mise en avant, en lien avec cette responsabilité. Cette responsabilité est liée à tous les aspects de la vie humaine : ce peut être des motifs économiques, physiques, sociaux… Ce qui est très difficile c’est que la morale chrétienne renvoie à la conscience, cette voix de Dieu au fond de nous même qui nous indique le bien à faire et le mal à éviter. Et cette conscience demande à être éduquée. Elle est parfois confondue avec la morale psychologique qui fait tendre vers un ressenti – je ressens comme ceci ou comme cela – et qui peut nous détourner de la voix de Dieu.
En arrière-fond, vient aussi la valeur de la morale catholique, réaffirmée par l’encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II en 1994. Finalement, c’est l’existence d’une vérité, liée à la personne même du Christ, qui et remise en cause dans la non-réception de l’encyclique. Dans le cas contraire, on en reviendrait à une morale casuistique, à la différence près que la casuistique connue dans les siècles passés était sous-tendue par une foi vivante aujourd’hui très diminuée…
Deux aspects vont être généralement mal reçus. Le premier est l’insistance sur le lien entre les deux fins de l’acte conjugal : la finalité de procréation et finalité de témoignage réciproque de charité. On lie ainsi à l’amour des époux une ouverture à la vie qui, quand elle est mal comprise, peut sembler une sorte de fatalité. Ceci peut d’ailleurs être vrai dans deux sens :
– quand les époux s’aiment, inévitablement il y a des enfants et il y a un moment où ce n’est plus gérable s’ils n’ont en a pas la vocation ou s’ils n’ont pas la capacité de les accueillir.
– ou quand on asservit l’acte conjugal au fait d’avoir des enfants : les époux ne sont alors plus dans une dimension d’amour réciproque. Par exemple, les foyers confrontés à l’hypo-fécondité peuvent se retrouver dans cette situation-là et cela peut blesser la vérité de leur amour.
Le deuxième aspect concerne l’illicéité d’avoir recours à l’avortement ou à des techniques de contraception chimiques ou mécaniques. Le fait de déclarer « illicite » est relativement mal passé car on l’entend comme une condamnation. Or la pédagogie de l’Eglise est toujours dans l’accompagnement des personnes ; en la matière, il faut faire preuve de beaucoup de miséricorde, et de beaucoup d’humilité face à ce que peuvent vivre ces foyers. En ce sens, l’encyclique, pourtant très laconique (30 paragraphes), est exemplaire d’attention envers les personnes, les situations, et pleine de miséricorde.
Le couple pourrait recourir aux périodes infécondes dans une logique contraceptive finalement …. Où se situe la différence essentielle entre méthodes artificielles et méthodes naturelles ?
Le 25 juillet 1968, le Pape Paul VI promulguait l’encyclique Humanae vitae sur le mariage et la régulation des naissances. Quelle est la fécondité de ce texte qualifié de « prophétique »? Comment cette bonne nouvelle pour l’amour conjugal ne cesse d’être approfondie et diffusée ? 50 ans plus tard, loin de chevroter sous le boisseau, l’appel pressant à vivre la sainteté du mariage retentit avec cette force inaltérable de la vérité.
Comprendre en profondeur Humanae vitae
Pour recevoir l’encyclique Humanae Vitae dans toute sa portée et en éclairer la fécondité, le Père Antoine de Roeck* décrypte le contexte d’écriture du texte et pose des balises.
Le Père Antoine de Roeck est docteur en théologie de l’Institut Pontifical Jean-Paul II (études sur le mariage et la famille). Il est l’auteur d’une thèse sur les Bienheureux époux Beltrame-Quattrocchi (« Les époux Beltrame-Quattrocchi : deux vies au service du bien commun »). Curé des paroisses du doyenné de Pontivy depuis 2017 et professeur à l’Université Catholique de l’Ouest, il accompagne les foyers-moniteurs du Centre Billings.
Vivre Humanae vitae
Solène et Thomas de Baglion développent pourquoi ils ont choisi d’adopter cette méthode naturelle alors qu’ils étaient fiancés. Ils témoignent de la manière dont ce choix continue de faire grandir leur amour conjugal et leur relation à Dieu. Témoignage de Solène et Thomas, foyer-moniteur Billings
Dans le diocèse de Vannes, de nombreux mouvements agissent afin de faire découvrir et aider les couples à vivre les méthodes naturelles de régulation des naissances :
A l’occasion du 50ème anniversaire de l’encyclique, le Centre Billings France organise un week-end les 4 et 5 août à l’abbaye sainte Anne de Kergonan (voir le programme)
Les 16 et 18 novembre prochain, le service diocésain de pastorale familiale invite les couples, fiancés, prêtres, acteurs de la préparation au mariage, etc. à venir découvrir et approfondir le message d’Humanae vitae.
Vendredi 16 novembre 2018, Damien et Sophie Luz (chroniqueuse pour Famille Chrétienne, parents d’une petite fille polyhandicapée) inaugurent le week-end avec une conférence sur le thème « sexualité, défis et joies de l’amour ». (Dans son dernier livre, « Donne-moi des baisers de ta bouche », Sophie Luz propose aux couples un parcours à deux : à travers des textes, des questions, des témoignages, etc. le couple est invité à une « balade dans le jardin de la sexualité »). A 20 h 30 à l’espace Montcalm-Maison du Diocèse à Vannes.
Samedi 17 novembre, un forum sur les méthodes naturelles se tiendra à sainte Anne d’Auray. Sur les stands, des moniteurs qualifiés répondront aux questions des couples désirant connaître ou approfondir la régulation des naissances.
A 13 h 30, Marion Vallet partagera son regard et son expérience comme sage-femme, monitrice et formatrice de la méthode Billings sur la complémentarité homme/femme : « Acceptation et émerveillement devant sa féminité et sa masculinité ».
On connaît Belle-île pour son attrait touristique, on connaît moins Belle-île vue sous l’angle pastoral. Petit reportage sur les quatre paroisses de l’île, et sur quelques personnages qui les composent.
L’abbé Gillet dit « Dédé »
S’il est une figure à connaître à Belle-île, c’est Dédé, autrement nommé l’abbé André Gillet. Tout le monde le connaît et il connaît tout le monde. Depuis 17 ans curé de Palais, il prend sa retraite en septembre prochain, à …. 87 ans !« Cela fait 63 ans que travaille dans la même entreprise » glisse-t-il avec un sourire. »Je serai bien resté, mais je suis vraiment fatigué ».
L’abbé Gillet, ou Dédé, est un phénomène sur l’île. D’abord parce qu’il a eut une vie mouvementée, et que cela façonne une personnalité. Ensuite parce que, foncièrement optimiste, et guidé par la charité à sa manière, parfois rude, de marin, il attire les gens.
Une vie mouvementée et bien remplie
Né en 1930, il devint orphelin de père à l’âge de 5 ans. Celui-ci fut tué en Tunisie en 1935, laissant sa mère veuve à 28 ans avec trois enfants. « Je me souviens encore de ma mère assise sur une malle, me disant : « j’ai pas de mérite d’être une veuve, toi tu n’as pas de mérite d’être orphelin de père, mais on aura le mérite d’être debout. »
Il vécut une enfance pauvre, pendant la guerre, entra en 6ème en 1942 au petit séminaire de Ste Anne, et au grand séminaire de Vannes à 18 ans. Ordonné prêtre le 24 juin 1955 à Vannes, il voulait être prêtre ouvrier. On lui demanda pour cela de partir à l’usine Citroën de Paris, mais sa mère étant malade, il choisit de rester auprès d’elle. Il devint instituteur, fonda une école, fut directeur pendant 15 ans. Dans la famille tout le monde était dans l’enseignement.
Tour à tour aumônier des jeunes, organisant des camps et pèlerinages en Israël, à Fatima ou Avila, curé de Port-Louis pendant 14 ans, il fut aussi aumônier des gens de la mer pendant 16 ans. Il partait à la pêche en mer pendant 15 jours d’affilée sur des bâteaux de 30 mètres, en Ecosse, en Irlande ou aux Shetlands… « Je connais tous les marins, ce sont tous mes amis. » « J’allais en mer avec eux dans le beau temps et la tempête. J’aimais bien ça. »
Depuis qu’il est à Belle-Ile, il fait vivre les paroisses de Palais et Locmaria, aidé par un religieux présent sur l’île, des frères dominicains quand ils sont là (voir plus bas) ou des prêtres de passage.
Une personnalité marquée
« Beaucoup de gens l’apprécient et le craignent tout à la fois. Il a son franc-parler et son caractère » confie ce paroissien…
Thérèse, la centenaire de l’île, encore vaillante, lui dit en entrant dans l’église de Locmaria : « Dédé, on aime bien que ce soit toi qui dise la messe parce que tes messes sont vraies« . Elle ne pouvait lui faire de plus beau compliment. Avec son franc-parler, et sa gaillardise, il n’hésite jamais à dire ce qu’il pense, et fait ce qui lui semble bien. Ses messes sont un peu écourtées, « il ne faut pas que ce soit trop long, … les gens s’ennuient ». En effet, au bout de 3/4 d’heures, il bénit l »assemblée et glisse malicieusement qu’il est temps pour lui d’aller griller une petite cigarette.
