Dimanche, à la cathédrale, Monseigneur Centène a ordonné Jean-Louis Perraud et Michel Boscher diacres permanents pour le service de Dieu et des hommes. Par un baiser fraternel, les nouveaux ordonnés ont été accueillis dans le diaconat par les diacres présents, tandis que leurs épouses étaient saluées par les autres épouses de diacres. Le diocèse de Vannes compte près de 60 diacres permanents.
« Lorsqu’Il nous appelle, le Seigneur ne nous prend rien mais au contraire, Il nous donne tout. Et c’est particulièrement vrai lorsqu’Il nous appelle pour le service (…) Si nous pouvons servir à notre tour, c’est parce que, dans le Fils, nous sommes nous aussi fils de Dieu ». Dès ces mots d’introduction, Monseigneur Centène indiquait le sens de l’ordination au diaconat permanent, « parfaitement » éclairé par l’Evangile du jour.
« Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude ». Mc 10, 45
En imitant le Christ…
Dans son homélie, Monseigneur Centène a placé la focale sur la mission du Christ : servir et sauver les hommes. « Le fils de l’homme, l’égal du Père, le créateur de l’univers, lorsqu’il vient parmi nous ne veut être que serviteur (…) Et cette mission de serviteur, il veut la mener jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie en rançon pour la multitude ». De cette mission du Christ, serviteur et rédempteur, découle toute mission car « Notre Seigneur veut associer étroitement tous ceux qui croient en lui à cette œuvre de service et de salut de la multitude ». La prière d’ordination souligne cette signification profonde du ministère – « Tu as établi des ministres de trois ordres différents, les évêques, les prêtres et les diacres, chargés les uns et les autres de te servir » – qui puise sa source dans l’imitation du Christ « venu pour servir et non pour être servi ».
Serviteurs de la liturgie, de la parole et de la charité
La prière d’ordination achevée, Jean-Louis et Michel ont revêtu l’étole diaconale, qu’ils porteront « en sautoir », et la dalmatique, tenue des serviteurs. « Jubilate Deo, cantate Domino ! », entonne l’assemblée, parmi laquelle leurs familles, leurs amis ainsi que de nombreux paroissiens du doyenné de La Roche Bernard et de la paroisse Sainte Thérèse de Keryado à Lorient ou Jean-Louis et Michel sont engagés. C’est au sein de ces communautés chrétiennes locales que l’Église a discerné en eux des candidats possibles pour le diaconat. C’est dans ces paroisses qu’ils ont été accompagnés dans leur cheminement vers le diaconat ; enfin, c’est dans ces mêmes paroisses que Monseigneur Centène les envoie en mission, au service de la liturgie, de la parole et de la charité.
Initié à la suite de la visite de saint Jean-Paul II à Sainte-Anne d’Auray, le mouvement Anne et Joachim, s’adresse aux grands-parents désireux de faire partager leur foi à leurs petits-enfants. Lors de leur pèlerinage annuel, Monseigneur Centène s’est employé à raviver l’espérance des grands-parents à la lumière de saint Vincent Ferrier.
Apôtres d’espérance, à la suite de saint Vincent
« Le rôle des grands-parents est vraiment d’être des témoins de l’espérance, et des semeurs d’espérance (…) « >Si la Foi et l’Espérance, sa sœur dans la triade des vertus théologales, se nourrissent de mémoire, les grands-parents sont témoins et semeurs d’espérance parce qu’ils portent la mémoire ». Développant les similitudes entre l’époque à laquelle vécut saint Vincent Ferrier et le contexte actuel, autour de la notion de désespoir et des multiples motifs d’inquiétudes, l’Évêque a pressé les grands-parents d’apporter ce témoignage d’espérance. « L’Espérance n’est pas un anesthésiant qui nous fait attendre le bonheur dans l’autre monde. Elle est au contraire un puissant moteur pour agir aujourd’hui. C’est de cette Espérance que les grands-parents pourront être, mieux que quiconque, les témoins ».
« L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme… ». Georges Bernanos
Témoins de la Vérité
Citant Georges Bernanos, Monseigneur Centène a développé un autre aspect de la mission de grands-parents : témoigner de la vérité. » De grâce, apprenez à vos petits-enfants à détricoter ce langage ; la vérité toute simple, aidez-les à se la réapproprier. Cette vérité pour nous elle porte un nom, le nom de Celui qui a dit « je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », tandis que Satan est le père du mensonge ».
Espérance et vérité. Enfin, le troisième axe relevé par Monseigneur Centène pour soutenir le témoignage de foi des grands-parents touche le sens de la transcendance ainsi que la transmission de l’histoire, de la culture. « Les grands-parents peuvent, je crois, donner ce témoignage de la prière, de la part de divin qui est dans l’homme, parce qu’ils en vivent. Le renouveau, la renaissance passe aussi par la culture, par la réappropriation de notre histoire. C’est ce que j’essaie de faire avec saint Vincent Ferrier ».
Touna de Villeneuve, grand-mère et référente du mouvement Anne et Joachim
Comme grand-mère, que retenez-vous de la conférence de Monseigneur Centène ?
<span »>Monseigneur Centène nous a livré un magnifique exposé sur la spiritualité de saint Vincent Ferrier, la vérité et l’universalité de son message : il ne faut jamais désespérer !
La foi ne se donne pas, de la main à la main, comme on transmettrait un objet… Nous nous efforçons de la « partager », en la vivant d’abord et en remerciant le Seigneur de tout ce qu’Il nous apporte. En ce qui nous concerne, tous nos petits-enfants sont baptisés mais pour d’autres grands-parents, c’est plus douloureux … Donc ils doivent tenir bon et garder la foi. Le message de saint Vincent Ferrier est très actuel pour ça : il s’est battu, il n’a pas baissé les bras. Son exemple nous stimule ! « .
A venir le 8 décembre
Autour du 8 décembre, Fête de l’Immaculée Conception, le mouvement Anne et Joachim convie les grands-parents à des rencontres locales, en petits groupes : à Vannes, Lorient, Malestroit, Josselin, etc. « Nous échangerons sur le thème : « Quels sont les obstacles aujourd’hui pour que les jeunes adhèrent un peu à notre foi chrétienne ? Quelle espérance ? ».
Seigneur, nous venons Te confier nos petits-enfants. Ils sont la promesse de demain. Donne-nous de poursuivre auprès d’eux la mission que Tu nous as confiée. Donne-nous un cœur plein de tendresse pour les accueillir, les écouter, les comprendre, dialoguer avec eux. Garde nous attentifs à ce qu’ils vivent. Donne à chacun de nous ton Esprit Saint : qu’Il nous inonde de ton amour, de ta sagesse et de ta force. Pour eux, nous T’offrons nos peines, nos pauvres santés, toutes les limites qui s’imposent progressivement à nous. Nous savons que de chacune de nos épreuves tu peux faire une source de grâces pour le monde, ce monde qu’ils sont appelés à réaliser. Nous Te remercions d’avance, Seigneur, de nous accorder tant de grâces, toi qui peux nous donner bien au-delà de ce que nous espérons. Nous Te prions avec Marie de Cana, notre Mère, Avec Anne et Joachim, tes grands-parents. Tous ensembles, réunis dans la communion des saints, nous pourrons ainsi contribuer à l’avènement de ton règne parmi nous. Amen. Prière des grands-parents
Quatre ans après sa béatification, lors de la clôture du synode des Evêques sur la famille, la canonisation du Bienheureux Paul VI ce dimanche 14 octobre (au coeur du Synode consacré aux jeunes) est l’occasion de réfléchir à la fécondité de son témoignage et de son enseignement. À travers trois textes majeurs, et avec l’éclairage de Monseigneur Centène, trois axes se dégagent pour saisir toute l’actualité de celui qui fut le successeur de Pierre de 1963 à 1978 : l’enracinement dans la foi, la vocation à la sainteté et l’évangélisation.
En quoi l’enseignement magistériel, moral et spirituel, du Pape Paul VI continue d’éclairer l’Eglise ? En quoi le futur saint, est-il « un pape pour notre temps » ?
Le Credo du Peuple de Dieu : Forts dans la foi
Ce texte fondamental de Paul VI a été publié sous forme de motu proprio le 30 juin 1968, à l’issue d’une « année de la foi » (à l’instar de son prédécesseur, Benoît XVI en a proclamera une en 2012-2013). Dans cette profession de foi, développée à partir du Symbole de Nicée-Constantinople, le saint Père déploie les dogmes fondamentaux enseignés par l’Eglise.
Dans un climat de confusion postconciliaire, où circulaient remises en questions et interprétations modernistes erronées, l’enjeu était d’affirmer la continuité du Concile Vatican II avec le Magistère et la Tradition de l’Église.
À l’heure où l’Église connaît une période de turbulence, cet acte de foi invite aujourd’hui encore à repartir de la foi.
Paul VI est le pape qui a eu à mettre en œuvre les réformes du Concile Vatican II et qui a vécu de plein fouet une réception du concile qui a été inégale. Il a été confronté aussi à ceux qui, sous prétexte d’appliquer le Concile, appliquaient plutôt leur propre interprétation du Concile. Ce qui l’a amené à publier un certain nombre de textes comme le Credo du peuple de Dieu, dans lequel il remet en lumière des éléments essentiels de la foi catholique que le Concile n’a jamais prétendu évacuer, mais que certains, poussés par l’enthousiasme de l’application du Concile, avaient tendance à oublier où à mettre entre parenthèses. Monseigneur Centène.
Humanae Vitae Couples, soyez saints !
Cette lettre encyclique est publiée le 25 juillet 1968, quelques semaines après le Credo du Peuple de Dieu.
