12 heures pour le Seigneur
DML – FEVRIER 2019
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4e chantier : Le patrimoine au service de la mission
Comme pour les autres chantiers abordés lors de la visite pastorale, la réflexion autour du patrimoine immobilier a été guidée par le souci de la mission. Quels besoins pastoraux, quelles initiatives d’évangélisation les bâtiments disponibles – anciens presbytères, anciennes écoles, etc. – peuvent-ils servir ? Dans cette veine, un projet se concrétisera en janvier : l’arrivée d’une nouvelle communauté religieuse apostolique, dans l’ancien couvent de Quistinic !
Au cours de la visite, Monseigneur Centène, son équipe épiscopale et les équipes pastorales ont rencontré les religieux et religieuses du Pays du Faouët à l’abbaye de Langonnet : les pères spiritains (Langonnet) , les soeurs dominicaines du Saint-Esprit (Pont-Callec), les filles de Jésus (Plouay). Etait également présente la fraternité Tiegezh Santez Anna (Roudouallec).
Après avoir présenté son charisme et son action au niveau des paroisses et des populations, chaque congrégation a pu exprimer ses joies, ses difficultés et faire part de ses réactions quant au réaménagement pastoral.
La vie consacrée au cœur du réacteur pastoral
Monseigneur Centène a rappelé l’importance de la vie religieuse pour la vitalité des paroisses. « La vie religieuse est indispensable pour la vie chrétienne et l’annonce de Jésus-Christ aujourd’hui, chez nous, abonde le Père Ivan Brient, vicaire général. Nous le savons car, lorsqu’une communauté religieuse disparaît, on constate un grand vide »…
Là où elles sont implantées, les communautés religieuses sont un formidable soutien à la mission de proximité : catéchisme, écoute spirituelle, soins de santé, diaconie, etc.
Ce fut longtemps le cas à Quistinic où des filles de Jésus (de Kermaria) ont assuré des ministères variés, auprès des plus jeunes notamment : enseignement, catéchisme. Il y a une dizaine d’années, la congrégation a malheureusement été contrainte de revoir ses implantations et de regrouper les sœurs à Plouay, où elles vivent en communauté fraternelle au service de la mission. Elles sont engagées dans différents lieux d’insertion : le service évangélique des malades surtout à l’EHPAD, la participation à l’animation liturgique, à la pastorale des obsèques. « Dans le quartier, nous avons le souci de vivre la proximité dans le partage des joies et des peines des habitants, dans la visite des personnes malades, isolées, et la proposition de la communion à domicile, dans l’accueil des personnes au presbytère, … « .
Des sœurs rwandaises arrivent à Quistinic !
L’idée est née de revitaliser le tissu religieux en suscitant l’implantation d’une communauté religieuse jeune, capable de soutenir localement les équipes pastorales. Un appel a été lancé en ce sens à l’ensemble des congrégations et de nombreux fidèles ont prié à cette intention, en particulier lors du grand pardon de Quistinic… En juillet dernier, leurs prières ont été exaucées : des sœurs pallottines (soeurs missionnaires de l’apostolat catholique) se sont manifestées ! Trois religieuses – deux rwandaises et une congolaise – s’installeront en janvier prochain dans l’ancien couvent de Quistinic.
Les soeurs pallottines sont une congrégation internationale de femmes qui servent dans 18 pays, selon la spiritualité apostolique de saint Vincent Palloti.
Au service du doyenné de Plouay, « une sœur sera responsable de la catéchèse des enfants, une autre aidera à l’animation en pastorale dans les collèges » précise le Père Emile Bigumira.
3e chantier : L’évangélisation des jeunes
Après les doyennés de Plouay et du Faouët, le doyenné de Gourin a accueilli Monseigneur Centène et son équipe pour la suite de la visite pastorale. Avec les acteurs pastoraux concernés, ils se sont attelés à un nouveau chantier : l’évangélisation des jeunes. Afin de planter les bases de la réflexion, le Père Jean –Paul Sossah, prêtre référent de la pastorale des jeunes sur le Pays du Faouët, est allé à la rencontre des quatre curés-doyens en amont de la visite : il a dressé un état des lieux des propositions existantes et commencé à discerner trois priorités.