« Les gens aiment bien que je célèbre la messe« , dit-il en sirotant un verre de whisky breton pendant qu’il nous reçoit. « J’accueille tout le monde », dit l’abbé. « Je vais voir les gens, rend service… je pleure avec eux quand ils sont dans la peine. Ils m’apportent du poisson, des araignées. » « Au début on met du temps à s’apprivoiser, les gens viennent voir votre look, si vous chantez bien, si ça dure pas trop longtemps. »
Bien sûr c’est difficile par moments « j’ai vécu des drames avec les gens. J’ai toujours essayé de les remettre dans le chemin qui, à mon avis, est le meilleur, de leur montrer qu’ils ont des chances à saisir. » Voilà le secret de l’énergie vitale du père Gillet : croire que chacun, malgré tout ce qui peut arriver, a toujours une chance quelque part, et qu’il faut aider son prochain à reconnaître et à saisir cette chance. « On est obligé de faire surface. A côté des drames qu’on vit, il faut voir les chances qu’on a. »
Foncièrement optimiste, Dédé. « J‘ai vécu ici 17 ans de bonheur, accueilli par les gens sympathiques et généreux. Parce que j’ai donné le meilleur de moi-même dans ma mission de prêtre. J’ai toujours considéré avoir été envoyé par le Christ pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile. J’ai dit ce que j’étais. Beaucoup de gens de tous les bords viennent me voir, on est des amis. »
« J’ai partagé avec les gens tout ce qu’ils vivaient, et peu importe ce qu’ils vivaient. J’ai essayé de les aider comme j’ai pu. »
Comme ces jeunes que le père Gillet reçoit souvent au presbytère. Car de ses années d’enseignement et d’aumônier des jeunes, il a gardé un lien fort avec la jeunesse. Son parler rude et franc les attire et le fait craindre à la fois. « Ils apportent des boissons, on parle de la Foi, de religion ou autre. J’essaie de les aider. Ils viennent avec des copains. » Beaucoup ne sont pas baptisés, et sont issus de familles désunies, recomposées. « J’en ai vus qui se droguaient. Je leur ai trouvé du travail et ils ont arrêté, maintenant ils sont mariés« …
« J’ai été heureux comme prêtre dans tout ce que j’ai fais. J’ai jamais regretté. J’ai donné ma foi, ma disponibilité. » Et, cigarette au coin de la bouche, il conclue par ces mots revenant en leitmotiv tout au long de l’entretien : « tout est bien, ah oui. »
Le père Raymond Agbo
Deux collèges dans l’île, un privé et un public, permettent d’assurer la formation des jeunes jusqu’à l’âge de 15 ans. Cinq écoles primaires, dont trois privées, sont réparties dans chacune des communes (dont deux pour Palais). De plus, « Nous avons une chance inouïe de bénéficier d’un pôle sanitaire riche de 8 médecins », nous informe notre guide, un religieux présent sur l’île, « d’un hôpital, et d’un système d’évacuation d’urgence performant, par hélicoptère ou avec la SNSM … nous avons aussi sur l’île un vétérinaire, des pompiers, un hypermarché, … » Peut-être est-ce grâce à l’attrait que l’île exerce, en vrai petit bijou du Morbihan, car nombreuses sont les personnalités bien placées ou aisées qui y ont une résidence secondaire… Il y en aurait presque 10 000 sur l’île ! » C‘est la campagne au bord de mer. Beaucoup de gens viennent ici pour le calme. » reprend notre guide.
Une communauté de dominicains est également présente sur l’île : elle a fait l’acquisition en 1970 d’un petit hameau, dans le centre de l’île, et a créé l’association « l’arche de Noé » qui organise des retraites et sessions thématiques. En savoir plus ici . « Ils peuvent donner un coup de main à Locmaria quand ils sont là » précise notre guide.
« La courbe de population augmente » continue-t-il. « A Belle-Ile, il faut savoir qu’il y a les bellilois et les belliliens. » « Les bellilois sont là depuis des générations, souvent issus du peuple acadien venu peupler l’île il y a bien longtemps« . « Les belliliens vivent sur l’île à l’année mais n’en sont pas originaires. » Il précise : « on dit que Belle-Ile adopte les gens ou les rejettent... »
Frère Grégoire Plus est prêtre à l’île aux moines depuis 2016. Membre de la communauté saint Jean, il est en dispense de vie communautaire, et peut ainsi animer la vie paroissiale et pastorale de l’île. Pour le plus grand bonheur des paroissiens, estivants ou insulaires. Rencontre.
Prendre le bateau pour l’île aux moines n’est pas compliqué en période estivale : les navettes accostent toutes les 10 minutes à Port-Blanc, sur la commune de Baden ! Sur place, les trajets se font en vélo principalement.
D’après Frère Grégoire, il faut distinguer au moins trois sortes de paroissiens sur l’île : les îliens de souche, les îliens à l’année – retraités ou travaillant sur l’île ou le continent -ceux qui viennent pendant les vacances (Toussaint, Noël, Pâques, été) et les touristes occasionnels, avec des spiritualités extrêmement diverses. Ainsi, sensibilités protestantes, orthodoxes, communautaires de l’Emmanuel, chrétiens d’Orient ou chrétiens de sensibilité plus « traditionnaliste » se côtoient, « ce qui rend la paroisse complexe, mais d’une très grande richesse » nous dit Frère Grégoire.
« Après presque deux ans pleins, des mariages, des enterrements de figures de l’île, je crois avoir pu rencontrer tout le monde, en tous cas tous me connaissent, les gens me parlent assez simplement , me prennent à partie, se confient. Globalement l’été est la grande période d’apostolat, l’hiver je profite de grandes journées de silence. » Car l’été, l’île voit sa population multipliée par 10, de 650 à 6500. Pour les insulaires, il y a le « continent », la France, et puis il y a l’île. « C’est une petite corse ici » nous dit le Frère. « Il n’y a pas de gendarmes pendant l’année… les gamins roulent comme des fous et peu portent un casque… L’été tout le monde en remet un. »
Depuis l’arrivée du Frère en 2016, la vie paroissiale s’est intensifiée
Interrompue quelques mois après le départ en retraite du père Joseph (qui est resté 27 ans sur l’île), elle a redémarré avec dynamisme, réjouissant plus d’un paroissien ! La messe est dite tous les jours, en communion avec le curé-recteur, le père Arnaud Calonne, doyen des 5 paroisses d’Arradon, Ploeren, Larmor-Baden, Baden et l’île-aux-moines.
« Frère Grégoire remplit l’église », confie Sophie, paroissienne de longue date. « Le père qui était là avant était âgé. Aujourd’hui, l’engagement de frère Grégoire donne un dynamisme à la paroisse, que nous attendions. » Son mari, Jean-Marc, complète : « Il y a un renouveau spirituel. C’est une vraie chance ». Ou la Providence… Pierre, retraité à l’île aux moines avec son épouse, raconte qu’avec un petit groupe de paroissiens (une trentaine !), ils ont beaucoup prié pour qu’un nouveau prêtre arrive sur l’île. Si vous y allez, tentez de le retrouver et demandez -lui de vous raconter l’histoire de cette arrivée « voulue par le Seigneur, cela ne fait aucun doute… » !
Les initiatives pastorales se multiplient
Temps de prières dans l’oratoire aménagé au presbytère, pique-nique partagé tous les dimanches au presbytère, jardin potager de permaculture, soirées à thème ou partage d’Evangile pendant les temps liturgiques forts de l’année, messes au bord de l’eau ou dans la nature suivies d’un pique-nique et d’une baignade, journées paroissiales avec brocante, buffet, soirée pour les jeunes – sans les parents – procession pour la sainte Anne, messe à l’Ehpad, service de communion auprès des malades, catéchisme, etc… !
Il faut inciter les paroissiens à être évangélisateurs
…mais aussi à vivre dans la fraternité, à s’investir, à développer sa vie de Foi par la prière et les sacrements. « Il y a un nouvel esprit à donner » explique Frère Grégoire. « Les habitants doivent s’approprier leur vie chrétienne, surtout avec la diminution du nombre de prêtres, et apprendre à vivre une vie de communion et de charité fraternelle toujours plus intense, que nourriront les sacrements (…)L’Esprit du Christ, c’est un esprit nomade, » continue-t-il, « témoigner du don définitif du Père comme saint Vincent Ferrier ou Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, pas un esprit ‘installé’. Pour ça, la recherche de Dieu doit être continuelle, dans un esprit de renouvellement constant. »
A la question comment alliez-vous apostolat et règle de vie religieuse, contemplation-action, Frère Grégoire répond
« Pour moi tout est lié, la contemplation doit être présente autant dans des moments de prière que dans la vie ‘ordinaire’, que dans nos rencontres. C’est d’abord de cultiver une soif et une attente de quelque chose qui ne vient pas de nous. Comment une épreuve, une lutte, une demande de services est toujours à recevoir comme une initiative de Dieu qui va me faire entrer dans quelque chose qui n’est pas à ma taille, qui n’est pas de moi. Et l’oraison, qui est la première manière de prier de la vie contemplative, c’est de prendre un temps complètement gratuit, à la plage, dans la nature, à la chapelle, … en présence de Celui qui est toujours présent en moi et qui m’attend. C’est un temps donné à l’Esprit-Saint pour qu’Il puisse faire son oeuvre entièrement. » « Je brûle du temps gratuitement pour Lui, même sans rien sentir. »
En l’écoutant parler, on devine le poète pétri de métaphysique et de foi
…qui aime déclamer des paroles profondes, paroles qu’il vit lui-même pleinement. Car frère Grégoire Plus est comédien, mais pas pour n’importe quel théâtre : celui de la poésie de la vie ordinaire. « Je ne joue pas un rôle, je vis ce que je dis, » à l’école du théâtre russe avec son ami le comédien Michel Sigala qui l’a formé : « pas d’artifice, le théâtre russe c’est celui de la vie. » Il s’est bien retrouvé dans les textes de l’écrivain- poète Christian Bobin, qu’il a découvert par hasard au détour d’un voyage. « J’ai tout de suite aimé car il a un regard simple et mystique à la fois, contemplatif. » Et de rajouter : « C’est ce dont les baptisés manquent le plus : un esprit contemplatif, qui n’est autre que le regard du nouveau-né toujours émerveillé devant les miracles de la vie ordinaire. »
Depuis, il met en scène les textes de celui-ci, dans des spectacles « seul en scène ». Voir notre article
« Je choisis mes textes en fonction de ce que je porte intérieurement. Ainsi, chaque année un nouveau texte. Je me nourris de la vie dans sa banalité, sa dureté, et ce qu’elle cache de mystère pour trouver la vraie manière de donner ces mots. Chercher à être très pauvre pour se mettre au service d’un texte déjà écrit, c’est une bonne école pour écouter la Parole de Dieu. »
« Ceux qui viennent à ces ‘seuls en scène’ sont là pour ‘manger de la lumière’ de façon ludique : ce n’est ni un sermon, ni du caté, mais c’est ouvrir la fenêtre sur la lumière qui habite nos vies et qu’on ne voit plus du fait de nos soucis, de notre quête d’efficacité, de nos pensées folles. Les mots de Christian Bobin sont un nectar, une joaillerie, une brûlure aussi, comme des flèches acérées qui réveillent une soif. Avec lui, on retrouve l’esprit d’enfance, on réapprend à s’étonner, à s’émerveiller, « à entrevoir ce très faible et très sûr sourire tourné vers nous. »
« Je sors de scène vidé et ma plus belle récompense c’est quand quelqu’un repart souriant, ému, brûlé de lumière ».
Polluer le monde en Bien
« Je travaille ces textes aussi pour m’en nourrir« . Pour Frère Grégoire, tout chrétien devrait être d’un égoïsme foncier, dans le sens où « tout ce que l’on peut acquérir pour nous -même, on l’acquiert pour le monde entier (…) Et, avant la pollution matérielle dont on prend conscience, il y a une pollution bien plus importante qui est ‘spirituelle’ : si on comprenait qu’on peut ‘polluer’ le monde en Bien, en se lavant la tête à coup de seau de javel de lumière ! ».