Dans la conférence qu’il a donnée le 4 août dernier à Kergonan à l’occasion du week-end organisé par les Centres Billings sur le 50ème anniversaire d’ Humanae Vitae, le cardinal Robert Sarah qualifiait l’encyclique d’« acte immensément prophétique », pointant le « courage, la foi en Dieu et la docilité à l’Esprit-Saint » qui ont été nécessaires à Paul VI dans le contexte de son époque. Au-delà des oppositions et de la réception contestée d’Humanae vitae, le Cardinal a affirmé que « L’Église ne peut enseigner autre chose que la vérité révélée, qu’elle a reçue du Christ, qui est la seule voie de bonheur et de sainteté pour les hommes ». Paul VI invite les foyers chrétiens à la sainteté conjugale. « La matrice n’est pas l’interdit mais l’amour du bien. Contempler la vérité de l’être humain sexué et du couple. Or, pratiques contraceptives est contraire à la vérité de l’amour humain ». Le cardinal a ensuite encouragé les prêtres à prêcher cette bonne nouvelle de l’Évangile sur la sexualité et le mariage, pour « ouvrir aux couples la voie d’une vie heureuse et sainte ! ». Il a également exhorté les époux à devenir prophètes aujourd’hui, en témoignant des fruits des méthodes naturelles de régulation des naissances pour leur couple. Au delà de l’application d’une « méthode », il s’agit d’exercer sa fécondité selon la nature humaine et l’intention créatrice de Dieu. « Si, comme chrétiens, vous refusez la contraception, ce n’est pas d’abord « parce que l’Église l’interdit ». C’est plutôt parce que vous savez, par l’enseignement de l’Église, que la contraception est intrinsèquement un mal, c’est-à-dire qu’elle détruit la vérité de l’amour et du couple humain. Elle réduit la femme à n’être qu’un objet de plaisir et de jouissance toujours disponible à tout instant et en toutes circonstances aux pulsions sexuelles de l’homme. (…) Il faut dire combien le refus des pratiques et de la mentalité contraceptive libère le couple des pesanteurs de l’égoïsme. Une vie selon la vérité de la sexualité humaine libère de la peur ! Elle libère les énergies de l’amour, elle rend heureux ! Vous qui le vivez, dites-le ! Écrivez le ! Témoignez ! C’est votre mission ! ».
La réception d’Humanae Vitae a été très difficile. Aujourd’hui, nous avons davantage de recul par rapport à cette vision des choses ; nous nous rendons compte que les progrès de la science et de la technique posent des problèmes qui ne sont pas résolus, en particulier dans tous les domaines qui concernent la bioéthique. De plus en plus, en tous cas dans l’Église, nous percevons la déshumanisation. Aujourd’hui, nous nous rendons qu’Humanae Vitae est prophétique et en mesurons mieux la portée qu’au moment de sa sortie. Nous voyons les fruits de l’encyclique à travers la vitalité de la Pastorale familiale, à travers tout ce qui est fait pour la théologie du corps de Jean-Paul II, du forum Waouh… Il y a une très grande richesse dans le diocèse, où plus d’une vingtaine de mouvements, liés à la Pastorale familiale, concernent la vie des familles et leur spiritualité. Paul VI est vraiment un pape pour notre temps. D’un pape à l’autre, il y a toujours une continuité. Pour comprendre l’enseignement de l’Église, il faut comprendre que cet enseignement se développe de manière organique, et qu’il ne procède jamais par rupture, ou alors c’est qu’il n’est pas l’enseignement de l’Église. Il y a une réforme dans la continuité. Tout l’enseignement de Jean-Paul II et de Benoit XVI se fonde sur l’enseignement de Paul VI. D’ailleurs l’évêque Wojtyla a joué un rôle important dans la rédaction d’Humanae Vitae. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait une continuité entre la doctrine de ces deux grands papes. Monseigneur Centène.
Evangelii Nuntiandi L’évangélisation, raison d’être de l’Église
Consacrée à « l’évangélisation dans le monde moderne », l’exhortation apostolique commence par d’une réflexion sur le Christ, premier évangélisateur, à partir duquel l’Église est évangélisatrice. L’Eglise « existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce (…) ».
Paul VI insiste sur la nécessité d’une annonce explicite, sur le témoignage de vie comme premier moyen d’évangélisation ou encore sur la prédication à partir de la Parole. Il souligne l’action évangélisatrice de la famille, « Église domestique », et l’attention spéciale à porter aux jeunes. « Il faut par ailleurs que les jeunes, bien formés dans la foi et la prière, deviennent toujours davantage les apôtres de la jeunesse ».
Quant aux laïcs, Paul VI exhorte à s’investir dans » le monde vaste et compliqué de la politique, du social, de l’économie, mais également de la culture, des sciences et des arts, de la vie internationale, des mass media ainsi que certaines autres réalités ouvertes à l’évangélisation comme sont l’amour, la famille, l’éducation des enfants et des adolescents, le travail professionnel, la souffrance(…) au service de l’édification du Règne de Dieu et donc du salut en Jésus-Christ ».
Monseigneur Centène, dans la deuxième partie de sa lettre pastorale pour le Jubilé saint Vincent Ferrier, se réfère plusieurs fois à Evangelii nuntiandi, dans les paragraphes consacrés à l’évangélisation « à la manière des apôtres ».
L’exhortation Evangelii Nuntiandi arrive vraiment à une période charnière de l’histoire. La déchristianisation du monde était peut-être moins marquée qu’aujourd’hui, mais le monde n’était déjà plus porteur des valeurs de l’Evangile. C’est dans ce sens que Paul VI est un peu prophète et que son enseignement est actuel. Je l’ai rappelé dans la lettre pastorale car c’est actuel aujourd’hui et parce que c’est l’exemple que nous donne saint Vincent Ferrier.
Je pense que c’est le texte le plus important sur l’évangélisation puisque Paul VI, s’appuyant sur l’enseignement du Concile, nous rappelle que l’Église est faite pour évangéliser (…) Ou bien elle évangélise, ou bien elle n’est pas l’Église. L’évangélisation n’est pas liée à une situation conjoncturelle, c’est vraiment la nature même de l’Église, fondée par Jésus pour évangéliser : « Allez enseigner toutes les nations… Vous serez mes témoins, à partir de Jérusalem et de la Galilée, jusqu’aux extrémités de la terre… » Cela nous montre le caractère progressif de l’évangélisation ; il faut aller aux extrémités de la terre, mais il faut d’abord évangéliser à Jérusalem et dans toute la Galilée, c’est-à-dire chez nous d’abord (…) Il y a d’abord une sorte de capillarité de l’évangélisation. Monseigneur Centène
Ces dernières années et ces derniers mois, l’Église a vécu des situations difficiles, entre autres la révélation des abus sexuels, de pouvoir et de conscience de la part de clercs, de personnes consacrées et de laïcs, provoquant des divisions internes.
Sans nul doute, elles sont favorisées par le «mauvais esprit» qui trouve complicité en nous : «ennemi mortel de la nature humaine» (Exercices Spirituels de Saint Ignace de Loyola, n° 136). Dans la tradition chrétienne, diverses figures représentent la présence et la manifestation du mal dans le monde, par exemple, celle de «Satan», qui en hébreu signifie «adversaire», ou bien celle du diable, «Diabolos» en grec, c’està-dire celui qui divise et sème la discorde. La tradition biblique le nomme aussi le «séducteur du monde», le «père du mensonge», ou «Lucifer», celui qui se présente comme un ange de lumière, mais qui, sous l’apparence du bien, cherche à tromper.
Comme nous l’observons, le mal se manifeste de différentes façons et la mission d’évangélisation de l’Église devient plus difficile, et même discréditée de par nos connivences. Nous portons d’ailleurs une part de responsabilité en nous laissant entraîner par des passions qui n’ouvrent pas à la vraie vie ; parmi elles : la richesse, la vanité et l’orgueil. Ce sont des étapes par lesquelles le mal veut entraîner, et nous séduire. A partir de bonnes pensées et de bonnes intentions il conduit peu à peu les personnes vers ses intentions perverses (discordes, mensonges, etc…)
Le Pape François rappelait dans sa Lettre au Peuple de Dieu, du 20 août 2018 : « »Si un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui »… Lorsque nous faisons l’expérience de la désolation que nous causent ces plaies ecclésiales, avec Marie il nous est bon « de donner plus de temps à la prière » (Saint Ignace de Loyola, Exercices Spirituels, 319), cherchant à grandir davantage dans l’amour et la fidélité à l’Église». Durant ce mois d’octobre, la Saint-Père demande à tous les fidèles un plus grand effort dans la prière personnelle et communautaire. Il nous invite à prier le Rosaire chaque jour, pour que la Vierge Marie aide l’Église en ces temps de crise, et à prier l’Archange Saint Michel afin qu’il la défende des attaques du démon. Selon la tradition spirituelle, Michel est le chef des armées célestes et le protecteur de l’Église (Apocalypse 12, 7-9)
Le Pape François nous invite à conclure le Rosaire avec une des plus anciennes invocations à la Sainte Mère de Dieu, «Sub Tuum Praesidium», et avec la prière traditionnelle à Saint Michel, écrite par Léon XIII.
Prière mariale «Sub tuum praesidium»
«Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie. Amen»
Prière à l’Archange Saint Michel Saint Michel Archange
«Défendez-nous dans le combat et soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en supplions ; et vous, Prince de la Milice Céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Amen.»
Partis de Guénin, plus de 200 pèlerins ont marché vers le sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray, pour la première édition du pèlerinage « feiz e Breizh ». Durant deux jours, ils ont prié pour la Bretagne : dans la communion des saints, à travers la prière du rosaire, les cantiques bretons, la confession et la messe célébrée dans la forme extraordinaire du rit romain. Ce pèlerinage a fédéré des pèlerins de Haute et de Basse-Bretagne, sous les bannières de Vannes, Lorient, Quimper, Brest, Saint-Brieuc, Rennes et Nantes : bretons de souche, bretons de cœur, bretons de passage, sans oublier la « diaspora » bretonne.