Fort de son tour d’horizon de la pastorale des jeunes dans les doyennés, le Père Sossah pose un regard à la fois lucide et interpellant :« Les jeunes, nous les ‘avons’ ! Nous savons où ils sont : dans les établissements scolaires, secondaires et professionnels, dans les groupes, dans les clubs, dans les associations, etc., et pas vraiment dans nos paroisses… Nous n’allons pas attendre qu’ils viennent vers nous ! », lance-t-il.
Trouver des accompagnateurs
Ce constat posé, une première conviction est de faire de l’appel d’accompagnateurs un point de départ. « S’occuper de la jeunesse est un travail d’équipe ! La priorité c’est aller à la rencontre des jeunes. Il faudrait trouver des personnes qui aillent à la rencontre des jeunes pour leur faire des propositions et pour être à l’écoute de leurs propositions : qu’ont-ils envie de faire ? Quelles idées ont-ils ? ». Le récent synode a d’ailleurs mis l’accent sur cette écoute des jeunes, désireux d’être « protagonistes », et sur leur mission apostolique envers leurs semblables. (Document final, n°52 à 57).
Ecouter les jeunes
Le Père Jean-Paul Sossah puise dans l’actualité du doyenné de Gourin une belle illustration de l’élan attendu. « Trois jeunes sont venus nous trouver, nous les prêtres, avec un projet concret, relate le Père Jean-Paul. Il s’agissait d’organiser un temps convivial intergénérationnel. « Nous les avons accompagnés pas à pas dans la réalisation de ce projet, qui a démarré en novembre et va se poursuivre tous les 2e samedi du mois ; cette initiative permet à des personnes de sortir de chez elles, pour vivre un après-midi avec d’autres ».Cet exemple manifeste combien une impulsion missionnaire authentique peut venir des jeunes eux-mêmes.
Pour le Père Jean-Paul Sossah, accompagner les jeunes dans la prise de conscience de leur responsabilité apostolique nécessite de déplacer le curseur pastoral. En effet, « nous nous interrogeons souvent sur ce que nous allons faire pour les jeunes. Nous situons la question de notre propre côté, observe-t-il. Il faut nous mettre à l’écoute des jeunes eux-mêmes : qu’est-ce qu’ils ont envie de faire et comment les accompagner ? ».
Former des « leaders »
Enfin, une autre priorité, également suggérée par le synode, réside dans la formation de « leaders » : « des jeunes à même de pouvoir aider les autres à faire ensemble, à l’exemple de ce groupe de trois jeunes venus eux-mêmes avec leur projet ».
La visite pastorale devrait donc inviter tous les acteurs du territoire à se mettre au travail dans ces trois directions. « La question des jeunes n’est pas facile à aborder », reconnait le Père Jean-Paul Sossah. Il faut garder à l’esprit qu’elle s’insère dans le chantier principal de la visite, à savoir le réaménagement pastoral.
Deuxième chantier : les pardons et chapelles
Après l’étude des propositions quant à la présence de l’Eglise dans le monde rural, la visite pastorale de Monseigneur Centène au Pays du Faouët s’est poursuivie autour d’un second chantier emblématique du territoire : les pardons et les chapelles. L’évêque et son équipe ont rencontré et écouté les chevilles ouvrières : représentants des comités de chapelle, prêtres, bénévoles. Dans l’attente des décisions qui seront annoncées jeudi, le père de Barmon, curé-doyen du Faouët, en charge d’accompagner ce « chantier », décrypte les enjeux de la réflexion, avec en toile de fond l’évangélisation.