Frère Grégoire Plus, né en 1971, est prêtre depuis 12 ans, et religieux depuis 24 ans. Originaire de Lisieux, il se destinait aux relations internationales avant d’entrer à la communauté des Frères de Saint Jean. D’abord missionnaire en Lituanie auprès des enfants des rues, il a enseigné en Asie pour des séminaires diocésains, congrégations ou des universités, aux Philippines, en Papouasie, à Singapour, Manille, Malaisie, Inde puis en Europe. Très attaché à la petite Thérèse – « elle fait partie de ma vie » – il porte une relique d’elle en permanence autour du cou.
En 2003, Frère Grégoire a rejoint le festival Off d’Avignon en participant à la programmation de Présence Chrétienne, coopérant pendant 4 ans avec le délégué épiscopal pour Foi et Culture.
Aujourd’hui, il anime la vie paroissiale de l’île et continue d’être fidèle à sa vie religieuse, tout en donnant des représentations de « Seul en scène » là où on le demande. En savoir plus
« Pour la sixième année, j’adapterai des textes de Christian Bobin en Bretagne pendant l’été, chez des particuliers, des théâtres, des entreprises où je rencontre une forte attente de ce regard simple, renouvelant, sur la vie ordinaire. » explique-t-il.
Frère de la communauté Saint Jean, et prêtre, Frère Grégoire a été missionnaire en Lituanie auprès des enfants des rues, enseignant de philosophie et de théologie en Asie, à l’université, dans des séminaires et des congrégations. Il a coopéré pendant 4 ans en Avignon avec le délégué épiscopal pour Foi et Culture. Voir notre article sur l’île aux moines et Frère Grégoire
La poésie pour foudroyer
Aujourd’hui en dispense de vie communautaire, et à la disposition de la paroisse de l’île aux moines, outre la vie paroissiale, il met ses qualités de comédien au service de la Foi, au service de l’humain : « Ces spectacles, seul en scène, ne sont pas faits pour passer un message de foi. C’est pour servir l’humain par « la force insurrectionnelle de la poésie. » nous dit frère Grégoire. « La poésie est une manière de dire les choses qui laisse à celles-ci leur force pure. Qui leur laisse toutes les chances de nous atteindre. C’est pour foudroyer, sinon, ce n’est pas la peine. La poésie, c’est la brutalité de la beauté qui nous détache de tout ce qui est mort, endormi, convenu pour être pleinement homme. Parce que le plus difficile, c’est peut-être d’être humain. »
L’art, une perte de temps ?
Aristote affirmait que l’art, face aux urgences du monde, n’est pas une perte de temps. Il « contribue à éveiller dans le coeur de l’homme le sens de la recherche de la sagesse, parce qu’il éduque le sens de la gratuité. L’artiste cherche à contempler, à comprendre, à dire à travers le sensible quelque chose d’un absolu qu’il touche. L’art c’est réaliser la vérité d’une rencontre entre le monde sensible et son monde intérieur habité par une question, une recherche, un cri, un appel. »
Frère Grégoire cite encore Camus : »L’artiste dispose à la sagesse, parce qu’à travers son oeuvre, il exprime une nostalgie, une aspiration, une attente humaine.[…] il a su saisir et exprimer quelque chose qui habite le coeur de tout homme. »
Destiné aux relations internationales
Grégoire Plus, né en 1971 dans un milieu « artiste », se destinait aux relations internationales lorsque, à 23 ans, taraudé par « la question de Dieu », il a rejoint la communauté de Saint-Jean. Arrivé en Avignon en 2013, il s’est interrogé sur ce qui peut « parler directement au coeur de l’homme ». De cette réflexion est né son désir de « se mettre humblement au service d’une parole, d’une pensée ». La découverte de Christian Bobin à travers ‘l’homme-joie’ et ‘La plus que vive’ sera le déclic.
En 2013 il adapte « La Plus que vive » :
« La scénographie, réduite à sa plus simple expression, a un impact de taille: un éclairage intelligent plonge le visage de l’acteur dans le clair-obscur… Il irradie! Les mots de Bobin sont d’une justesse, d’une beauté poétique et cinglante« , écrit Jean-Christophe Gauthier dans le journal Avignon citylocalnews du 22/07/2013, après une représentation au festival Off d’Avignon.
« Ici Bobin n’est pas joué. Il est littéralement incarné en cet homme seul en scène, qui brille par sa totale simplicité. Une qualité trop rare que l’on a plaisir à goûter, tant dans la mise en scène épurée (une chaise, un musicien, quelques notes de musique, le décor d’un salon) que dans l’équilibre du jeu. » écrira la journaliste Lise de Rocquigny, ancienne critique au Pariscope.
En 2014 & 2015, Frère Grégoire créé deux spectacles à partir de textes libres de droits : « du minuscule et de l’imprévisible » & « l’inépuisable est à notre porte ».
Le premier spectacle parle de « […] notre capacité souvent trop enfouie, d’étonnement, d’émerveillement, celle de l’enfant en nous, retrouver comment être nourris par le réel immédiat, banal, brutal, redécouvrir la splendeur banale du quotidien. »
Christian Bobin dira au Frère en 2014 au festival d’Avignon : « Vous donnez de la joie ! Je vous ai vu et je sais que votre visage, vos mains, tout votre corps rendra à mes phrases l’énigme et même la dureté dont elles ont besoin… »
Le second spectacle se compose d’une « suite de textes entrecoupé de musique blues qui, comme des tableaux, éclairent la vie quotidienne, banale et ses journées pâteuses, fiévreuses, lourdes… La mort, qui va tous nous prendre aussi innocemment qu’une petite fille qui cueille des fleurs dans un pré… La vie étonnée qui traverse les yeux des renards et des enfants punis, cette confiance déraisonnable en celui qui rentre dans les têtes pierreuses et les vies bétonnées de certitudes… car : « l’inépuisable est là : dans le quotidien, mais aussi dans la mort et dans la vie spirituelle… »
En 2016 : adaptation de « Louise-Amour »
Un amour-passion, à la fois céleste et charnel, face à l’humble quête de la grâce dans la splendeur des jours sans histoires…
L’esprit de ce texte: « Epier Dieu captif de l’adorable faiblesse des choses et des êtres. (…) Il n’y a que le ciel qui puisse nous lier les uns aux autres, jetant sur nos âmes assemblées par le hasard d’une rencontre, un filin de lumière… »
2017 : « Splendeurs infracassables des jours sans histoires »
« La vie, elle est si loin, elle est si proche, elle est partout, dans l’insolente fraicheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d’herbe, dans la cérémonie de fermer lentement les volets le soir, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue… tout est comme au premier matin du monde : donné. »
2018 : « Cette vie merveilleusement perdue à chaque seconde qui va »
Tous les jeudis et vendredis de juillet et août à 21 h
Presbytère de l’île aux moines
Durée 1h10
Réservations – sms : 07 86 55 67 62
« J’ai retiré beaucoup de choses de ma vie et Dieu s’est rapproché pour voir ce qu’il se passait. » Christian Bobin.
Mariés depuis bientôt 8 ans, Solène et Thomas de Baglion sont les heureux parents de trois enfants âgés de 6, 4 et 2 ans. Leur foyer attend la naissance d’un quatrième enfant pour le mois d’octobre. Moniteurs Billings, ils reçoivent les couples qui les contactent pour les former à cette méthode naturelle de régulation des naissances. Bien plus qu’une méthode, ils témoignent des fruits quotidiens pour leur amour conjugal.
Pourquoi avoir choisi les méthodes naturelles de régulation des naissances ?
Dès nos fiançailles, nous nous sommes tournés vers la méthode Billings en préparation de notre future vie conjugale. Tout d’abord parce que le prêtre qui nous préparait au mariage nous encourageait à trouver une méthode de régulation naturelle des naissances qui nous conviennent et surtout parce que l’Eglise nous y invite. Et l’Eglise ne peut proposer que de bonnes choses pour ses enfants, Elle a toujours été une mère pour nous ! Nous avons fait ce choix par amour de l’Eglise ! Nous Lui avons fait confiance et aujourd’hui nous en sommes très heureux !
Très vite nous avons ressenti tous les deux le désir de transmettre aux autres cette manière de vivre notre fécondité.
Quelles avancées et découvertes sur les rythmes physiologiques depuis la promulgation d’Humanae vitae en 1968 ?
Quand Paul VI a osé prôner la régulation naturelle des naissances en 1968, il n’existait à l’époque aucune méthode vraiment fiable ! Quel courage !
En réponse à l’appel lancé par Paul VI dans Humanae vitae, les docteurs Billings ont petit à petit mis en place cette méthode.
Aujourd’hui, la méthode Billings est une méthode fiable, adaptée à tout type de couple (hyper ou hypo fécondité, cycles réguliers et particulièrement les cycles irréguliers, pour différer ou faciliter les naissances) et elle ne cesse de se perfectionner (introduction des bandelettes de LH dans certains cas particuliers).
Quelle relation conjugale cela construit ? Au-delà de la « technique », quels sont les fruits pour la vie du couple et l’amour conjugal ?
On ne peut pas pratiquer cette méthode sans un dialogue en couple au quotidien sur notre fécondité, tout simplement par le fait que Thomas tient le tableau et me demande mes observations de la journée chaque soir pour les noter. Mais aussi, ce dialogue s’approfondit ensuite : choisissons-nous de nous unir ou non ? Ce dialogue nous invite à vivre des unions en conscience d’accueillir la vie. Cette méthode nous aide à garder la vie au cœur de nos unions. Elle rythme notre vie sexuelle par les temps d’attente (abstinence périodique) et retrouvailles. La prière de couple nous aide à vivre les exigences de cette méthode et à tendre à une chaste relation. Ce mot « chasteté » est souvent confondu avec l’abstinence. Je l’emploie dans le sens d’une tension vers la pureté : pureté du cœur et pureté de l’intention.
Quelles différences essentielles voyez-vous avec les méthodes artificielles, mécaniques ou chimiques ?
Ces méthodes veulent exclure de l’union des corps l’arrivée d’un éventuel bébé. Elles font glisser les couples dans la maîtrise de la fécondité ou pire encore dans l’oubli de leur fécondité.
Nous ne sommes pas appelés à maîtriser la fécondité mais à l’orienter selon nos projets. Ce qui n’est pas du tout pareil ! Cette fermeture à la vie qu’entraîne la contraception ne permet pas aux couples d’avoir un cœur de plus en plus docile. L’accueil de notre fécondité fait grandir notre cœur conjugal. La vie est un mystère qui nous dépasse et qui donne tellement de joie aux couples qui l’accueille quoi qu’il arrive. Mais il faut accepter de ne pas tout maîtriser !