Bannières et oriflammes claquent tandis que la colonne avale le dernier des 50 kilomètres parcourus depuis Guénin (35 kilomètres pour les chapitres enfants). De la basilique vers laquelle ils marchent depuis deux jours, la flèche pointe enfin. Au sommet, Intron santez Anna, patronéz Breiz izél, Mamm karet… Dans les chapitres, adultes, enfants et jeunes allongent la jambe, égrenant avec la même ferveur les « Ave Maria- Me ho salud Mari -Je vous salue Marie ».
Ce nouveau pèlerinage est né de l’intuition de quatre pères de famille et anciens scouts, désireux de développer des liens d’amitié, enracinés dans la foi et dans la terre de Bretagne. Parce qu’ils ont perçu combien les liens fraternels, fondés sur l’esprit de bivouac et de pèlerinage, sont cruciaux pour leur vie chrétienne, ils ont eu l’intuition de lancer ce premier « feiz e Breizh ». L’esprit missionnaire n’a pas tardé à féconder leur initiative.
Mission, tradition, patrimoine
Mission, tradition et patrimoine : les trois piliers fondamentaux du pèlerinage feiz e Breizh s’interpénètrent et s’étaient réciproquement. Corentin Denis, à la tête du pôle Pèlerins, développe ce triptyque, en commençant par la mission. « La Bretagne a été pendant longtemps une terre de missionnaires. Aujourd’hui, cette terre devient une terre de mission. Donc, nous prions durant de ce pèlerinage pour devenir nous-mêmes des apôtres, pour avoir le zèle de la foi, et le zèle apostolique. Et c’est aussi prier pour les vocations. Le pèlerin, c’est la chrétienté militante en marche, en communion avec celle d’en haut« .
Deuxième pilier, la tradition de l’Eglise, suivant le magistère. « La Tradition, c’est quelque chose qui est vivant ! Notre attachement se fonde sur la forme extraordinaire du rit romain, une messe en latin – la langue universelle et liturgique de l’Eglise – sauf dans la partie qui est chantée puisque tous nos cantiques sont en breton ».
Pour le Père Raphaël d’Anselme, conseiller spirituel du pèlerinage et curé de la paroisse Saint Patern de Vannes, il s’agit de« déployer toute la beauté de la liturgie, de tout ce qui fait la grandeur de la tradition de notre Eglise, de notre patrimoine. Aujourd’hui, nous avons la chance de le célébrer à Sainte Anne. Une des spécificités de ce pèlerinage, c’est notre attachement à la tradition liturgique de l’Eglise qui met un point fort sur la transcendance et le sacré dans la liturgie, avec le chant grégorien. Pour les familles, c’est une aide à se tourner vers le Seigneur ».
Enfin, durant ces deux jours, le patrimoine religieux breton, tant matériel (chapelles, calvaires, fontaines) que spirituel (les saints, les cantiques, …) est venu nourrir les pèlerins : haltes dans les chapelles, histoire religieuse de la Bretagne, … « Nous essayons de mettre en avant ces spécificités et de les mettre en corrélation avec la foi. En Bretagne, il n’y a pas besoin de faire des exercices ou de la gymnastique car les choses se sont emboîtées dès le début ! ».
Le Père Ivan Brient, vicaire général en charge de la pastorale en langue bretonne, a rejoint les pèlerins sur leur lieu de bivouac, à Bieuzy chez les Sœurs Coopératrices du Christ-Roi (maison Notre-Dame de Fatima).
Un « trésor » à faire découvrir
Epris à la fois de liturgie traditionnelle et de culture bretonne, Vincent Le Roux a accueilli cette première édition avec enthousiasme. « C’est quelque chose qui manquait : un pèlerinage de la tradition mais axé sur la culture bretonne. Pour moi, c’est une aubaine de pouvoir prier en breton et de faire découvrir et partager la culture bretonne aux pèlerins qui pour la plupart ne sont pas bretonnants ». Kalon Sakret Jésus, Intron Santez Anna, Ô Rouanez Karet en Arvor, etc. Le répertoire de cantiques bretons choisis pour cette première édition se voulait assez simple et relativement connu, pour permettre aux pèlerins de les chanter pendant la marche et aux messes. « C’est tout un pan de notre patrimoine culturel et religieux qui est aujourd’hui méconnu, ajoute Vincent, il y a tout un travail de réappropriation, au niveau des cantiques. Il faut faire réapprendre tout ce trésor, ce patrimoine qui a été mis sous le boisseau et le faire resplendir ».
Pour Vincent, piété et culture bretonne se fécondent mutuellement. « C’est un ‘plus’ pour l’expression de la foi : les cantiques bretons sont magnifiques, avec des textes très profonds sur le plan théologique. Et sur le plan de l’intériorité, une grande piété à la Vierge, une dévotion aux saints bretons et aux saints de l’Eglise universelle. Au niveau du patrimoine (bâti), le surnaturel est présent partout en Bretagne ».
Saint Vincent Ferrier, un « avocat » pour les bretons
Trois saints protecteurs ont accompagné les pèlerins : Sainte Anne, patronne de la Bretagne, Saint Michel Archange, patron de la France, et enfin Saint Vincent Ferrier, venu prêcher il y a 600 ans en Bretagne. Tandis que le diocèse de Vannes célèbre le jubilé saint Vincent Ferrier, le Père Raphaël d’Anselme a pointé dans son homélie, l’actualité de son appel à la conversion et a rappelé son message aux bretons, quelques jours avant sa mort : « Messieurs les Bretons, je serai votre avocat devant le tribunal de Dieu (…) pourvu que vous ne vous écartiez pas de ce que je vous ai enseigné ». « Demandons qu’il intercède pour notre Bretagne, demandons qu’elle retrouve la foi de nos parents, de nos grands parents, la foi qui a si profondément marqué tous nos territoires » a conclu le Père d’Anselme.
Pour la seconde édition, la jeune association feiz e Breizh donne rendez-vous aux « bretons de cœur » en 2019.
Le pape François ne perd jamais une occasion d’insister sur la double qualité de «disciple – missionnaire» pour caractériser le fidèle du Christ. L’exercice d’une mission confiée par l’Église ne se réduit pas à l’accomplissement d’une tâche réglementée. L’exercice de la mission ne peut être fécond que s’il est d’abord le débordement d’un coeur de disciple. Être disciple, se mettre à l’école du Christ est toujours premier.
Que cette année jubilaire soit donc l’occasion de faire le point sur notre relation personnelle avec le Christ :
► quel contact entretenons-nous avec lui ?
► comment nous laissons-nous renouveler constamment par le Ressuscité
pour faire de Lui le Maître de notre existence ?
► est-il pour nous le Chemin, la Vérité et la Vie ?
► quelle lumière recevons-nous de lui face aux idéologies qui cherchent à exclure Dieu du monde qu’Il a créé ?
La prière personnelle et communautaire, le contact avec la Parole de Dieu pour nourrir notre foi et surmonter nos doutes, la place essentielle de l’Eucharistie qui est la source et le sommet de la vie chrétienne sont les liens qui nous unissent au Christ Ressuscité. Après avoir écouté la Parole, les disciples d’Emmaüs ont prié Jésus de rester avec eux et ils l’ont reconnu à la fraction
du pain avant d’être envoyés vers les autres disciples.(25) Le livre des Actes des Apôtres ne nous rappelle-t-il pas que les premiers chrétiens « étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communionfraternelle, à la fraction du pain et aux prières (26) » ?
La rencontre personnelle avec le Christ est une rencontre transformante. Sans cette rencontre, l’évangélisation risque de n’être qu’un ensemble de méthodes, de techniques, de recettes destinées à convaincre mais qui passeront toujours à côté de leur véritable objectif.
Sans cette rencontre et l’ouverture à la conversion permanente qu’elle suscite, l’Église risque de n’être qu’une O.N.G. en quête d’influence.
Après vingt ans passés au service de l’Église, saint Vincent Ferrier a vécu une véritable conversion : « Ma conversion fut en Avignon ». Cette seconde conversion est la concrétisation de la parole de Jésus à ses disciples : « Je ne vous appelle plus serviteurs mais amis, parce que tout ce que j’ai reçu de mon Père, je vous l’ai fait connaître (27)».
Notre vie chrétienne a toujours besoin de ce second souffle. Certes, il est un don de Dieu, il n’est pas le fruit d’une décision de notre part, mais il est toujours le corollaire de notre ouverture à la grâce et de notre désir de nous donner. La pastorale ne peut être authentique et féconde que si elle est le débordement d’un coeur qui aime, le témoignage de l’amour de Dieu reçu et communiqué. C’est en ce sens que le Pape Paul VI aimait à dire : « L’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou, s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins (28 )».
L’Évangélisation ne repose pas d’abord sur l’action, sur des techniques, sur l’investissement de moyens humains et financiers. Il n’y a pas de retour sur investissement à attendre. Elle repose d’abord sur l’authenticité de notre vie de foi, sur le primat de la grâce et de la vie spirituelle.
Le « disciple-missionnaire » est d’abord disciple, faute de quoi il n’entretient que des structures auto-référentes mais malheureusement trop souvent vides.
Celui qui est devenu disciple devient à son tour missionnaire parce que tout baptisé est invité à marcher sur les traces du Christ et, en même temps, est envoyé en mission par la force du Saint-Esprit. Tous les baptisés, disciples de Jésus, sont responsables pour que la Bonne Nouvelle arrive jusqu’aux extrémités de la terre. Celui qui a rencontré le Christ Ressuscité dans sa vie et qui tâche de vivre l’Évangile devient témoin dans son milieu de vie. « Finalement, celui qui a été évangélisé évangélise à son tour : il est impensable qu’un homme ait accueilli la Parole et se soit donné au Règne sans devenir quelqu’un qui témoigne et annonce à son tour. (29)»
(25) Lc 24, 13-35
(26) Ac 2, 42
(27) Jn 15, 5
(28) Paul VI, Allocution aux membres du Conseil des Laïcs, 2 octobre 1974 AAS 66, Evangelii Nuntiandi n°41, page 56.
(29) Paul VI, Evangelii Nuntiandi n°24.