« Les pardons constituent une réalité non négligeable sur nos quatre doyennés », expose le père de Barmon. D’avril à octobre, le territoire vit au rythme des pardons, qui se succèdent autour d’une multitude de chapelles. Ces pardons voient se fédérer des chrétiens et des non-croyants, désireux d’animer l’«âme»de leurs quartiers. Evènements-phares, les pardons émergent naturellement comme une « chance pour l’évangélisation », fil rouge de la visite pastorale. « C’est un ‘outil’ qui existe et qu’il ne faut pas perdre, insiste le Père Ivan Brient, vicaire général. Pourquoi inventer des choses alors qu’il en existe ? ».
Tout au long de l’année, par l’organisation logistique qu’ils requièrent, le nombre de bénévoles qu’ils mobilisent, le brassage de population qu’ils représentent et la joie de se retrouver qu’ils procurent aux habitants d’un quartier, les pardons sont un formidable levier. « Quand les commerces ont disparu et que les villages se désertifient, ce sont parfois les derniers lieux de cohésion sociale. Quand il y a une chapelle, le fait d’organiser un pardon fait que les gens se retrouvent encore, même en hiver. C’est très bon pour la vie sociale de ces campagnes et l’Eglise doit y contribuer », renchérit le Père Ivan.
Dynamiser les pardons pour évangéliser
« Dans les années 70-80, l’état de délabrement de certaines chapelles a été un élément déclencheur pour la relance de fêtes, autour des chapelles, à l’occasion des pardons » explique le Père de Barmon. Dans cette dynamique, de nombreuses chapelles ont été restaurées. Il s’agit désormais d’entretenir les édifices et de répondre au désir qu’ont les populations de s’y rassembler.
La question du renouvellement des comités de chapelle place un premier point d’attention sur les jeunes. Comment favoriser leur implication ?
» Les bénévoles vieillissent, il peut devenir compliquer d’assurer la logistique d’un repas et l’accueil d’une centaine de personnes… en particulier dans des villages où peu de jeunes, susceptibles de donner un nouvel élan, arrivent ».
D’autre part, il apparaît crucial de préserver et de renforcer le lien entre les dimensions profane et religieuse de ces fêtes.
Le Père de Barmon signale que des baptêmes sont célébrés à l’occasion de certains pardons, à la demande des familles.
De multiples initiatives concourent à faire découvrir aux plus jeunes le patrimoine religieux, à partir des pardons. « C’est ce qui s’est vécu avec les confirmands : l’année dernière, à la chapelle de Persquen, autour de la Fontaine saint Vincent Ferrier et, au début de cette année, à la chapelle saint Hervé, le samedi soir précédant le pardon, » précise le Père de Barmon.
Sur le doyenné de Ploërdut, les enfants de profession de foi découvrent les saints titulaires des chapelles, à travers les cantiques dédiés à ces saints par exemple.
Une piste intéressante réside dans la promotion du patrimoine culturel des cantiques. Le travail de « collectage » est en cours, indique le Père de Barmon. « Certains ont commencé à enregistrer sur CD les chants ; ils sont traduits sur les feuilles de chants. C’est un nouveau point d’attention et il faut aller en ce sens, insiste-t-il. « Ne pas préserver seulement la pierre mais préserver aussi les chants liturgiques ».
Culture bretonne et foi : un « terrain » propice
Le phénomène des pardons met en relief l’imbrication des dimensions culturelle et cultuelle, profane et religieuse. Des personnes ayant un intérêt pour l’histoire, la langue bretonne et l’architecture, côtoient des croyants par le biais des pardons. « Par cette rencontre des uns et des autres autour de la chapelle, certains peuvent avoir un petit déclic si Dieu le veut ! Donc c’est un terrain propice ».