Ce qui est triste c’est de ne plus se poser la question de l’arrivée d’un éventuel bébé lorsqu’on s’unit ! Le couple se centre alors sur lui-même.
Paternité et maternité responsable / ouverture à la vie sont deux principes fondamentaux développés dans Humanae vitae : comment les recevez-vous ?
« Ce que Dieu a unit, que l’homme ne le sépare pas » nous dit St Paul. Oui, que l’homme ne sépare pas de l’union conjugale sa fécondité. Dans chaque union, nous savons qu’un petit bébé peut pointer son nez, même dans des périodes dites non fécondes (la méthode Billings est fiable à 97%, il reste 3 % d’incertitude et cette incertitude c’est notre abandon en la Providence !)
Il est important de discerner en couple s’il est bon d’accueillir un nouvel enfant à tel ou tel moment et d’adopter l’attitude nécessaire pour réaliser notre projet de favoriser ou différer une naissance. Mais un dialogue quotidien sur l’accueil d’un nouveau bébé a fait grandir en nous un véritable amour de la vie ! Ce que nous constatons c’est que nous sommes beaucoup plus ouverts à la vie aujourd’hui qu’au moment de notre mariage ! Et c’est une joie que nous portons en nous !
Un écueil pourrait être d’utiliser ces méthodes dans une logique contraceptive ?
Solène : Lorsque je me suis mariée, je pensais que quatre enfants, ce serait bien mais certainement pas un de plus ! Il était donc important que nous soyons bien formés pour « maîtriser » la régulation des naissances et mettre un terme à notre fécondité au moment où nous le jugerions bon. Je voulais donc utiliser la méthode Billings comme un moyen de contraception naturelle, du type « BIO ».
Je me rends compte aujourd’hui que je n’avais pas compris le sens profond de la régulation naturelle des naissances souhaitée dans Humanae vitae et que beaucoup de chrétiens, comme moi, utilisent cette méthode comme un simple moyen de contraception.
C’est grâce au dialogue quotidien sur notre fécondité, sur l’enfant à naître, qu’un grand amour de la vie est né. L’envie de me former, de relire Humanae vitae, d’écouter des témoignages et constater un véritable amour de la vie chez des foyers rayonnants m’a aidée à changer petit à petit mon regard sur le bébé non attendu.
Aujourd’hui, nous attendons notre 4e enfant. Peut-être est-ce le dernier ? Peut-être en accueillerons-nous un autre ? Deux autres ? … ? Je ne sais pas ! Ce qui est sûr, c’est que la question de l’accueil de la vie restera au cœur de chacune de nos unions. Je ne dirai plus, « maintenant c’est fini, on a tous nos enfants ». Non ! Chaque jour nous continuerons de discerner de manière responsable, à la lumière de l’Esprit Saint, ce qui est bon pour nous et notre famille et ce que le Seigneur attend de nous.
Maintenant j’ai compris que la méthode Billings est bien plus qu’une méthode naturelle de régulation des naissances, c’est une manière de vivre qui nous éduque dans l’amour de la vie et qui nous apprend à mieux nous aimer ! Elle fait grandir nos cœurs !
Les détracteurs avancent les arguments de manque de fiabilité et d’absence de spontanéité des unions… que répondez-vous ?
Lorsqu’un couple nous dit que la méthode Billings n’est pas fiable, nous posons simplement quelques questions : Qui vous à former ? Tenez-vous un tableau jour après jour ? Connaissez-vous les règles de la méthode Billings ? Avez-vous un couple moniteur référent en cas de doute ? Après ces 4 questions, il n’y pas beaucoup de couples qui osent maintenir cet argument !
Et malheureusement les gens ont tendance à confondre la fiabilité de la méthode et l’exigence qu’elle suppose. Si un couple s’unit en période féconde alors qu’il désire différer une naissance, ce n’est pas un manque de fiabilité de la méthode mais une difficulté à tenir le temps d’abstinence sexuelle.
Concernant la « spontanéité », si on entend par là le fait de vivre selon ses pulsions sexuelles, en effet la méthode Billings répond à un autre logique. Mais la joie de se préparer mutuellement à une prochaine union, de se réjouir dans l’attente entraînent des retrouvailles encore plus spontanées !
Quelles sont les exigences liées à l’utilisation des méthodes naturelles de régulation des naissances ? Que supposent-elles en termes de connaissance et de maîtrise de soi, … ?
La Méthode Billings permet une meilleure connaissance du cycle féminin, (et du psychisme de sa femme dit Thomas !) mais aussi de notre sexualité. La méthode Billings est simple mais très exigeante à pratiquer. Elle suppose des temps d’abstinence réguliers pas toujours faciles à vivre. La prière et le dialogue sont nécessaires pour trouver les gestes de tendresse adaptés durant ces périodes d’abstinence. Ce sont toujours des périodes difficiles pour nous, surtout parce que homme et femme nous vivons cette attente différemment ! Mais c’est dans cette difficulté que notre amour grandit et que la joie de se retrouver est d’autant plus forte !
Comment diffuser au plus grand nombre ce message, qui est un appel au bonheur finalement : une plus grande qualité de vie de couple et un amour plus authentique ?
Paul VI était un visionnaire pour son temps ! Il parle de témoignage de couple à couple dans Humanae vitae. C’est ce que nous cherchons à faire. Par son témoignage et son rayonnement, un foyer Billings délivre tout un état d’esprit, celui de l’amour de la vie, avant de donner une formation méthodique.
Notre foyer Billings ne laisse pas insensibles les autres couples ! Soit nous recevons des sourires moqueurs soit nous éveillons plein de questions chez les autres couples qui parfois nous demande des les former. Ce qui est sûr, c’est que ceux qui s’interrogent, cherchent des réponses sur ce sujet sont heureux de nous trouver !
Quelle est votre expérience d’accompagnement auprès des couples ?
Le mardi 17 juillet dernier, nous étions une soixantaine de personnes, familles de vacances, enfants accueillis, correspondants d’équipe et bénévoles de la délégation réunis à Ste Anne d’Auray pour fêter les 70 ans de l’Accueil Familial de Vacances. Le parc Camborne et la salle communale, mis gracieusement à notre disposition par la municipalité, étaient l’espace idéal pour cette rencontre conviviale.
Après le mot de bienvenue de Béatrice Victor, notre présidente, nous avons écouté le message de Vénonique Faillet, notre présidente nationale, avant de nous retrouver autour d’un apéro champêtre, sous un soleil généreux. Bien restaurés, petits et grands ont pu exercer leur adresse et leurs qualités de stratège grâce aux différents jeux disposés dans le parc. Quel plaisir de regarder les parties acharnées de Molky et de saluer les prouesses de Jacqueline, Rayan ou Gésim ! Autre bonheur de cet après-midi, la présence des trois musiciens qui nous ont entraînés dans une suite de danses bretonnes pour la joie des adultes mais aussi des enfants.
Grand merci à tous ceux qui ont participé à cette belle rencontre et particulièrement à Azylis, qui à l’occasion de son stage de fin d’année, s’est pleinement investie dans sa préparation, par la recherche du lieu, des musiciens et des donateurs qui ont fourni les confiseries de l’apéro et du goûter. Merci également à tous les bénévoles de la délégation qui ont, avec gentillesse assuré l’intendance tout au long de la journée.
L’Accueil Familial de Vacances
L’AFV est né dans l’après-guerre et permettait à de nombreux enfants de partir à la campagne et au grand air et de quitter pendant 2 mois des zones urbaines en grande difficulté.
Aujourd’hui, elle reste une des actions importantes du Secours Catholique. Elle consiste à mettre en relation des enfants de familles accompagnées par les équipes locales, avec des familles de vacances, connues du Secours Catholique, qui les accueillent pendant leurs propres vacances. L’AFV peut aussi être le point de départ d’un accompagnement.
Un partenariat se bâtit ainsi avec les familles qui nous font confiance pour les vacances de leurs enfants. Ce sont donc les parents qui offrent des vacances à leurs enfants avec le soutien du Secours Catholique.
L’AFV s’inscrit pleinement dans la démarche globale d’accompagnement menée par les équipes locales et s’associe aux autres actions à destination des enfants ou de leurs parents.
Comme pour les autres actions du Secours Catholique, l’AFV est ouvert à tous sans distinction de cultures, de religions.
Le temps de l’Accueil Familial de Vacances est d’abord celui des vacances estivales. Il peut aussi être organisé pendant les petites vacances mais cela ne doit pas devenir systématique.
Les échanges avec les différents acteurs permettent aussi à ce projet de vivre et d’être enrichi en permanence.
Témoignages
Marie-France et Christian, retraités, habitent Arradon. Ils ont accueilli Djamal, 7 ans et demi, l’été dernier. « Une connaissance m’a raconté qu’il accueillait un enfant pendant les vacances, se souvient Christian. J’ai eu envie de tenter l’expérience : nous n’avons pas de petits-enfants. Pourquoi ne pas faire profiter un enfant d’un séjour ici ? Nous avons la place, le temps, nous habitons tout près de la mer. » Marie-France était plutôt réticente au début : « Je n’avais pas envie de m’encombrer d’un enfant. Et j’avais peur que ça se passe mal avec lui. » Après un temps d’apprivoisement des deux côtés, le séjour se passe pour le mieux. « Djamal est très facile, sociable, curieux, toujours partant, il s’est très vite adapté. Nous avons essayé de le rendre heureux. Nous avons fait beaucoup de jeux de société avec lui, de grandes promenades, des après-midis sur la plage où il retrouvait les copains qu’il s’était fait. Un petit voisin lui a prêté un vélo, il a appris à pédaler. Il a découvert les palourdes, les galettes. Il venait avec nous chez nos amis. Après son départ, nous avons gardé un petit lien avec lui : téléphone, cadeau pour Noël. Nous pensons souvent à lui et espérons beaucoup l’accueillir à nouveau cet été. Nous avons été ravis de cette expérience. »
Christiane, veuve à la retraite, habite à côté de Saint-Dolay. Elle a accueilli Elisa, 7 ans, en 2017.