En 2008, à l’occasion de sa visite aux États-Unis, le Pape Benoît XVI, s’adressant aux évêques américains, leur disait : « Nous devons reconnaître avec préoccupation l’éclipse presque totale du sens eschatologique dans beaucoup de nos sociétés de tradition chrétienne ». Et il est vrai que le thème des fins dernières a pratiquement disparu de la prédication. Nos sociétés se sont matérialisées. La recherche du profit est devenue pour beaucoup la seule préoccupation, bien vivre sur cette terre, la seule finalité.
Face à cette situation, beaucoup de chrétiens n’ont pas d’autre ambition que d’organiser ce monde conformément à la justice sociale. Prêcher sur le bonheur du Ciel apparaît à beaucoup comme un risque de démobilisation dans la recherche du bonheur sur terre. Les accusations des philosophies du doute, qui présentaient la religion comme « l’opium du peuple », ont porté leur fruit jusque dans la prédication. Pourtant, saint Paul écrit dans sa première lettre aux Corinthiens : « Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes (64)». C’est dans cette ligne qu’il nous faut resituer la prédication de saint Vincent Ferrier, que l’on surnomma « L’Ange de l’Apocalypse » et « La Trompette du Jugement Dernier ». Pourquoi annonçait-il les fins dernières ? Pourquoi ce thème est-il toujours d’actualité ?
La première raison est que le Seigneur « nous a fait et nous sommes à lui, nous son peuple, son troupeau (65) ». Saint Augustin écrit au premier chapitre de ses Confessions : « Tu nous as fait pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en toi (66)». Sur le plan anthropologique, l’aspiration à l’infini qui habite l’homme, dans sa nature finie et contingente, donne sens à son existence et est un puissant moteur d’humanisation dans le dépassement de soi.
Par ailleurs, l’annonce des fins dernières – le Jugement, le Ciel, l’enfer – est toujours présente dans les paraboles du Christ, dans son Évangile. Toutes les réalités de la vie humaine et du cours de la nature permettent au Christ de parler du Royaume à venir, de la mission, de la vie éternelle. C’est l’an- nonce du Royaume qui permet à l’homme de se déterminer pour ou contre la vie éternelle. C’est la dramatique possibilité de se déterminer pour l’acceptation ou le rejet de cette vie qui fonde sa liberté.
L’annonce des fins dernières permet de jeter un rayon de lumière sur le mystère de la coexistence du bien et du mal dans le monde et dans nos vies. Non seulement ils coexistent mais ils grandissent ensemble, comme nous le montre la parabole du « bon grain et de l’ivraie » (67) ». Dans le monde, l’œuvre du mauvais s’oppose à la venue du Royaume et se mêle à la Parole pour en brouiller la compréhension : « Le champ, c’est le monde (68) ».
Les racines du bien et du mal s’entremêlent au point qu’en croyant arracher l’ivraie, on risque d’arracher aussi le bon grain. En interdisant aux serviteurs d’arracher l’ivraie, le maître du champ met l’accent sur le fait que le temps de Dieu n’est pas le temps des hommes, que la patience de Dieu est le meilleur allié de sa miséricorde et de sa justice. Mais le temps de Dieu viendra et si Jésus évoque la fournaise, «les pleurs et les grincements de dents (69)», ce n’est pas pour nous accabler de crainte, c’est au contraire pour nous soutenir et nous encourager. L’épanouissement de l’ivraie au milieu du bon grain pourrait être une cause de scandale ; la révélation de la différence entre le sort final de l’un et l’autre doit nous pousser à préserver la grâce reçue au jour du baptême.
Le bien et le mal, et c’est un mystère plus grand encore, coexistent même au sein de l’Église visible. « Le Royaume de Dieu est encore comparable à un filet que l’on jette à la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.(70) » Quand les médias font leurs gros titres sur « ce qui ne vaut rien », nous risquons de perdre de vue les paniers dans lesquels « on ramasse ce qui est bon » et d’être ébranlés dans notre foi. Les contemporains de saint Vincent Ferrier qui avaient sous les yeux les fresques de Kernascléden, ou d’autres qui ont disparu, ne s’étonnaient pas de voir des têtes tonsurées dans les marmites infernales ou des cardinaux entraînés dans des danses macabres. La prédication sur les fins dernières prémunit la foi d’un idéalisme trompeur et décevant qui risque parfois de la faire sombrer. Quand nous constatons la réalité de la coexistence du mal et du bien dans l’Église elle-même, demandons au Seigneur la grâce de ne pas nous focaliser sur ce qui est cause de scandale, mais sur ce que nous pouvons faire nous- mêmes pour construire l’Église et devenir ainsi membres du Royaume.
Face au scandale du mal, aujourd’hui comme dans le siècle très troublé de saint Vincent Ferrier, la prédication des fins dernières a pour but principal de nous faire contempler et désirer le sort final des justes et de nous éviter de sombrer dans un désespoir mortifère : « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende (71) ».
Enfin, la prédication des fins dernières permet de relativiser les choses présentes tout en leur donnant corps. Dieu ne dit pas son dernier mot par nos actes. De la création au Royaume, il n’y a pas une croissance linéaire. Nos actes peuvent nous préparer à accueillir le Royaume, ils n’en conditionnent pas la venue. Nous ne construisons pas le Royaume à la force du poignet, c’est le Royaume qui vient à nous. Entre la création et le Royaume, il n’y a pas une différence de degré mais une différence de nature. Tous les efforts humains, pour grands et méritoires qu’ils soient, ne peuvent suffire à construire le Royaume : « Sur le silex, le mineur a porté la main, il a bouleversé les montagnes par la racine. Dans les rochers il a percé des galeries, et tout ce qui est précieux son œil l’a vu. Il a colmaté les suintements des fleuves et amené au jour ce qui était caché. Mais la Sagesse où la trouver ? L’intelligence où est son lieu ? L’homme n’en connaît pas la valeur. Elle ne se trouve pas sur la terre des vivants (72) ». Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens nous rappelle que « la figure de ce monde passe (73) ». Dans son Exhortation apostolique sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel, le Pape François renvoie dos à dos « deux ennemis subtils de la sainteté », le gnosticisme et le pélagianisme (74). Pas plus que la sainteté, le Royaume n’est produit par la connaissance ni par la volonté. Il nous est donné et cela évite que ne pèse sur nous une responsabilité écrasante.
Par ailleurs, aucune construction humaine ne peut prétendre être le Royaume ni en revendiquer les prérogatives.
Dans le même temps, et par une sorte de contraste, la prédication des fins dernières donne corps aux choses présentes. Elle donne tout son poids au temps qui passe. Nous ne croyons pas à la réincarnation et le temps qui nous est donné est compté. C’est en ce monde qu’il faut nous préparer à accueillir le Royaume qui vient. C’est dans la nuit de ce monde qu’il nous faut garder nos lampes allumées (75).
La contemplation des fins dernières nous pousse à travailler, à rendre saintes les choses présentes, non seulement dans notre propre vie mais aussi dans le monde qui nous entoure ; et de cette dernière considération naît l’engagement social de l’Église. « Dans le Christianisme, il ne peut y avoir aucune place pour la religion purement privée : le Christ est le sauveur du monde et nous ne pouvons séparer notre amour pour lui de notre engagement à édifier l’Église et à étendre son Royaume. Dans la mesure où la religion devient une affaire purement privée, elle perd son âme même. (76)»
(64) 1 Co 15, 19.
(65) Ps 99, 3b.
(66) Saint Augustin, Les Confessions, Livre I chapitre 1.
(67) Mt 13, 24-30.
(68) Mt 13, 38.
(69) Lc 13, 28 ; Mt 13, 40.42.
(70) Mt 13, 47-50.
(71) Mt 13, 43.
(72) Job 28.
(73) 1 Co 7, 31.
(74) Gaudete et exultate chapitre II.
(75) Cf Mt 25, 1 – 13.
(76) Benoît XVI discours du 16 avril 2008.
L’iconographie représente souvent saint Vincent Ferrier surmonté d’une auréole sur laquelle nous pouvons lire : « Craignez Dieu et rendez-lui honneur ». Saint Jean écrit dans sa première lettre : « Il n’y a pas de crainte dans l’amour, l’amour parfait bannit la crainte (56) ». Dans le sens le plus courant, « craindre » signifie « redouter ». À l’époque de saint Vincent Ferrier, la peur est un sentiment omniprésent car l’insécurité est totale, la guerre et la peste rendent les forces hostiles toujours présentes à l’homme. Les danses macabres sur les fresques de certaines églises donnent une belle illustration des préoccupations des hommes de ce temps-là. Beaucoup plus que nous, l’homme du Moyen-Âge est proche de l’homme de la Bible. Comme lui, il vit dans un univers qu’il maîtrise mal, dont il ne connaît pas les rouages et qui, très vite, peut s’avérer hostile.
Pétri de culture biblique, saint Vincent Ferrier sait que face à tous ces dangers, la voix du Seigneur rassure : « Ne crains pas, c’est moi ton bouclier (57) », dit Dieu à Abraham, qui va livrer bataille pour libérer Loth, son neveu. Isaac est rassuré de la même manière dans le conflit qui l’oppose aux Philistins :
« Je suis le Dieu d’Abraham ton père, ne crains pas car je suis avec toi (58) ». Il sait que, « qui s’appuie sur le Seigneur ressemble au Mont Sion : il est inébranlable, il demeure à jamais (59)». La crainte du Seigneur a donc pour premier effet de relativiser la crainte que peuvent inspirer les hommes ou les éléments naturels, tout comme les trois premiers commandements placés en tête du décalogue libèrent l’homme de toute domination que l’on prétendrait lui imposer.