Dimanche soir, l’équipe épiscopale s’est rendue à Roudouallec, au village du Moustoir, pour vivre l’office des Vêpres dominicales en langue bretonne, avec la Fraternité Tiegezh Santez Anna. Cette communauté de trois hommes – constituée en association de fidèles laïcs reconnue par le diocèse – prie, travaille et vit en langue bretonne. « Autour d’elle, une petite fraternité se retrouve mensuellement. Elle a pour mission de continuer à annoncer le Christ dans les milieux bretonnants ». Le Père Brient, également en charge de la pastorale en langue bretonne, se réjouit des ponts établis entre la foi et la culture bretonne. Au-delà de la langue, tout un esprit d’évangélisation est à cultiver, particulièrement auprès des jeunes, attachés aux racines de la Bretagne, mais ignorant parfois le Christ. « Au VIème siècle, l’Evangile a été apporté essentiellement en langue bretonne, par les moines évangélisateurs. Donc il faut travailler à la fois cet attachement au passé et cette ouverture sur l’avenir avec la question de l’évangélisation ».
Premier chantier : le monde rural
Le premier « chantier » travaillé par l’équipe épiscopale et les équipes pastorales du Pays du Faouët est la question du monde rural, avec pour focale les difficultés rencontrées par les agriculteurs. Le Père Vincent Daniel, curé-doyen de Plouay, présente les avancées de ce groupe de travail qu’il accompagnait.
Des rencontres ont eu lieu en amont pour défricher ce vaste chantier.
Quels en sont les premiers fruits ?
Père Vincent Daniel : J’ai eu l’occasion de rencontrer à deux reprises deux groupes de personnes liées au monde agricole. Toutes ont un désir très fort de faire passer quelque chose, avec leurs difficultés et leurs joies, les valeurs qui sont les leurs et dont ils veulent être porteurs.
Un des fruits de cette visite pastorale, c’est déjà d’avoir fait se rencontrer ces personnes, surtout avec les grosses difficultés qu’ils rencontrent, les suicides, … ça a permis de mettre les points sur les « i », sur le besoin d’écoute, sur ce désir de se connaître et de recréer un tissu, qui a réduit comme une peau de chagrin ces dernières décennies….
Quelles pistes ont été entrevues ?
Père Vincent Daniel : Il y a deux axes.
L’axe principal sur lequel va déboucher ce chantier, c’est d’essayer d’organiser un réseau de proximité d’écoute et de partage. Parce qu’aujourd’hui on se rend compte que, même dans le monde agricole, chaque agriculteur peut être seul sur son exploitation. Le souhait est de créer un réseau d’équipes, où ils puissent être attentifs les uns aux autres, exprimer ce qu’ils vivent, afin que, dès que l’un est en difficulté, les autres puissent se mettre à proximité de lui, aller le voir… Et ça, ça n’existe plus sur ce Pays…
L’idée est que, même si des chrétiens sont à l’initiative, ce ne soit pas forcément confessionnel au départ, pour qu’il y ait ensuite ‘intégration’ de celui qui est en difficulté, afin qu’il puisse percevoir que l’Eglise, c’est ça ! Le message de l’Evangile, c’est l’accueil, la fraternité, le soutien, la compassion. Cet axe ne sera pas facile à mettre en place car les agriculteurs sont des gens très pudiques, qui ne parlent pas facilement de leurs problèmes. Quand ils sont en situation d’échec, c’est pour eux presqu’un « déshonneur » par rapport à ceux qui réussissent…
Un 2e axe est que cette équipe leur permette ensuite d’être plus forts vis-à-vis des administrations d’Etat ou autres, qui vraiment alourdissent leur vie quotidienne, qui les prive finalement de vivre des fruits de leur travail et de leur vocation.
Ce qui a été beaucoup relevé, c’est le souhait qu’on arrête de les mépriser, de les accuser d’être des « empoisonneurs », etc.
La diaconie diocésaine déploie également des choses sur ce thème. Comment les démarches se rejoignent-elles ? Quels liens ?
Marc Jouan, diacre et nouveau délégué épiscopal à la diaconie diocésaine, est venu nous rencontrer sur le pays, avec les doyens et nous a fait part de son désir de créer une équipe, qui irait de lieu en lieu, à la demande, pour soutenir ceux qui en ont besoin. Ça va dans le même sens !