« J’avais déjà plusieurs années d’expérience : il y a 20 ans, nous avions reçu un garçon pendant plusieurs étés, lorsque mon dernier fils était encore petit. J’avais envie à nouveau de partager ce que j’ai pour donner du bonheur à un enfant. J’ai une grande maison, des petits-enfants, des amis, et je n’aime pas voir des enfants malheureux. Pour accueillir Elisa, j’ai constaté que j’étais moins stressée, plus disponible. Son séjour s’est très bien passé. Elisa est très facile, autonome, elle aime beaucoup la campagne et les animaux et m’aidait à soigner les lapins, les poules et les oiseaux. J’avais invité mon petit-fils, un peu plus jeune, en même temps qu’elle. Ils ont énormément joué tous les deux. Nous sommes allés à la plage. Elle a découvert la mer qu’elle n’avait jamais vue. Quand elle est repartie, j’étais émue aux larmes. Elisa m’a donné beaucoup de bonheur ! J’espère pouvoir l’accueillir à nouveau cette année. Pour moi, elle est comme un de mes petits-enfants. Une amie, en voyant que tout se passait bien, a eu l’envie à son tour d’accueillir un enfant. Il faut tenter l’expérience, c’est facile si on aime les enfants et ça vaut le coup ! »
Extrait de Chrétiens en Morbihan 1474, 9 avril 2018
La première apparition de sainte Anne à Yvon Nicolazic, la découverte de la statue dans le champ du Bocenno, la chapelle rebâtie, les premiers pèlerinages : durant deux heures, 200 acteurs et figurants évoluent sur une scène à ciel ouvert de 2500 m², au milieu des décors reconstitués du XVIIème siècle pour un prodigieux spectacle historique. Venez nombreux entendre battre l’âme de la Bretagne !
Depuis 2013, le spectacle son et lumière retrace les épisodes d’une épopée tant humaine que spirituelle, l’histoire des hommes qui mettent leur confiance en Dieu. Du hameau de Keranna au sanctuaire de sainte Anne d’Auray, une conversion bien plus profonde est en jeu. Ainsi, en plein jubilé saint Vincent Ferrier, celle de Pierre de Kériolet donne lieu cette année à de nouvelles scènes.
Découvrir saint Vincent Ferrier au gré des chapelles et églises morbihannaises l’honorant, qui lui dont dédiées ou qui portent son nom
Carte interactive ci-dessous
Par des chemins de traverse, au détour d’une fontaine, d’un calvaire, d’une chapelle, laissons-nous entraîner par saint Vincent, pèlerinant dans la campagne morbihannaise sous ses plus beaux attraits verdoyants, de Questembert à Vannes.
Monique, Marie-Hélène, Michel et Christophe vous ouvriront les églises et chapelles et vous dévoileront, au fil des visites, avec une patience, une gentillesse et une passion édifiantes, la vie du saint entremêlée de coutumes locales.
Délégué épiscopal à la Diaconie du Diocèse de Vannes depuis 2013, le Père Hervé Perrot a été appelé par les Evêques de France pour succéder au Père Dominique Fontaine, comme aumônier général du Secours Catholique-Caritas France. A 55 ans dont 25 de sacerdoce (tout juste fêtés), ce fils de sculpteur sur bois a le souci des plus fragiles chevillé au corps et au cœur. Rencontre.
Enfant, au contact d’un père artisan-sculpteur, il s’ouvre à la beauté et au silence intérieur. Plus tard, il choisit de sculpter quant à lui les paysages. Son diplôme de paysagiste (jardin espaces verts) en poche, il s’investit aussi dans la musique bretonne (bagad de Vannes et de Lann Bihoué), comme « bidasse » puis jeune professionnel.
Il a 21 ans quand sa quête le conduit chez les cisterciens trappistes de l’abbaye Notre-Dame de Timadeuc. Après deux ans et demi de croissance spirituelle et de discernement, il entre au séminaire interdiocésain de Vannes.
Premières ébauches
L’ancien étudiant paysagiste aime abattre les cloisons et ouvrir les horizons ; à Locminé, sa paroisse d’insertion pendant ses années de séminaire et son année diaconale, puis à Lanester où il passe ses cinq premières années de prêtrise. Le jeune prêtre se laisse façonné par les paysages humains des quartiers populaires où sévissent le chômage et la précarité. « Nous avons monté des groupes rap, proposé de la relecture avec du hip hop, organisé des fêtes de quartier avec la mairie, les éducateurs… Des enfants aux grands-parents, il y a tellement de richesses quand on se met à fréquenter les personnes qui vivent dans ces quartiers dits difficiles ». L’inlassable jardinier dans l’âme y voit autant « de belles fleurs à cueillir » à condition d’ aller à la rencontre. Oser la rencontre, c’est aussi se laisser poncer, râper…
« A ras du terrain »
De retour dans le diocèse, il est nommé recteur de la paroisse saint Guen, implantée dans le quartier de Ménimur de Vannes. Entre autres chantiers pastoraux, il s’emploie à initier des échanges interreligieux. « Nous avons essayé d’être plus proches des plus lointains ». Il se voit ensuite confier une mission nationale, comme aumônier de l’ACE pendant six ans, tout en assurant la fonction de délégué diocésain à la Mission universelle et à la pastorale des migrants.
En 2012, le Père Perrot rejoint le réseau saint Laurent à Lourdes, moteur de la démarche « Diaconia ». Il travaillera aux côtés du Père Dominique Fontaine, dans le staff de la liturgie, pour préparer ce grand rassemblement national « Servons la fraternité » à Lourdes en 2013. Le raz de fraternité est bien une lame de fond qui soulève l’Eglise, avec l’impulsion du saint Père. « Pour le Pape, la nouvelle évangélisation, c’est remettre au centre de l’Eglise la personne en fragilité. Ce sont eux qui nous évangélisent et qui nous enseignent ».
Raz de fraternité au cœur du réacteur
Au lendemain de « Diaconia », l’équipe épiscopale lui confie la mission de délégué épiscopal, chargé de mettre en œuvre la dynamique « Diaconie » dans le Morbihan. Il a donc consacré ces cinq dernières années à faire ressortir le veinage existant ou à le faire émerger au sein des communautés chrétiennes, en tous les cas à structurer une démarche qui parte des plus pauvres pour les mettre véritablement au cœur de l’Eglise. « Le sacrement du frère, cette fraternité à mettre en actes, à partir du plus fragile, est un enjeu pour l’Eglise et pour la société. La diaconie bouscule les lignes ; elle décloisonne même l’organisation ecclésiale ».
Comment avez-vous déployé la diaconie dans le diocèse de Vannes ?
Père H.P. : Nous avons travaillé avec tous les services, pour que grandisse la fraternité, dans l’esprit du lavement des pieds, ce service gratuit de l’autre qui est un service de désappropriation. Le point de départ, ce sont les personnes en fragilité. Par exemple, pour la pastorale familiale : comment partir des familles les plus fragiles, des mamans seules, des familles recomposées ? C’est valable pour la catéchèse, etc. Faire que les gens fréquentent ceux qu’ils ne fréquentent pas d’habitude, et sur lesquels on a mis une étiquette… Prenons la question des migrants : quand le migrant prend un prénom, un nom, une histoire, ce n’est plus pareil qu’au journal télévisé ! Même chose pour les personnes qui vivent dans la rue. Fréquenter même ceux qui sont infréquentables… On met ainsi nos pas dans ceux de Jésus mais ce n’est pas naturel, il faut le pousser !
Dès 2016, il intègre l’équipe nationale chargée par les Evêques de France de préparer les premières universités de la diaconie et de la solidarité qui se dérouleront l’année suivante (octobre-novembre 2017). Dans le diocèse de Vannes, comme partout en France, commencent à émerger des groupes « Place et parole des pauvres » : « des lieux où on puisse entendre, se laisser évangéliser et enseigner par eux. C’est leur parole qui rencontre la Parole de Dieu, développe le Père Perrot. Ils viennent nous nourrir ».
Cheminer en Eglise et transformer la société
Dans cette dynamique, un mouvement comme le Secours Catholique a un rôle crucial à jouer : être dans l’Eglise moteur de la diaconie, avec et à partir de l’expérience des plus fragiles. « L’enjeu aujourd’hui pour les mouvements ‘spécialistes’ – CCFD, Secours Catholique, Conférence saint Vincent de Paul – c’est d’aider nos communautés chrétiennes à vivre ce sacrement du frère, à faire l’expérience du plus fragile, qui finalement est une expérience de Dieu et une expérience pascale ». Le défi est de promouvoir cet esprit dans l’Eglise de France. « Ils font de plus en plus « avec » et commencent à faire « à partir de » c’est-à-dire à intégrer dans leurs lieux de décision des personnes qui ont galéré et qui se sont sorties de la précarité ». Ainsi le Secours Catholique tend à devenir tête de pont et médiateur. En 2016, 70 ans après sa fondation par le Père Jean Rodhain, le Secours Catholique-Caritas France s’est doté d’orientations stratégiques pour dix ans (2016-2015) afin de participer activement à la transformation de la société : « Ensemble construire un monde juste et fraternel ». C’est pourquoi, dans la veine de la doctrine sociale de l’Eglise,l’association conjugue action de terrain et investissement dans le champ politique, en vue du bien commun. Il y a non seulement à porter cet ADN dans l’Eglise mais aussi à transformer la société pour qu’elle soit le plus fraternelle possible ».
« Passer de ‘faire pour’ à ‘faire avec’, et même ‘à partir d’eux’ : c’est le cœur de la diaconie ».
Comme souvent face à un nouvel horizon, joie et appréhension s’entremêlent. « Ma première « aventure » consistera à mettre mes pas dans ceux de l’équipe actuelle et de l’aumônier actuel. Ecouter, noter, … puis visiter les délégations ». Famille, éducation, développement intégral, accès au travail, migrations, dialogue interreligieux, … Les défis relevés par le Secours Catholique-Caritas France et ses 76 délégations locales sont nombreux. Et il n’est pas question de « mettre un mouchoir » sur l’identité catholique du mouvement mais de puiser dans ces racines la sève capable d’irriguer les divers chantiers. Sa mission d’aumônier général sera d’accompagner spirituellement les acteurs « dans la tripe de Jean Rodhain mais surtout en recevant la spiritualité des plus pauvres, de ceux qu’on dits « accueillis » mais qui a un moment donné sont acteurs, prennent leur place au sein du Secours Catholique et de l’Eglise » conclut le Père Hervé Perrot.