« Craignez Dieu et rendez-lui honneur. » Ce que saint Vincent Ferrier recommande, c’est la vertu de religion qui associe de façon caractéristique le sens de la transcendance au service et à l’amour de Dieu et du prochain. Tout en mesurant la distance infinie qui le sépare de Dieu, l’homme sait que
Dieu l’a choisi, qu’il a fait alliance avec lui et qu’il l’aime. La crainte, comprise en ce sens, est associée à la connaissance de Dieu : « Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur (60)». Dans l’évangile de saint Luc, Jésus associe le fait de ne pas craindre Dieu à celui de ne pas respecter les autres : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes (61) ».
Une des caractéristiques de notre société est la perte du sens de la transcendance. Notre époque, sécularisée et relativiste, semble enfermée dans ses propres limites, livrée à sa seule immanence, dans le refus de toute verticalité. Une adjointe en Pastorale Scolaire demandait un jour à ses élèves :
« Parmi les commandements de Dieu, quels sont ceux qui vous semblent aujourd’hui inutiles ? » Ils répondirent unanimement : « Les trois premiers ! ». Cette réponse est caractéristique d’une mentalité qui, dans la pratique, se passe de Dieu et ne reconnait au fait religieux que le vague mérite d’une possibilité d’organisation sociale. Mais cette organisation sociale n’a plus de fondements, plus de régulateur, plus de garant.
Dans un monde sans transcendance, où le « comment » du fonctionnement des choses prend le pas sur le « pourquoi » métaphysique, seule la réussite du plus fort finit par s’imposer. L’immanentisme de notre modernité tar- dive, qui se présente comme l’aboutissement de nos aspirations à la liberté, aboutit en fin de compte à l’asservissement à la force. Tant pis pour les faibles, les inadaptés au monde tel qu’il va. Pascal pourrait écrire quelques pensées supplémentaires dans ses Considérations sur la misère de l’homme sans Dieu pour lutter contre « la culture du déchet » que le Pape François dénonce avec tant de force, quand il évoque les structures économiques de notre époque.
Au-delà de ses conséquences sociales, le refus de la transcendance n’est pas sans effets sur l’humanité elle-même et sur son évolution. Le fait de priver l’homme de tout appel à un ailleurs, capable de transcender sa nature contingente et sa finitude, ne l’empêche pas d’être habité par un désir infini et d’aspirer à l’infini. La seule porte qui lui sera ouverte sera, dès lors, la tentation du transhumanisme qui consiste à utiliser toutes les ressources de l’intelligence artificielle, de la robotique et des nanotechnologies dans le but prométhéen de faire un surhomme, rêve d’apprenti-sorcier qui cherchera à remplacer l’humanité par une espèce plus adéquate. Après la mort de Dieu la mort de l’homme ?
Nous n’avions sans doute jamais été aussi près de la question que pose le Père Henri de Lubac dans Le drame de l’humanisme athée : « Retournerons-nous à la barbarie, à une barbarie sans doute très différente de l’ancienne, mais sans doute aussi beaucoup plus atroce, barbarie technique et centralisée, barbarie réflexivement inhumaine ? Ou saurons-nous retrouver, dans des conditions différentes, avec une conscience approfondie et pour un plus libre et plus magnifique essor, le Dieu que l’Église nous propose toujours, le Dieu vivant qui a fait l’homme à son image ? Telle est, par-delà tous les problèmes qui nous sollicitent, la grande question qui se pose aujourd’hui (62) ».
Le « Craignez Dieu et rendez-lui honneur « de saint Vincent Ferrier nous rappelle la nécessité de redécouvrir la transcendance de Dieu pour sauver la place de l’humanité. Affirmer que l’homme est sacré n’a de sens que s’il existe une référence à un « sacré » transcendant. Saint Irénée l’assurait déjà au IIe siècle : « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant ; la vie de l’homme c’est de contempler Dieu (63)».
L’évangélisation va de pair avec la redécouverte du sens du sacré qui, en disant ce qu’est Dieu, nous dit aussi ce qu’est l’homme : image de Dieu et capable de Dieu. Cette redécouverte, plus que par des mots, peut se faire par la liturgie dans laquelle Dieu lui-même agit en faveur de l’homme pour le sauver. Le soin que saint Vincent Ferrier apportait aux célébrations liturgiques peut être pour nous source d’inspiration aujourd’hui.
(56) 1 Jn 4, 18.
(57) Gn 15, 1.
(58) Gn 26, 24.
(59) Ps 124, 1.
(60) Is 11, 2.
(61) Lc 18, 2.
(62) Henri de Lubac, Le drame de l’humanisme athée, Editions du Cerf 1999, pages 69-70.
(63) Saint Irénée, Adversus hereses, livre IV, 20, 7. 6
« La sainteté est le visage le plus beau de l’Eglise », rappelle le Pape François dans son exhortation apostolique « Gaudete et exsultate » (n°9) sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel. A l’approche de la Toussaint, où l’Église célèbre dans une même fête la sainteté d’une multitude, et en cette année jubilaire, où l’exemple de saint Vincent Ferrier stimule le diocèse de Vannes, quelles pistes pour se préparer à fêter les saints ?
« Nous fêtons aujourd’hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d’en haut ; c’est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Église que tu nous donnes en exemple ». Préface de la messe de tous les saints
Comme la préface de la solennité de tous les saints nous y invite, regardons l’Église « d’en haut », dans sa beauté d’épouse du Christ, pour goûter, dans la communion des saints, à une joie profonde.
Dans sa lettre pastorale du 29 septembre, Monseigneur Centène insiste sur l’actualité des saints. « On les croit loin derrière nous alors qu’ils nous tracent le chemin, nous attendent au carrefour suivantet nous précèdent dans le Royaume ». Dans cette marche, les saints et saint Vincent Ferrier en particulier, montrent le chemin de l’union au Christ. Décortiquant la trajectoire spirituelle de saint Vincent, en particulier sa conversion, et son engagement sans faille au service de la mission, Monseigneur Centène pose des balises pour vivre ce don de la sainteté, reçu au baptême. Le chrétien est d’abord celui qui suit le Christ : un disciple-missionnaire tendu vers le Christ.
« Au fond, la sainteté, c’est vivre les mystères de sa vie, en union avec lui ». Gaudete et exsultate, n°20
A partir du Christ et à travers la figure de saint Vincent, l’Évêque développe le lien intime entre sainteté et mission, entre conversion et évangélisation.
Sainteté, conversion et mission
Saint Vincent Ferrier incarne ce triptyque au coeur de la vie chrétienne : conversion, mission et sainteté. Le Christ Lui-même l’envoie « prêcher à la manière des apôtres ».« Saint Vincent Ferrier a fait cette rencontre (avec le Christ Ressuscité), le 3 octobre 1398 en Avignon. C’est cette rencontre qui a donné une nouvelle impulsion à sa vie ». De la rencontre avec le Christ, jaillit la dynamique de « sortie », à Sa suite et en union à Lui. « Si nous sommes chrétiens, ce n’est pas seulement parce que nos parents nous ont fait baptiser mais parce que nous avons le désir de suivre le Christ. » Quant aux moyens de la mission, la vie du saint trace des pistes pour aujourd’hui : l’enracinement dans l’Église, fondée par Jésus pour évangéliser ; le dépouillement et la pauvreté des moyens ; le témoignage à plusieurs, en Église. (Lire ici)
Les béatitudes, carte d’identité du chrétien
L’Évangile des béatitudes, lu à la messe de la Toussaint, vient éclairer le sens de la sainteté. » Si quelqu’un d’entre nous se pose cette question, “comment fait-on pour parvenir à être un bon chrétien ?”, la réponse est simple : il faut mettre en œuvre, chacun à sa manière, ce que Jésus déclare dans le sermon des béatitudes [66]. À travers celles-ci se dessine le visage du Maître que nous sommes appelés à révéler dans le quotidien de nos vies ». (Gaudete et exsultate, troisième chapitre « À la lumière du Maître »).
À la lumière des béatitudes, le service diocésain de catéchèse propose aux parents, grands-parents et catéchistes de partir de la vie de saint Vincent Ferrier (voir ci-dessous) pour faire découvrir aux enfants le sens de la Toussaint.
Les fins dernières
Le Royaume vient : il faut l’annoncer et se préparer à l’accueillir. Comment ? Dans son exhortation Gaudete et Exsultate, le saint Père identifie un « critère » décisif : les œuvres de miséricorde envers le prochain, comme étant « les œuvres extérieures qui manifestent le mieux notre amour de Dieu ». C’est dans le don de soi que se trouve le vrai bonheur, comme en témoigne, là encore, la vie de saint Vincent Ferrier. Monseigneur Centène le développe dans la dernière partie de sa lettre pastorale, intitulée « Des fins dernières au service du prochain ». Lire ici
« Fêtons la Toussaint »
Que fête-t-on à la Toussaint ? Qui sont les saints ? Que signifie être saint ? En quoi cela nous concerne ? Hommes, femmes, enfants et adultes, catéchistes, moine, … Ils témoignent du sens qu’ils donnent à cette fête et de l’appel à la sainteté. Joyeuse Toussaint !
Des suggestions de chants pour la messe : « Aujourd’hui, c’est jour de fête »(couplets adaptés à la Toussaint) ou encore « Peuple de Dieu, cité de l’Emmanuel »Voir les paroles des chants
Du 2 au 4 novembre : Week-end « La sainteté, mission impossible ? » organisé par Beizh Fides 56 De Sainte-Anne, à Saint Jean-Paul II, en passant Saint Vincent Ferrier, les grands saints qui ont marqué l’histoire de la Bretagne, et de Sainte -Anne d’Auray… Conférences, visites…. profitez de ce week-end pour découvrir la grandeur des saints… Voir le site de l’association Breizh Fides
(Fondée en janvier 2018, Breizh Fides 56 a pour objectif de développer en Bretagne, le tourisme religieux et culturel afin de valoriser le patrimoine historique, culturel, architectural, ainsi que l’art sacré.)