Il y a aussi des associations à faire connaître comme « Solidarités paysans », qui vient en aide à ceux qui sont en difficultés. Mais cela doit venir de l’agriculteur… Il doit être soutenu pour oser aller dire qu’il est en difficulté.
D’autre part, il y a un souhait chez les agriculteurs chrétiens de se retrouver pour partager des éléments de foi : le CMR, ..
Théâtre son et lumière saint Vincent Ferrier
Samedi 15 décembre- 20 h 30
Philippe du Teilleul met en scène « Vincent, l’infatigable apôtre de la paix », à la cathédrale de Vannes, dans le cadre de « 12 heures pour le Seigneur » avec Saint Vincent Ferrier.
Libre participation
Gilets jaunes
Dans l’épais brouillard de la colère des « gilets jaunes », la crise socio-politique presse les chrétiens d’intensifier un double faisceau : les« phares » de la doctrine sociale de l’Eglise et les « veilleuses » d’une prière humble et persévérante… Dans le sillage de la fête de l’Immaculée Conception, les Evêques ont confié la France à Marie, sa sainte patronne.
Dans un communiqué du 6 décembre (Lire sur eglise.catholique.fr), Monseigneur Georges Pontier, président de la conférence des évêques de France pointe « un déficit d’écoute et de dialogue ». Relevant « une méfiance croissante dans toute institution et la perte de confiance dans les corps intermédiaires », il appelle « chacun à assumer ses responsabilités », en vue d’un « dialogue courageux et constructif » susceptible de « contribuer à la recherche du bien commun ».
Un problème « d’humanité et de reconnaissance avant tout »
« Chacun y va de sa demande individuelle… sans forcément réfléchir aux répercussions. Cela va peut-être s’organiser davantage avec les cahiers de doléances », commente Marie-Thérèse, retraitée et membre de l’ACO (Action Catholique Ouvrière). Elle reconnait que les enjeux sont complexes et les revendications tous azimuts, parfois divergentes ; d’où l’urgence de construire un dialogue serein, entre personnes de bonne volonté.
Dirigeant d’une entreprise d’expédition express, impliqué dans un cabinet conseil en stratégie, Marc est responsable d’une des deux équipes EDC (Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens) de Vannes, placée sous le patronage des époux Martin. « Comme 80 % des français, je comprends le désarroi, moins le débordement, déclare Marc. Les « gilets jaunes » ont certes des difficultés d’ordre économique, de pouvoir d’achat, etc., mais le problème est d’abord et avant tout, un problème d’humanité et de reconnaissance ».
« Le premier capital à sauvegarder et à valoriser est l’homme,
la personne dans son intégrité », Caritas in Veritate, n° 25.
L’entreprise, un « bon laboratoire de la société »
Le thème travaillé par son équipe cette année rejoint parfaitement l’actualité : la dignité de l’homme au cœur de l’entreprise. « A notre humble niveau de chefs d’entreprise, nous devons avoir le souci des personnes, pour construire une entreprise respectueuse de la dignité de l’homme. Est-ce que je donne la parole à mes collaborateurs sur la façon dont ils vivent leur travail ? Comment est-ce que j’accueille la fragilité ? Il faut travailler sur toutes les dimensions, être capable de discerner les efforts faits par les uns et les autres – du manutentionnaire au directeur – et reconnaître la valeur que chacun apporte à l’entreprise ».
Salariés, entrepreneurs, professions libérales, artisans ou commerçants, … Le dénominateur commun est l’« écart ressenti entre nous et ceux qui nous gouverne », et par conséquent la difficulté à entrer en dialogue. « Les gens ne se sentent ni considérés, ni écoutés. Dans un pays où le chômage dépasse les 10% dans certaines régions, ce sentiment de non reconnaissance est amplifié ».