Cheminement spirituel de trois jours avec le P. Laurent Begin, prêtre du diocèse de Nancy. “Avec Madeleine Delbrêl au côté de Marie : Chemins de sainteté de gens ordinaires.” RDV à Locmaria de 9 h 30 à 11 h. Causerie, messe du jour à 11 h. À 18 h, temps de relecture et office de vêpres à 19 h. Carnac, centre interpa- roissial de Locmaria. Du 16 au 18 juillet. Contact : 02 97 52 08 08
Retraite pour jeunes femmes. Maison Notre- Dame-de-Fatima, Bieuzy- Lanvaux. Du 16 au 21 juillet. Contact : cooperatrices. bieuzy@free.fr
Session « Écouter les récits bibliques avant de les lire ». Retraite en silence. Centre Ti Mamm Doué, Cléguérec. Du 16 au 31 juillet. Contact : 02 97 38 06 84
17 juillet :
Retraite en silence « Croire et être chrétien, c’est quoi au juste ? », sous l’éclairage de la 1e lettre de Saint Jean. Avec le Frère Irénée Rigolot, moine de Timadeuc. Abbaye de Rhuys, du 17 au 24 juillet. Contact : 02 97 45 23 10 abbayederhuys@gmail.com
18 juillet :
Laudes sur la plage de Kéraude, au port d’Orange, suivis de la messe à 9 h à la chapelle de la communauté des sœurs dominicaines à Keruade, Saint-Pierre-Quiberon. Contact : 02 97 30 94 89
« Les Mercredis de Kergonan » (pas d’inscription demandée, se présenter à l’abbaye). Messe chantée en grégorien à 10 h, première causerie : Dom Benoît Wil- helm : L’esprit des derniers temps (I) à 11 h 30, pique- nique sur place à 12 h 30, deuxième causerie : Dom Laurent de Trogoff : Le Na- zaréen, selon Eugenio Zolli à 15 h, vêpres chantées en grégorien à 18 h. Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, Plouharnel. Contact : 02 97 52 30 75
Lectio Divina chez les sœurs dominicaines. Accueil Saint-Joseph, Saint Pierre-Quiberon,à 20 h 30. Contact : 02 97 30 94 89 contact@accstjoseph.com
22 juillet :
Retraite « Et Dieu se reposa de tout son ou- vrage» (Ex 20,11). Retraite en silence. Animation : Père Philippe Loiseau, bibliste et enseignant à la faculté de théologie d’Angers. Centre Ti Mamm Doué, du 22 au 28 juillet. Contact : 02 97 38 06 84
25 juillet :
Laudes sur la plage de Kéraude, au port d’Orange, suivis de la messe à 9 h à la chapelle de la communauté des sœurs dominicaines à Keraude, Saint-Pierre-Quiberon. Contact : 02 97 30 94 89
« Les Mercredis de Kergonan » (pas d’inscription, se présenter à l’abbaye). Messe à 10 h, première causerie : Dom Laurent de Trogoff, « Messie chrétien, Messie coranique : de la colère à la destruction(I) » à 11 h 30, pique-nique sur place à 12 h 30. Deuxième causerie : Dom Benoît Wil- hem, « L’esprit des derniers temps (II) » à 15 h, vêpres à 18 h. Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, Plouharnel. Contact : 02 97 52 30 75
Lectio Divina chez les sœurs dominicaines. Accueil Saint-Joseph, Saint- Pierre-Quiberon, à 20 h 30. Contact : 02 97 30 94 89contact@accstjoseph.com
26 juillet :
Pèlerinage à pied vers Sainte-Anne-d’Auray, au départ de Carnac, organisée par L’AFC de la Baie. Rendez-vous à 6 h du matin à la chapelle de Kergroix, route d’Auray. S’inscrire au 02 97 52 78 87 ou francois.blondet@orange.fr
27 juillet :
Découvrir la vie monastique pour les jeunes filles et jeunes pros de 17 à 35 ans. Lectio, liturgie, travail, vie fraternelle. Abbaye Saint-Michel-de-Kergonan. Du 27 au 29 juillet. Contact : Soeur Bénédicte02 97 52 32 14
28 juillet :
Retraite en silence « Devenir disciple de Jésus avec l’Évangile de Jean », avec le père Jean-Marie Gaillot jésuite du diocèse de Rouen. Centre Ti Mamm Doué. Du 28 juillet au 6 août. Contact : 02 97 38 06 84
29 juillet :
Halte spirituelle pour hommes. Maison Notre- Dame-de-Fatima, Bieuzy- Lanvaux. Contact : cooperatrices.bieuzy@free.fr
30 juillet :
Retraite pour hommes. Maison Notre-Dame-de-Fatima, Bieuzy-Lanvaux. Du 30 juillet au 4 août. Contact : cooperatrices.bieuzy@free.fr
Festival des familles. Sainte Anne d’Auray, du 30 juillet au 4 août. Contact : Verbe de Vie (voir affiche ci-contre)
31 juillet :
Balade nocturne au départ du Sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray à 20 h. Réservation à l’office de Tourisme : 02 97 24 34 94
Retraite en silence : « Qui donc est Dieu pour nous aimer ainsi ? ». Avec l’aide des peintres Arcabas et He Qi, prier avec les mots et les couleurs d’espérance de l’évangile. Avec la sœur Ghislaine Côté, soeur du Cénacle à Lyon. Abbaye de Rhuys, du 31 juillet au 7 août. Contact : 02 97 45 23 10 abbayederhuys@gmail.com
1er août :
Laudes sur la plage de Kéraude, au port d’Orange, suivis de la messe à 9 h à la chapelle de la communauté des sœurs dominicaines à Keruade, Saint-Pierre-Qui- beron. Contact : 02 97 30 94 89
« Les Mercredis de Kergonan » (pas d’inscription, se présenter à l’abbaye). Messe chantée en grégorien à 10h, première causerie : Dom Benoît Wilhem « L’esprit des derniers temps (III) » à 11 h 30, pique-nique sur place à 12 h 30. Deuxième causerie : Dom Laurent de Trogoff « Messie chrétien, Messie coranique : de la colère à la destruction (II) » à 15 h, vêpres à 18 h. Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, Plouharnel. Contact : 02 97 52 30 75
Lectio Divina chez les sœurs dominicaines. Accueil Saint-Joseph, Saint Pierre-Quiberon à 20 h 30. Contact : 02 97 30 94 89 contact@accstjoseph.com
4 août :
Humanae Vitae à l’abbaye Ste Anne de Kergonan : week-end les 4 et 5 août pour étudiants, couples, prêtres qui marient. Offices, conférences du cardinal Sarah, témoignages de couples. Informations : KergonanHumanaeVitae.fr
5 août :
Douzième Pélé-vélo Cycl’Amen. Pèlerinage Sarzeau-Sainte-Anne-d’Auray. Sous la présidence de Mgr Centène. Départ à 8 h à l’église de Sarzeau, messe à 16 h 30. Retour à Sarzeau à 19 h 30. Presbytère : 02 97 41 81 07
Route Amor Dei. «La vie consacrée est-elle pour toi ?» Cette route s’adresse à des jeunes femmes de 20 à 30 ans désireuses de mieux connaître la vie religieuse. Saint-Pern, du 5 au 10 août. Tarif : 40 €. Contact : latourstpern.jeunes@orange.fr
6 août :
Cheminement spirituel de trois jours avec le Père Hervé Ponsot, dominicain du couvent de Montpellier : « (Re)venir à Dieu ». Com- mentaire des trois thèmes évoqués par la parole de Jésus : “Je suis le chemin, la vérité, la vie” (Jn,14,6). RDV à Locmaria de 9 h 30 à 11 h. Causerie, messe à 11 h. Reprise à 18 h, office de vêpres à 19 h. Carnac, centre inter- paroissial de Locmaria. Du lundi 6 au mercredi 8 août. Contact : 02 97 52 08 08
8 août :
« Les Mercredis de Kergonan » (pas d’inscription, se présenter à l’abbaye). Messe à 10h, première causerie : Dom Laurent de Trogoff « Messie chrétien, Messie coranique : de la colère à la destruction(III) » à 11 h 30, pique-nique sur place à 12 h 30, deuxième cause- rie : Dom Benoît Wilhem, « L’esprit des derniers temps (IV) » à 15 h, vêpres à 18 h. Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, Plouharnel. Contact : 02 97 52 30 75
Retraite en silence « Se laisser interpeller par le Christ » avec accompagnement journalier. Animation : Soeur Marie Claire Berthelin, soeur de la Retraite du diocèse de Nantes. Centre Ti Mamm Doué, Cléguérec. Du 8 au 14 août. Contact : 02 97 38 06 84
9 août :
Retraite en silence « Dieu le Père de Jésus-Christ : dire Dieu aujourd’hui ». Animation : Fr. Bertrand Gandubert dominicain du diocèse de Paris. Centre Ti Mamm Doué, du 9 au 16 août. Contact : 02 97 38 06 84
13 août :
Retraite pour hommes. Maison Notre-Dame-de-Fatima, Bieuzy-Lanvaux. Du 13 au 18 août. Contact : cooperatrices.bieuzy@free.fr
Retraite pour hommes. Maison Notre-Dame-de-Fatima, Bieuzy Lanvaux. Du 13 au 21 août. Contact : cooperatrices.bieuzy@free.fr
14 août :
Retraite en silence « Avancez au large et jetez vos filets ». Avec le Père Claude Flipo, Jésuite de Rouen. Abbaye de Rhuys, du 14 au 21 août. Contact : 02 97 45 23 10 abbayederhuys@gmail.com
15 août :
Laudes sur la plage de Kéraude, au port d’Orange, suivis de la messe à 9 h à la chapelle de la communauté des sœurs dominicaines à Keraude, Saint-Pierre-Quiberon. Contact : 02 97 30 94 89
RETROUVEZ TOUTES LES FETES DE L’ASSOMPTION DANS LA RUBRIQUE « Pardons et Fêtes paroissiales » ici
Lectio Divina chez les sœurs dominicaines. Accueil Saint-Joseph, Saint Pierre -Quiberon à 20 h 30. Contact : 02 97 30 94 89 contact@accstjoseph.com
16 août :
Temps de prière mariale. Chapelle de Port-Anna, Séné, à 20 h 30. Presbytère de Séné : 02 97 66 90 21
20 août :
SEMAINE D’EVANGELISATION avec MEMO du 20 au 24 août. Concours de prédication pour les laïcs de 15 h à 18 h au centre interparoissial de Locmaria, Carnac. Contact : 02 97 52 08 08
22 août :
Laudes sur la plage de Kéraude, au port d’Orange, suivis de la messe à 9 h, chapelle de la communauté des sœurs dominicaines, Keraude, Saint-Pierre-Quiberon. Contact : 02 97 30 94 89
« Les Mercredis de Kergonan » (pas d’inscription, se présenter à l’abbaye). Messe à 10h, première causerie : Dom Laurent de Trogoff « Messie chrétien, Messie coranique : de la colère à la destruction(IV) » à 11 h 30, pique-nique sur place à 12 h 30, deuxième causerie : Dom Laurent de Trogoff « Les mesures de Dieu » selon Eugenio Zolli à 15 h, vêpres à 18 h. Abbaye Sainte-Anne de Kergonan, Plouharnel. Contact : 02 97 52 30 75
Lectio Divina chez les sœurs dominicaines. Accueil Saint-Joseph, Saint Pierre-Quiberon, à 20 h 30. Contact : 02 97 30 94 89contact@accstjoseph.com
26 août :
La vocation de la femme dans le plan de Dieu. Pour jeunes filles et jeunes pros de 17 à 35 ans. Abbaye Saint-Michel-de-Kergonan. Du 26 au 30 août. Contact : 02 97 52 32 14 ou 07 89 56 75 43
27 août :
Retraite pour hommes. Maison Notre-Dame-de-Fatima, Bieuzy-Lanvaux. Du 27 août au 1er septembre. Contact : cooperatrices.bieuzy@free.fr
1er septembre :
Pèlerinage du doyenné de Muzillac de Kério à Sainte- Anne-d’Auray. Pèlerinage à pieds (50 km) ouvert à tous. Messe à 11 h à Sainte- Anne le dimanche, suivi d’un repas. Samedi 1er et dimanche 2 septembre. Presbytère de Muzillac : 02 97 41 67 49
3 septembre :
Retraite en silence « Le disciple que Jésus aimait », avec Marie-Hélène Dechalotte bibliste du diocèse de Nantes. Centre Ti Mamm Doué. Du 3 au 8 septembre. Contact : 02 97 38 06 84
8 septembre :
Quand l’enfant se fait attendre. Week-end et pèlerinage pour couples en espérance d’enfant, au sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray, les 8 et 9 septembre. contact@breizhfides56.com 06 76 70 25 08
L’église Sainte-Onenne, surnommée « l’église du Graal », située dans la commune de Tréhorenteuc, vient de récupérer ses deux plus anciennes statues de la Vierge (18ème siècle) et de saint Jean-Baptiste (fin du 15ème siècle), partis à l’atelier Régional de restauration Kergeuhennec.