La randonnée des Béatitudes (Revue Oasis du SNCC n°9) : un outil du service national de la catéchèse et du catéchuménat pour découvrir les béatitudes, chemin de sainteté qui nous configure au Christ Voir le jeu
Confectionner une icône de son saint patron dans le magazine Filotéo n°253
Officiel : Nominations – Conseil presbytéral, élections – Mérite diocésain Lire Actualité : Visite pastorale au pays du Faouët – Le petit Chrétien en Morbihan Lire Rendez-vous : Assises pastorales de la santé Diaconie : Marc Jouan, nouveau responsable Lire Diocèse en mouvement : Une expérience d’accueil paroissial – merci Marie ! Culture : Des livres à découvrir – Pierre-Yves Le Priol : la foi de nos pères Lire
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Revue n°1483, 20 novembre 2018
Actualité : Bienheureux Alain Dieulangard Lire – Une Église vocationnelle et missionnaire Dossier : Journée mondiale des pauvres Diocèse en mouvement : La Maison Saint-Joachim – Adoration perpétuelle : dix ans déjà ! Rencontre : Le parchemin du Pays d’Auray
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Revue n°1482, 27 octobre 2018
Officiel : Veillées pour la vie
Église dans le monde : Révisions des lois bioéthiques Actualité : Le Petit Chrétien en Morbihan Dossier : La sexualité a un sens Lire – Méthodes naturelles, un bienfait pour le couple Diocèse en mouvement : La rentrée du catéchuménat – La Garde d’honneur Culture : En direct du front, lettres de la Grande Guerre Lire Rencontre : La vie à bras le corps
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Revue n°1481, 9 octobre 2018
Officiel : Ordonnance créant le nouveau doyenné de Ploërmel Lire – Rentrée pastorale Actualité : Canonisation de Paul VI – Pardon des agriculteurs – Pèlerinage au Bénin – Père Gabriel de Lépinau : Madagascar ad vitam – Ordination de deux diacres permanents Diaconie : Association Stéphane Bouillon Diocèse en mouvement : Les soeurs CPCR fête leur 75 ans Lire Culture : La bibliothèque diocésaine Rencontre : Mémorial Production
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Revue n°1480, 22 septembre 2018
Officiel : Nominations – Message des évêques – Invitation à la rentrée diocésaine Actualité : Configuré au Christ serviteur – Rencontre mondiale des familles, Dublin – Journée paysanne Lire Dossier : La pédagogie Montessori Culture : Deux expositions à ne pas manquer Rencontre : AFC : la famille avant tout ! Lire
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Revue n°1479, 12 juillet 2018
Officiel : Bientôt diacre en vue du sacerdoce Lire Actualité : Joël Bernard, missionnaire et futur prêtre Lire – Les jeunes du diocèse en vacances – Association Gabriel Deshayes : fidèle
aux origines, tournée vers l’avenir Diaconie : Une année avec la diaconie 56 Diocèse en mouvement : Journée patrimoine pour les élèves de Sarzeau – Après les cyclones en Guadeloupe – Groupe de parole « Agriculteurs en difficulté » : test réussi ! Congrégations : Les spiritains à Langonnet depuis 160 ans Lire
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Revue n°1478, 26 juin 2018
Officiel : Nominations Actualités : Ordinations – Mgr Centène : 25 ans de sacerdoce – Bénédiction de la statue de Jean-Paul II Diocèse en mouvement : Catéchèse, bilan et projets Prière : Prêtres à jamais
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Revue n°1477, 4 juin 2018
Officiel : Déplacement de la statue de Jean-Paul II Actualités : Devenir Prêtre… une joie ! Eglise en mouvement : Les gendarmes à Lourdes Dossier : La théologie à la portée de tous Culture : Un arbre de Jessé baptismal Initiative : SOS Homélie
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Revue n° 1476, 22 mai 2018
Officiel : Ordinations Actualités :Grand Pardon de St V. Ferrier Lire – Après les Etats généraux de la bioéthique Lire Eglise en mouvement : Pèlerinage jeunes à Lourdes – Une page se tourne pour les religieuses en profession de santé Culture: des livres pour tous Rencontre :Premier album pour Claire et Luke Winton Lire
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Revue n°1475, 2 mai 2018
Actualité : Fin de vie : euthanasie ou soins palliatifs ? Lire Dossier : 4 jours pour vivre ensemble Lire Eglise en mouvement: À propos de deux communiqués du MRJC lors de son conseil national – La fidélité après la séparation Culture : Osez partir en pèlerinage Rencontre : Sœur Catherine et Sœur Jeanne-Aimée, Augustines à Malestroit
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Revue n° 1474, 9 avril 2018
Officiel :Nominations ; Fin de vie : oui à l’urgence de la fraternité Actualité : Arnaud Beltrame : témoignage du père Jean-Baptiste ; Quels prêtres pour demain ? ; Séminaristes en formation Dossier : lancement de l’année jubilaire Eglise en mouvement :Accueillir un enfant en vacances ; Le pèlerinage montfortain Rencontre : la Belle Porte
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Revue n°1473, 20 mars 2018
Officiel : Sauvons la statue de Jean-Paul II ; Visite pastorale Actualités : profanation de tabernacles, une question aussi liturgique Diaconie :place et paroles des pauvres Eglise en mouvement : chrétiens d’Orient Culture : une grotte St Vincent Ferrier
Germinal Roaux, poète de cinéma, a imposé, avec ses trois premiers films, un nouveau regard sur la réalité contemporaine et une écriture immédiatement personnelle, fixée dans le noir et blanc.(voir bibliographie au bas de l’article)
Mes projets de cinéma démarrent toujours avec une rencontre dans la vraie vie. Pour Left Foot Right Foot, c’était la découverte de ces jeunes filles qui se prostituent occasionnellement pour s’acheter des fringues de luxe. Cela m’a questionné sur notre société et le monde du paraître. Pour Fortuna, ça a commencé avec ma compagne comédienne, Claudia Gallo, qui a été engagée à Lausanne par le CREAL (Centre de ressources pour élèves allophones) afin d’encadrer des enfants roms qui traînent dans la rue.
De fil en aiguille, on lui a demandé de s’occuper de mineurs non accompagnés, que j’ai rencontrés à mon tour et dont les histoires m’ont bouleversé, notamment le récit d’une jeune adolescente tombée enceinte pendant son exil, qui préfigure celui de Fortuna. La situation de ces jeunes exilés était si déchirante, leurs récits si forts et courageux qu’il me fallait parler d’eux, faire quelque chose. Nous sommes tous désarmés devant ce qui se passe en Europe, en Méditerranée avec les traversées cauchemardesques auxquelles on assiste sur nos écrans et par nos radios, sans pouvoir aider. C’est terrible de se sentir impuissant devant tant de souffrance.
Son travail est exclusivement tourné vers le noir et blanc. Photographe reporter depuis 1996 pour différents magazines, il reçoit en 2000 le Premier Prix Suisse des Médias, pour une série de reportages photo traitant de l’autisme chez l’enfant et l’adulte, exposée au Musée de l’Élysée de Lausanne.
En 2003, il réalise son premier film documentaire Des tas de choses. Un film sur l’intégration des handicapés mentaux dans notre société, sélectionné au Festival International du cinéma documentaire Visions du Réel à Nyon. Germinal Roaux écrit et réalise Icebergs en 2007, qui remporte le Prix du Meilleur Espoir au Festival international du film de Locarno ainsi que le Prix de la Relève Suissimage SSA pour le meilleur court métrage suisse de l’année aux 43e Journées de Soleure. La même année Germinal Roaux débute un journal photographique expérimental qui traite du passage de l’adolescence à l’âge adulte « Never Young Again », qu’il publie chaque mois sur internet. Au fil des ans, ce travail photographique s’est étoffé et comporte aujourd’hui des milliers de clichés qui font désormais partie des archives de la Bibliothèque Nationale Suisse.
En 2012, Germinal Roaux écrit et réalise son premier long métrage pour le cinéma Left Foot Right Foot avec l’acteur argentin Nahuel Perez Biscayart. Le film remporte le Bayard d’Or du Meilleur Premier long métrage au FIFF de Namur 2013, le Prix du Jury au Festival International du Film de Palm Springs, ainsi que le Prix du Cinéma Suisse 2014 dans trois catégories : Meilleure Photographie, Meilleure interprétation dans un second rôle et Prix Spécial de l’Académie. En 2016, il écrit et réalise son deuxième long métrage Fortuna qui traite de la vie des réfugiés mineurs non accompagnés avec une jeune actrice éthiopienne Kidist Siyum Beza et l’acteur suisse Bruno Ganz.
Le 24 septembre 2016 à Zurich (Suisse), l’actrice américaine Uma Thurman et le Jury du Festival du Film de Zurich lui remettent le Filmmaker Award 2016 pour son projet Fortuna.
FILMOGRAPHIE
2018
FORTUNA (Long Métrage)
Ours de Cristal du Meilleur Film
68ème Berlinale – Génération Compétition 2018
Grand Prix du Jury International de Generation 14plus
68ème Berlinale – Génération Compétition 2018
Séléctionné au 16° Festival International du Film sur les Droits Humains de Genève 2018
2013
LEFT FOOT RIGHT FOOT (Long Métrage)
Bayard d’Or pour la Meilleure Première OEuvre au FIFF de Namur 2013
Official Selection First Film World Competition
Montreal World Film Festival 2013
Sélection Officielle “Special Screening” au Festival du Film de Zurich 2013
Jury Special Mention International Competition 2014 Palm Springs (USA)
Prix du Cinéma Suisse 2014 pour le Meilleur Second Rôle
Prix du Cinéma Suisse 2014 pour Meilleure Photographie
Prix du Cinéma Suisse 2014 – Prix de l’Académie (costumes)
2007
ICEBERGS (court métrage fiction)
Prix du Meilleur Espoir au Festival International du Film de Locarno 2007
Official Selection TriBeCa Film Festival New York (USA) 2008
Prix de la Relève Suissimage SSA pour le Meilleur Court Métrage 2008
2003
DES TAS DE CHOSES (film documentaire)
Compétition Officielle Festival Visions du Réel Nyon 2004
Prix du Meilleur Film Étranger Festival du Film de Dakar 2004
Révélation (s) ? C’est une exposition et un parcours photo qui invitent à découvrir, sous un angle nouveau, deux axes forts du sanctuaire de Sainte-Anne : ses collections d’œuvres et d’objets d’art exceptionnels et le grand pardon, les 25 et 26 juillet. Passionnant et enrichissant !