Les plus anciennes statues de l’église du « Graal » sont de retour
Après quelques semaines passées entre les mains expertes des restaurateurs de l’Atelier Régional de Restauration situé au château de Kergeuhennec, l’église du « Graal » de Tréhorenteuc vient de récupérer ses deux plus anciennes statues.
Pour la statue de Notre-Dame du rosaire, du 18ème siècle, le travail résidait pour l’essentiel dans un nettoyage et une consolidation de la polychromie actuelle, avec une réintégration des lacunes. Il s’agissait donc d’un travail assez classique avec un traitement en conservation de cet ensemble. La main détachée mais conservée a été refixée, avec retouche pour intégration visuelle.
Pour la statue de Saint Jean-Baptiste qui s’est avérée être de la fin du 15ème siècle, l’intervention consistait en une étude préalable à restauration, afin d’établir la stratigraphie complète de la polychromie et d’en apprécier l’état de conservation aux différentes époques. En fonction de l’état de conservation de ces couches, on pourra dans un deuxième temps envisager de dégager la polychromie retenue. Elle n’a donc pas beaucoup changé dans son visuel, si ce n’est un élément essentiel, elle a dès à présent récupéré son index droit qui manquait, redonnant toute sa dimension symbolique à l’œuvre. Saint Jean-Baptiste est en effet celui qui désigne le Christ.
L’église de Tréhorenteuc est connue pour ses éléments et vitraux mêlant les éléments païens de la légende arthurienne aux éléments chrétiens, commandés par l’abbé Gillard entre 1942 et 1962.
Un peu d’histoire …
Une église aurait existé à Tréhorenteuc dès le VIIème siècle, afin de concurrencer un centre druidique. Elle aurait été tenue par un curé, puis par un ermite venu de Paimpont. La création du prieuré remonte réellement à 1191. Il devient ensuite un centre paroissial.
En 1506, Anne de Bretagne fait don d’une bannière représentant Sainte Onenne. Avec la Révolution française, un certain nombre de biens appartenant au prieuré de Tréhorenteuc sont confisqués, le presbytère est utilisé comme école. De même, le premier maire élu le 26 décembre 1791 fait abattre le calvaire paroissial et expédier les cloches de l’église à la fonderie pour fabriquer des canons, comme le réclame le gouvernement. En 1809, une loi supprime la tenue du culte à Tréhorenteuc pour le rattacher à Néant-sur-Yvel. Les paroissiens protestent, en raison de l’éloignement et de la difficulté à se rendre à Néant en hiver, sur des chemins de terre.
La paroisse de Tréhorenteuc est rouverte le 26 janvier 1820, mais l’église tombe en ruines, abandonnée depuis plus de 10 ans. L’abbé Brogard la restaure en créant un maître-autel, et fait poser un plancher. L’église récupère aussi des cloches. Mais la commune n’ayant pas les moyens de payer des travaux de restauration, l’état de l’édifice se dégrade. L’abbé Alliot, qui arrive en 1930, témoigne du fait qu’il y « risque sa vie », le pignon menaçant de s’écrouler.
En mars 1942, Henri Gillard est nommé nouveau recteur de la paroisse. Il entreprend de restaurer l’église.
Vitrail et mosaïque du cerf blanc
Le premier vitrail dit « de la Table ronde » a été réalisé et posé en 1943 par le peintre verrier nantais Henri Uzureau. En 1945, l’abbé est aidé par deux prisonniers allemands. L’ébéniste Peter Wissdorf fabrique les bancs et la voûte en coque de bateau. L’artiste peintre Karl Rezabeck réalise quatre tableaux représentant à la fois le monde celte, la légende arthurienne et le christianisme. Dans cette église, les vitraux, les tableaux et la mosaïque du Cerf blanc au collier d’or créée par l’artiste contemporain Jean Delpech, représentent des éléments de ces trois mondes que l’abbé veut en harmonie.
Le samedi précédant les ordinations sacerdotales, de jeunes gens ont endossé la tenue de missionnaire pour témoigner, à travers cet évènement diocésain, du don immense de Dieu à son Eglise. Osant la rencontre avec les passants, ils ont partagé à tous la joie du diocèse de Vannes, les invitant à participer et à prier pour les futurs prêtres.
Samedi matin, jour de marché à Vannes. Accompagnés par les musiciens, Servane, lycéenne bientôt rejointe par les pères Patrice Marivin (Curé de la Cathédrale) et Patrick Monnier (Prêtre des paroisses Notre-Dame de Lourdes et saint Pie X de Vannes) enchaînent les chants de louange et de méditation sur le parvis de la cathédrale saint Pierre. Seul ou en binôme, plusieurs missionnaires abordent les passants, pour annoncer l’évènement des ordinations et plus encore !
A la découverte des chapelles
de Saint Vincent Ferrier
Concerts & spectacles
Pèlerinages & retraites
Patrimoine & culture :
Conférences, stages, visites guidées
Pardons & Fêtes paroissiales
Les clochers, identité même d’un village ou d’un bourg, sont trop souvent aujourd’hui signes d’églises fermées. Pourtant, ces bâtiments qui appartiennent aux communes pour beaucoup d’entre eux, sont entretenus avec sollicitude par les instances propriétaires. La communauté humaine locale est très attachée à son clocher comme signe identitaire implanté dans son terroir.
Mais les chrétiens qui vivent à l’ombre de ces églises, parfois peu nombreux localement, peuvent-ils se contenter de cette situation ? N’y-a-t-il vraiment rien à faire ? À partir du 30 juin et jusqu’au 7 juillet prochain aura lieu pour la 8ème édition de La Nuit des églises, un évènement proposé par l’Église catholique en France qui d’année en année prend sa place dans le calendrier des activités annuelles. Mais de quoi s’agit-il exactement ?
Une intuition
Les églises ont toujours été des lieux de création artistique : la vision des artistes contemporains sur le monde permet de le réinventer, d’éveiller les sens à la beauté qui nous entoure. Le patrimoine n’est pas seulement conservation de vieilles choses, il est nourriture pour le présent. Les œuvres d’art, même modestes, qu’abritent les églises sont le souvenir des liturgies qu’elles ont servies ou des pratiques de dévotion qu’elles ont accompagnées.
Faire redécouvrir aux visiteurs le pourquoi et le comment de ces ouvrages est impératif aujourd’hui : il s’agit de redonner du sens à ce qui en a perdu. Enfin, une occasion est offerte de nouer des relations qui peuvent se révéler fructueuses avec des artistes mais aussi avec les élus
ou les responsables d’associations culturelles.
Une proposition
Une fois dans l’année, toutes les églises de France sont invitées à ouvrir largement leurs portes le même soir jusqu’à la nuit. Une image forte est ainsi donnée. Le signe de la nuit, la vision d’une église éclairée de l’intérieur, portes grandes ouvertes pour accueillir tous ceux qui souhaitent entrer et qui ne l’osent pas en temps habituel.
Consciente de l’importance de l’expérience sensible pour ses contemporains, l’Église catholique a pris l’initiative de cette Nuit des églises. Leur faire découvrir le sens du lieu – église, le sens de ce que l’on y célèbre, la possibilité de vivre un moment de contemplation grâce à l’art manifesté dans toutes ses dimensions. Des municipalités et des communautés locales participent directement à la réalisation de ce projet.
La Nuit des églises s’adresse aux communautés chrétiennes locales elles-mêmes, pour les aider à se réapproprier leur propre histoire.
Franchir la porte de l’église, c’est accueillir celui qui passe, c’est aller à la rencontre de celui qui entre.
A la veille des ordinations sacerdotales, 12 « prédicateurs » ont pris part au « concours de prédication » qui s’est déroulé sur le parvis de la cathédrale, là-même où le frère prêcheur dominicain saint Vincent Ferrier « a tant et tant prêché la bonne nouvelle du Christ ». Les instigateurs de ce concours inédit ont réussi leur pari : profiter de la dimension missionnaire des ordinations sacerdotales et du jubilé saint Vincent Ferrier pour rappeler combien l’annonce de l’Evangile et le témoignage de foi sont plus que jamais d’actualité !
Interpellés par la scène qui, en ce samedi après-midi, se joue sur le parvis de la cathédrale, de nombreux passants interrompent leurs déambulations pour prêter l’oreille. Face à un auditoire assis sur des bancs et à six membres du jury, de jeunes –et moins jeune- orateurs se succèdent au pupitre. Exercices de style ? Concours d’éloquence ? Match d’improvisation ? s’interrogent les quidams. Beaucoup s’attardent, interpellés par les prédications, livrées sur le thème des fins dernières cher à saint Vincent Ferrier.
« Les intervenants étaient tous très imprégnés de leur foi », constate Elisabeth. « Ils ont su la transmettre au public ». Demeurée en retrait, elle a pu en effet observer « des personnes, qui ne partagent pas notre foi, touchées par leurs interventions ». « En tant que catholique pratiquante, j’ai été moi-même très touchée, ça a été un enseignement pour moi. Ces personnes nous ont fait grandir dans l’amour de Dieu ».
Etudiants pour la plupart, jeunes professionnels, séminariste ou même encore un père de famille, venu concourir aux côtés de ses enfants… Prédicateurs et prédicatrices ont déployé des « trésors » d’éloquence et de profondeur spirituelle. Auparavant, dans la salle du chapitre de l’ancien Carmel de Vannes, les candidats ont « planché » 60 minutes pour bâtir leur discours en s’appuyant sur les trois versets d’Evangile enfin dévoilés (Mt 6, 19-21).
Durant les cinq minutes qui leur étaient imparties, tour à tour, et chacun dans un style singulier, ils font face à l’auditoire et aux six membres du jury présidé par Monseigneur Centène. Ils puisent dans les Ecritures, les Pères de L’Eglise, les saints, … Souvent lumineuse, parfois incisive et provocatrice, toujours très inspirée, leur prédication exhorte, questionne, bouleverse, bouscule le public et fait s’attarder les passants.
« Malheur à moi si je n’annonce pas… »
Pourquoi un tel concours ? «Pour rappeler que la Parole de Dieu doit être proclamée ! », développe Etienne, qui à l’issue d’une année de propédeutique, entre au séminaire. Deux évènements ont présidé à cette initiative : les ordinations sacerdotales et le jubilé saint Vincent Ferrier. « Trois jeunes futurs prêtres seront envoyés en mission, dans le diocèse ou à Madagascar pour Gabriel de Lépinau. On a profité de la dimension missionnaire de leur sacerdoce et du jubilé saint Vincent Ferrier pour introduire un concours de prédication ». En charge du fil rouge, ce dernier s’est employé à approfondir la figure du prédicateur dominicain saint Vincent Ferrier à travers de courts intermèdes. « Les candidats eux-mêmes jouent en fait ce rôle de saint Vincent Ferrier. Dans le contexte apocalyptique qui était celui de son époque, la prédication de saint Vincent était très forte et a énormément converti : parmi les chrétiens qui ont remis leurs cœurs à l’ouvrage et aussi parmi les musulmans, les juifs, les païens ». Il s’agit à la fois de susciter le zèle missionnaire et d’interpeller les personnes, en les invitant à se poser des questions. « Dans notre contexte propre, nous avons à annoncer l’Evangile à la manière de saint Vincent Ferrier, c’est-à-dire adaptée à notre époque. Ce concours est une tentative d’actualiser la méthode de saint Vincent pour aujourd’hui ».
« Le message nous dépasse »
Quelques minutes avant de s’exprimer au micro ou après leur passage, les participants livrent leur motivations.
Le message que tous nous avons prêché, même si nous ne sommes pas de grands orateurs, même si nous avons nos faiblesses, il nous dépasse. Il va bien au delà de ce que nous sommes et il est pour tout homme ! C’est pour moi une grande grâce, une chance de pouvoir témoigner de ma foi auprès d’autres jeunes. D’exprimer le bonheur de la partager. En cette fin d’année, c’est aussi une façon de tout ramener à l’essentiel : le Christ, qui est dans tous nos choix de vie. Yannick, étudiant
Mes motivations étaient de présenter le cadeau qui m’a été offert par Dieu à ceux qui ne le connaissent pas forcément. Je suis nouvelle convertie. J’ai déjà gagné le cœur de Dieu et cela me suffit largement ! Je voulais juste que quelques personnes, des passants, puissent entendre mon témoignage. J’ai préparé ce concours en essayant de lire des passages de la Bible – je pense aux mots de Mc 13, 11 – il fallait que je fasse confiance, c’est l’Esprit-Saint qui allait parler à ma place. Je me suis laissée inspirer, en m’abandonnant au Père. Faites confiance à Dieu car il est beaucoup plus grand que nous ! Nolwenn, nouvelle baptisée « néophyte »
Les enjeux dans une prédication sont double : réussir à instruire une personne te il faut réussir à la toucher parce que si je ne fais que l’instruire mais qu’après elle n’essaie pas d’appliquer ce que je lui ai dit, ça ne sert à rien. Il faut la convaincre de mettre en application ce que je lui ai dit donc il faut la toucher. On va voir si je vais y arriver, avec la grâce de Dieu peut être !Gildas, séminariste au séminaire saint Yves de Rennes
Adrien (prédicateur d’or) et Augustin, (prédicateur d’argent), étudiants au foyer Mémo de Vannes et amis d’Antoine Le Garo, ordinand :« Tous les deux, nous aimons parler en public. C’est idiot de ne pas utiliser cette capacité à parler en public surtout s’il s’agit d’annoncer la parole de Dieu ! (…) Il y a plusieurs types d’éloquence. C’est quelque chose qui doit être assez court et qui doit faire passer pas forcément la globalité d’un sujet mais l’idée essentielle d’un thème, ce que faisait saint Vincent Ferrier (… ) Quand on creuse l’histoire de Vannes, c’est une terre missionnaire, très riche spirituellement et saint Vincent Ferrier n’y est pas pour rien ! La ville est imprégnée de sa marque. Etant breton, j’ai été touché et inspiré par son zèle pour prêcher la parole de Dieu en public. (…) L’ingrédient clé pour tout type d’éloquence, c’est d’être convaincu d’abord soi même de ce que l’on dit. Le deuxième ingrédient, c’est de « se lâcher » soi même.
A l’issue de ses délibérations, le jury a décerné trois prix et désigné un « coup de cœur ».
Prix d’or : Adrien
Prix d’argent : Augustin
Prix bronze : Gildas, séminariste
Coup de cœur du jury : Nolwenn
Les ingrédients d’une « bonne prédication »
Mais précisément, quels sont les critères, les ingrédients qui font une « bonne prédication » ? Le Père Le Bigot, vicaire général et membre du jury, répond : « Au-delà du fond et de la forme, la prédication se travaille dans la lecture de la parole, dans la méditation et dans l’oraison ; c’est là que l’on puise et que l’Esprit-Saint nous travaille pour nous faire entrer dans le sens infini de ce que Dieu nous dit ».
Quant à la forme, s’agissant pour la plupart de jeunes étudiants, le jury se prononce sur des critères d’éloquence ainsi que sur l’habileté à ordonner, présenter et transmettre ses idées. « Sur le fond, c’est le mystère du salut qui est donné dans une parole humaine : il y a aussi à faire entrer dans le sens d’abord humain. Ce n’est pas le fait de faire une analyse de texte, c’est d’essayer de conduire le fidèle à saisir quelque chose du mystère du Christ. On ne peut pas tout dire ni donner le sens absolu à la parole de Dieu en une prédication (…) C’est toujours un parti pris. On espère simplement qu’il soit sous le souffle de l’Esprit ».
Le point essentiel souligné par le Père Le Bigot est que la vraie prédication s’enracine dans un vécu. C’est bien en cela que saint Vincent Ferrier est un modèle, lui qui, à la suite d’une conversion intérieure, s’est laissé pousser sur les routes par l’Esprit-Saint, pour prêcher l’Evangile jusqu’en terre bretonne. « Les saints nous invitent à saisir qu’il s’agit d’abord de vivre ce que l’on prêche et ensuite de prêcher ce que l’on vit. La prédication doit conduire à une vraie conversion, une vraie adhésion ».
Morceaux choisis
Jésus vient nous dire comment faire pour devenir vraiment riche. Il faut donner. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, chose que j’ai mis beaucoup de temps à comprendre car pour moi, il y avait plus de plaisir à recevoir qu’à donner… ». Edouard
« Faites-vous des trésors », c’est au présent donc c’est maintenant, c’est ici ! Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur : en posant des actes qui nous rapprochent de Dieu maintenant, alors mon cœur et mon corps seront en Dieu, qui est éternel et toujours présent. A l’heure des fins dernières, je pense que Dieu regardera là où on aura placé notre cœur… dans l’amour ou dans les choses qui passent. Ce que l’on peut vraiment retenir, c’est que l’amour jamais ne passera et c’est Dieu qui est amour.Marie
La plus belle parole qui me fut donné d’entendre ça a été le 31 mars 2018 : « tu es devenue enfant de Dieu ». Elle ne m’a plus jamais quittée parce que je venais de trouver un père qui m’a aimée profondément et qui me guide tous les jours. Notre passage sur terre est là pour nous aider à trouver l’amour et à pouvoir goûter de cet amour du père. mais cet amour n’est que le reflet de ce qu’est vraiment Dieu; comme la lune – nous, reflète la lumière du soleil. Il a laissé une signature sur ses œuvres. L’un des plus gros regrets que peut avoir une personne qui rencontrer Dieu un peu plus tard que les autres, c’est le regret de se demander ‘Pourquoi je n’ai pas vu cette vérité avant ? Pourquoi j’ai perdu toute ma vie jusque maintenant sans Dieu ?’ (…) Mais il n’est jamais trop tard pour suivre Dieu, malgré nos fautes, nos péchés. L’Eternel est miséricordieux et compatissant. La miséricorde, c’est l’action de l’amour de Dieu pour nous, ! Je n’ai qu’une question à vous poser : c’set quelle est voter heure à vous pour choisir de suivre Dieu ? Nolwenn, Lorient
Encore un jour qui passe et qui me rapproche de la vie car la vie c’est le Christ, notre tendre et cher amour, le but ultime de notre vie donc bienvenu à toi sœur la mort qui me rapproche ainsi du Christ. Le vrai trésor se trouve dans notre intériorité.
Dieu ne nous laisse pas seul, il nous laisse sa grâce qui passe à travers les sacrements : la messe, rendez-vous compte ! La grâce passe à travers cette messe. Et la confession – la lessive qui lave plus blanc que blanc ! – mon âme peut être immaculée ! Pourquoi ne courons-nous pas au confessionnal ? Mettre son trésor dans le Christ pour que dans le Christ réside notre cœur, notre vie et notre éternité.
Nous sommes sur terre pour nous préparer à cette vision béatifique. Afin que le jour de notre enterrement ne soit pas une mise en terre mais un véritable en-ciel-ement qui nous emmène vers le Christ pour que nous puissions le contempler pour l’éternité.Augustin
Demain, trois hommes vont donner librement leur vie pour servir Dieu comme prêtres pour proclamer la bonne nouvelle du salut. Nous pouvons nous laisser toucher par leur exemple, par l’offrande qu’ils font de leur vie. Choisir la vie, c’est choisir l’amour.Yannick
Quel est votre but ? Dieu nous invite à faire notre cœur un cœur tourné vers l’éternité. Alors je vous le répète, quel est votre but ? Notre cœur tourné vers lui, c’est notre trésor. « Si tu nous désires pas, tu meurs ». Confiance, espérance : c’est cela que le Christ nous demande : certes il y aura de la souffrance, il y aura de la peine mais elles ne suppriment pas la joie : la joie, c’est un choix libre que l’on fait chaque matin en se levant. Le Seigneur nous pardonne tout ! Adrien
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