Les coulisses des collections de Sainte-Anne : aux petits soins pour les œuvres d’art
Sur un sujet plutôt scientifique : comment conserver, restaurer et exposer les objets d’arts présents à Sainte-Anne, Cécile Perrochon, responsable des collections au sein du pôle patrimoine de l’ADMAS (Académie de musique et d’art sacré), a réalisé avec son équipe une exposition passionnante et très pédagogique. La visite reprend les trois étapes de la vie d’une œuvre d’art au musée : conservation, restauration, exposition et évoque le travail de fourmi, souvent invisibles pour le public, qui les accompagnent. Dans la galerie, des objets d’art et de grands panneaux explicatifs illustrent très clairement les différentes parties. Le parcours enfant, particulièrement ludique et bien conçu, constitue un apport indéniable à l’exposition. « Les adultes en sont aussi très friands », glisse Xsandra Jardin, chargée de production, médiation et communication des expositions. « Petits et grands peuvent toucher, manipuler, sentir pour mieux comprendre. »
La visite commence avec la présentation de tout ce qui peut nuire aux objets d’art, puis comment prévenir et réparer les dommages. Une statue de saint Jacques de Compostelle, allongée dans une bulle d’anoxie (bulle vidée de son oxygène permettant d’éliminer les insectes xylophages) explique particulièrement bien le propos. Plus loin, on voit les bonnes et mauvaises pratiques de conditionnement et numérotation des objets, dont certains sont à Sainte-Anne depuis le XVIIIe siècle. Un panneau explique clairement les analyses qui vont permettre de restaurer chaque objet au mieux.
L’exposition présente ensuite des œuvres en cours de restauration dont une impressionnante statue de sainte Anne enseignante. Le visiteur découvre les étapes, le choix collégial de restaurer de telle ou telle façon. Il réalise l’ampleur du travail pour le restaurateur qui doit posséder des compétences scientifiques et artistiques pointues, alliées à des capacités d’observation, de minutie et de patience.
Le souci pédagogique guide aussi la troisième partie de la visite : exposer. Là encore, les bonnes et les mauvaises pratiques sont présentées sans équivoque. Un magnifique tablier de mariée brodé conclut cette exposition enrichissante, véritable plongée dans le monde méconnu de la conservation du patrimoine.
Les 15 et 16 septembre, visites guidées à 14 h 30 et 16 h (30 minutes). Visites libres de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h.
Dimanche 16 septembre de 15 h à 17 h : rencontre avec trois restauratrices d’œuvres d’art : Irina Emelyanova (sculptures), Natacha Frenkel (arts du feu), et Magali Troy (peintures).
Jusqu’au 4 novembre, tous les jours sauf le lundi de 14 h 30 à 18 h. Libre participation.
Galerie du cloître, 9 rue de Vannes, Sainte-Anne-d’Auray.
Ferrante Ferranti, infatigable voyageur qui parcourt le globe depuis plus de trente ans à la rencontre des hommes et de leurs religions, a découvert le sanctuaire de Sainte-Anne en 2016. « Il ne connaissait pas le Grand Pardon ; L’Académie l’a invité à revenir en 2017 », explique Xsandra Jardin. De la découverte du grand pèlerinage breton, l’artiste a retenu une cinquantaine de photographies, enrichies d’images prises aux quatre coins du monde et exposées dans l’enceinte du sanctuaire. L’exposition raconte les lieux, et les monuments, les gens, le lien qui unit les bretons à sainte Anne, la foi, la beauté. Il offre un autre regard sur le Pardon et propose une réflexion sur le lien au sacré.
Jusqu’au 4 novembre dans les jardins du sanctuaire de Sainte-Anne-d’Auray. Libre participation.
Prêtres, diacres, services, mouvements, communautés, centres spirituels, Laïcs en Mission Ecclésiale, en paroisse et en milieu scolaire, directeurs d’établissements, … : en cette rentrée pastorale, les forces vives de l’Eglise diocésaine se retrouveront à la Maison du Diocèse de Vannes autour de Monseigneur Centène. A cette occasion et dans la lancée du jubilé saint Vincent Ferrier, l’Evêque communiquera une lettre pastorale, avant de célébrer la messe dans la Cathédrale.
De 9h15 à 12h à la Maison du Diocèse Messe à 11 h
Dans l’élan du Jubilé…
Dans l’invitation adressée aux divers acteurs pastoraux du diocèse, ministres ordonnés et laïcs, le Père Jean-Yves le Saux, vicaire général, situe cette rencontre de rentrée « sous le signe de Saint Vincent Ferrier », venu évangéliser en terre bretonne il y a 600 ans.
Une lettre pastorale
pour un projet diocésain 2018-2019
En effet, depuis le mois de mars 2018 et jusqu’à sa clôture à la fête de Pentecôte le 9 juin prochain, le diocèse vit une démarche jubilaire intense, qui suscite de multiples initiatives associant paroisses, mouvements, services diocésains, etc.
Dans sa dernière lettre du 17 septembre 2016 (lire la lettre), Monseigneur Centène identifiait clairement saint Vincent Ferrier comme un témoin essentiel, capable de diriger l’effort pastoral : « Témoin d’hier et engagement d’aujourd’hui : saint Vincent Ferrier ». « Dès maintenant, apprenons à le connaître pour qu’il soit source d’inspiration pour l’évangélisation » développait l’évêque.
En plusieurs occasions, depuis le pèlerinage d’ouverture du Jubilé, Monseigneur Centène s’est employé à montrer en quoi l’exemple du saint évangélisateur aiguillonne aujourd’hui l’engagement missionnaire des fidèles baptisés. La lettre pastorale qui sera dévoilée le 29 septembre survient logiquement, pour continuer d’insuffler et de soutenir cette dynamique dans le diocèse. « Il s’agit bien d’une lettre pastorale, expose le Père Le Saux, ce qui veut dire que le rappel de la vie de saint Vincent Ferrier débouche sur une mise en oeuvre ; des suggestions concrètes seront proposées en ce sens lors de la rencontre de rentrée et constitueront notre projet diocésain de cette année 2018-2019″.
Pratique
9h15, Maison du Diocèse de Vannes : accueil et café
9h30 : présentation de l’année jubilaire, communication de la lettre pastorale de Monseigneur Centène
Au seuil de cette nouvelle année pastorale, une cinquantaine de catéchistes et laïcs en mission ecclésiale ont participé au troisième « forum » de la catéchèse sur le thème de l’intériorité et de la prière. Fil rouge pour le service diocésain de catéchèse, ce thème s’articule au « socle commun de la catéchèse » qui devrait être proposé aux paroisses d’ici la fin de l’année.
« Le principe de ces forums, c’est d’être dans la pédagogie active, la pédagogie de l’expérience » présente Sophie Renaud, déléguée diocésaine. « On met les personnes en situation de vivre elles-mêmes l’expérience catéchétique, afin de mieux la retransmettre ». Ces forums connaissent un succès grandissant depuis leur mise en place il y a deux ans et demi, probablement du « fait que les gens sont vraiment acteurs et vivent réellement la catéchèse ». D’autre part, des orientations diocésaines ainsi qu’un socle commun pour la catéchèse et la pastorale sont en cours d’élaboration. Le but est de « garantir une base chrétienne commune et solide auprès de tous les jeunes du Diocèse de Vannes, garantie qui permettra ensuite, d’asseoir une préparation sacramentelle » développe Sophie Renaud.
Une palette d’outils à expérimenter
Ce troisième forum était consacré à la découverte d’outils favorisant l’intériorité et la prière ainsi qu’à la redécouverte de la prière du Notre Père. Echanges de pratiques et partage d’expérience ont animé les conversations entre les participants.
Parmi les propositions, un atelier sur les cinq sens animé par Nathalie Plaisse a placé les animateurs en posture de déficience sensorielle : aveugle, sourd, … « Je voulais présenter comment, avec un public atteint d’un handicap sensoriel, on peut aborder l’intériorité et la prière », expose Nathalie. Après six années passées à développer la Pédagogie Catéchétique Spécialisée (PCS) au sein du service diocésain de catéchèse, cette dernière est actuellement aumônier en EPSM et animatrice de l’aumônerie du centre Gabriel Deshayes d’Auray. A la fin de l’atelier, l’expérience s’est conclue par un temps d’intériorité où tous les sens étaient mis en avant. « Tout ce qu’on peut faire en pédagogie catéchétique spécialisée, avec des enfants, des jeunes ou des adultes en situation de handicap, est adaptable à tous les publics et très faciles à mener ! ».
Myriam Banse, en mission sur le doyenné d’Elven
En mission sur le doyenné d’Elven depuis octobre dernier, Myriam participait à son premier forum. N’étant pas encore « rompue » à la catéchèse, elle va de découverte en découverte, dans son rôle de coordination et d’animation de la pastorale des enfants sur son secteur. Elle a rapidement adhéré à l’approche très concrète privilégiée par le forum. « On n’est pas sur des choses à savoir, à comprendre mais sur des choses à ressentir, pour voir déjà si chez nous, ça fait écho afin de pouvoir ensuite le transmettre et le partager à d’autres ». Le coin prière évolutif, la parole gestuée ou encore la photo-prière : Myriam a fait le plein d’idées – « des choses très pratiques, très simples » – et elle réfléchit déjà à les mettre en oeuvre dans sa paroisse. « L’éclairage sur la liturgie et l’intériorité (dispensé par Emmanuel Auvray, délégué diocésain à la pastorale liturgique et sacramentelle) fait écho à beaucoup de questions qu’on peut partager en communauté paroissiale : comment rejoindre les enfants par la liturgie en faisant une grande place à l’intériorité ? C’est tout à fait d’actualité ! ».
Comment je vis moi-même mon intimité avec Jésus ? Pour Myriam, le thème de l’intériorité tombe à point dans ce contexte de rentrée. Pour tout catéchiste ou animateur en pastorale, « C’est la première question à se poser, avant toute action ! (…) Les enfants perçoivent bien la cohérence qu’on peut avoir, donc il faut essayer de grandir dans cette cohérence intérieure pour être un témoin crédible ».Si elle en était convaincue en acceptant la mission confiée par l’Eglise, Myriam constate combien cela l' »encourage à être plus directement connectée ! » au Christ.
Catherine Richeux, en mission sur le doyenné de la Roche-Bernard
Catherine repart elle aussi la besace pleine « de pistes et de clés ». Depuis bientôt dix ans, elle est en mission sur le doyenné de la Roche-Bernard (9 paroisses) et intervient essentiellement dans les écoles primaires. « Nous accompagnons notamment les enfants de CE-CM vers le sacrement du pardon et de l’Eucharistie ». Catéchiste chevronnée, Catherine n’en est pas moins toujours en quête de ressources pour enrichir les rencontres qu’elle met sur pied. « Je suis venue aujourd’hui pour avoir des informations sur la prière car j’accompagne des enfants en CM avec un temps de prière en Eglise une fois par mois. » Tout au long de l’année, elle vient « piocher » auprès du service diocésain de catéchèse documents, outils et informations. Quand on prépare une rencontre, on identifie telle piste, tel symbole qui vont percuter, selon l’âge des enfants, etc. Au lieu d’aller chercher sur Internet – c’est long et toujours aléatoire – je préfère m’adresser au service diocésain qui nous aiguille ». Ce dernier est comme un « tronc sur lequel se greffer », ajoute Catherine, pour donner à l’action pastorale une dimension diocésaine essentielle. « J’aime bien utiliser leurs préparations toutes prêtes, pour gagner du temps et surtout pour être en communion avec d’autres LEME pour évangéliser ». Les apports de cette journée et plus particulièrement le concept de « coin prière évolutif » devraient lui permettre de faire le lien avec toutes les étapes de l’année liturgique dont elle contribue à déployer le sens auprès des enfants.
Du 16 au 21 juillet, s’est déroulé dans le sanctuaire de Fatima le XII ème rassemblement international des Equipes Notre-Dame* (END) sur le thème « La réconciliation, signe d’amour », avec pour fil rouge la parabole du Fils prodigue. A l’école des petits pastoureaux, éclairés par le message prophétique de la sainte Vierge, près de 9000 équipiers du monde entier (2000 français dont une délégation de trente morbihannais) ont prié ensemble, confié à Dieu leur vie conjugale et célébré dans la joie le trésor du sacrement de mariage.
Les END sont nées en 1939, d’un dialogue entre le Père Caffarel et quatre couples mariés, s’interrogeant sur leur vocation à la sainteté dans le mariage. Comment vivre dans l’état de mariage toutes les exigences de la vie chrétienne ? Mouvement de spiritualité conjugale, les END sont aujourd’hui présentes dans 80 pays des 5 continents.
Lors de la cérémonie d’ouverture du rassemblement international, Don Rino Pacigato, nonce apostolique au Portugal, a lu un message du Pape : « Consacrés aux Cœurs miséricordieux de Jésus et de Marie, vous pouvez compter sur sa grâce, tout comme, il y a cent un an, en la personne de la Vierge Mère de Dieu, la grâce a resplendi aux yeux des trois petits bergers et a façonné leurs vies afin de “sauver des pécheurs”. En souhaitant que cette passion des petits bergers s’empare des époux, des parents, des enfants membres des Équipes Notre Dame semées de par le monde ».
Faire équipe
En cette rentrée, dans le Morbihan, ils sont près de 150 couples à retrouver leur équipe – composée chacune de 4 à 5 couples et d’un conseiller spirituel – et le rythme des rencontres mensuelles. Les END sont structurées en deux secteurs sur le département : Lorient (12 équipes) et Vannes-Pontivy (22 équipes). Lors de la messe de rentrée, les équipes confieront leur année au Seigneur : dimanche 16 septembre, à 11 h, église Saint Guen de Vannes. « Une des missions des équipes Notre-Dame est de réfléchir à la vocation des époux et à la grâce du sacrement de mariage », exposent Thierry et Béatrice Cramet, mariés depuis trente ans. C’est au cours de leurs fiançailles qu’ils ont découvert la fécondité du partage avec d’autres couples se préparant au mariage. « Cela nous a plu de prendre du temps pour notre couple et de passer des week-ends avec d’autres fiancés : sessions, retraite, « Vivre et aimer », … L’année suivant notre mariage, nous avons alors intégré une équipe END ; il nous a semblé naturel de faire quelque chose avec d’autres couples ! ». A leur arrivée sur Muzillac, ils n’ont d’ailleurs pas tardé à monter une équipe Notre-Dame locale.
Six axes concrets d’effort
Rejoindre une équipe Notre-Dame, c’est décider de faire équipe pour poursuivre un but commun : vivre pleinement, au quotidien, le sacrement de mariage. Pour cheminer et porter du fruit, avec la grâce de Dieu, les équipiers se donnent des axes concrets de progression spirituelle en couple. Une fois par mois, au cours d’un repas fraternel, ils partagent joies et difficultés sur six points concrets d’effort : la lecture quotidienne de la Parole, l’oraison, la prière en couple, le Devoir de S’Asseoir, une retraite annuelle et une règle de vie. Ils approfondissent également un thème d’année. L’équipe de Muzillac réfléchira ainsi sur la vie des époux Martin, sur le thème « La sainteté à portée de main ».
« Parce qu’ils (les couples) connaissent leur faiblesse et les limites de leurs forces, sinon de leur bonne volonté, parce qu’ils expérimentent chaque jour combien il est difficile de vivre en chrétien dans un monde païen et parce qu’ils ont une foi indéfectible en la puissance de l’entraide fraternelle, ils ont décidé de faire équipe. » Charte des équipes Notre-Dame, 1947
Prière et entraide
Au sein de l’équipe, des réalités parfois très diverses sont partagées ; « certains couples ont de jeunes enfants, d’autres ont vu les leurs quitter la maison, …, c’est une grande richesse ». Quant au prêtre, il est équipier à part entière. Il participe aux échanges, partage sur sa vocation et témoigne de son ministère. « La réflexion du prêtre sur le sacrement de l’ordre et notre réflexion de couple sur le sacrement de mariage se font écho ». Complémentarité des états de vie, enrichissement mutuel, … Thierry et Béatrice témoignent des fruits pour leur couple. « On va dans une équipe en tant que couple et pour vivre notre foi en couple, pour se sentir soutenu et encouragé par les autres. A travers cette entraide spirituelle, nous cheminons, pour nous améliorer dans notre vie de couple chrétien (…) Quand un couple dit : ‘nous, on n’arrive pas à prier à deux ‘, on s’écoute et on essaie de s’entraider – ‘vous pourriez mettre en place ceci ou cela’, … ».
Dans la prière et l’entraide, des liens se créent entre les foyers ; parfois, un couple sollicite un équipier comme parrain ou marraine. « Des barbecues, des sorties, … chaque équipe trouve ses formes et son rythme de convivialité. Vivre cette fraternité est la conséquence logique de la vie d’équipe qui fait qu’on aime prendre du temps ensemble ».
C’est dans la joie du rassemblement international de Fatima que Thierry et Béatrice achèvent leur mission de couple responsable de secteur, après trois ans de service. Retour sur les moments marquants de l’évènement, vécus par la délégation morbihannaise : 14 couples issus de 11 équipes du diocèse et le Père Gildas Kerhuel.
Les perles du rassemblement
Messes, conférences, témoignages de couples, méditations du Père Tolentino de Mendonça, pèlerinage sur les pas des bergers de Fatima, veillées, adoration, … (Voir le blog du rassemblement) Et comme à chaque rassemblement national, 4500 couples ont vécu un « DSA géant » à Fatima. (Le Devoir de S’Asseoir est un temps de dialogue entre époux, un face à face sous le regard de Dieu, pour faire le point sur sa vie de couple, sa vie de famille, etc.). Le parvis du sanctuaire a offert ce jour-là un décor « pointilliste » ; 4500 ombrelles chamarrées abritant autant de dialogues conjugaux. Sous « le manteau de Marie », chaque couple échangeait dans sa langue mais tous portés par la même dynamique, dans une unité de temps et de lieu : « Quelle force ! Quel recueillement !». Le temps d’envoi a été marqué par l’invitation à renouveler entre époux ses promesses de mariage. Symboliquement, « nous avons échangé une alliance ‘réglable’ explique Béatrice. Nous étions 9000 sur l’esplanade à le faire, chaque couple dans sa langue : un brésilien, un américain, des africains, … ! ».
Tout au long du rassemblement la pédagogie du mouvement est vécue au sein des « réunions brassées ». « La force du mouvement, c’est que la méthode est la même partout dans le monde. Les sujets de préoccupations ne sont pas éloignés».
Une nouvelle équipe Tandem
Le thème pour les six prochaines années a été donné : « Vocation et mission ». « Les responsables ont insisté sur la mission des époux chrétiens : comment témoigner de manière simple sur notre joie du mariage ? Comment sortir de l’entre-soi des END pour rayonner de la grâce procurée par le sacrement de mariage vers les périphéries ? ». Les pistes d’action ne manquent pas : proposer dans les paroisses aux couples mariés de rejoindre une END, faire le lien entre le mouvement, les prêtres et les équipes de préparation au mariage et d’accompagnement des catéchumènes adultes, etc. « Une nouvelle équipe Tandem (pour les couples, mariés ou non, plus ou moins loin de l’Eglise) va se lancer cette année, avec le soutien des END» se réjouissent Thierry et Béatrice. (En savoir plus sur les équipes Tandem).
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