Ainsi, le mouvement des « gilets jaunes » révèle des enjeux tels que le renouvellement en profondeur des corps intermédiaires et une application saine du principe de subsidiarité, comme clefs de voûte de l’organisation sociale. « Des syndicats non représentatifs, des partis politiques largement critiqués : si on en arrive là aujourd’hui, c’est probablement parce que ça n’a pas fonctionné. De la même façon que, dans l’entreprise, le management intermédiaire a un rôle essentiel à jouer, il faut trouver à l’échelle de la société des relais et reformer des corps intermédiaires, retrouver de la subsidiarité, … Avec l’éclairage du contexte actuel, ces valeurs apparaissent comme des valeurs clefs ! ».
L’aspiration à une vie digne
Même constat chez Marie-Thérèse (Pontivy). « La déconnexion entre les pouvoirs et la base ne date pas d’aujourd’hui ! observe-t-elle. « Les syndicats ne mobilisent plus aujourd’hui, tout comme les partis politiques. Le manque de dialogue fait qu’on arrive à ces moments de violences ».Bien qu’elle regrette que les revendications individuelles et catégorielles puissent occulter la recherche du bien commun, Marie-Thérèse reconnait que « le fait de se retrouver et d’échanger sur leurs difficultés a du sens pour les ‘gilets jaunes’».
« N’étant pas engagés dans un mouvement, une structure collective, etc. ils n’ont pas d’espace pour se retrouver et partager. Ils ont peur ou tout simplement honte d’en parler, poursuit-elle.« Le fond du problème, c’est le besoin d’être reconnu et entendu dans son aspiration à une vie digne : comment vivre dignement ? ».
Marc conclut quant à lui qu’« il ne faut pas attendre de l’Etat et des pouvoirs publics les réponses à tout. C’est à nous tous de faire ! ».
Promouvoir « tout homme » et « tout l’homme »
A l’heure où l’équation peut sembler impossible, dans une économie hyper-globalisée, où le consumérisme exacerbe l’individualisme et réciproquement, l’enseignement social de l’Eglise offre des « orientations sûres à la solution des problèmes concrets » (Mater et Magistra, 1961) : bien commun, respect de la création, juste rémunération du travail pour garantir une vie digne aux familles, destination universelle des biens, des corps intermédiaires capables de promouvoir la justice sociale…Tout chrétien peut approfondir ces balises afin d’en vivre et de contribuer à édifier une société juste et fraternelle. A travers ces repères, l’Eglise offre au monde « ce qu’elle possède en propre : une vision globale de l’homme et de l’humanité ». (Populorum progressio).
Ecologie humaine, « famille » humaine : pas sans Dieu !
Quelle éthique économique ? Dans son encyclique sociale « Caritas in Veritate », Benoît XVI approfondit une vision fondamentale du développement intégral, dans la continuité de l’enseignement de ses prédécesseurs, en particulier de saint Paul VI dans « Populorum progressio » (1967). « Sans la perspective d’une vie éternelle, le progrès humain demeure en ce monde privé de souffle. Enfermé à l’intérieur de l’histoire, il risque de se réduire à la seule croissance de l’avoir » expose-t-il au n°11.
Au-delà de ce que l’on peut attendre des institutions, le magistère met ainsi l’accent sur une vision transcendante de la personne et sur la responsabilité de chacun. « En réalité, les institutions ne suffisent pas à elles seules, car le développement intégral de l’homme est d’abord une vocation et suppose donc que tous prennent leurs responsabilités de manière libre et solidaire. Un tel développement demande, en outre, une vision transcendante de la personne ; il a besoin de Dieu ».
« Il n’y a donc d’humanisme vrai qu’ouvert à l’Absolu, dans la reconnaissance d’une vocation, qui donne l’idée vraie de la vie humaine .
Populorum progressio.
Se former à la doctrine sociale de l’Eglise :
contacter le service de formation permanente
Notre-Dame du Roncier sur les flots de l’Oust
Vendredi soir 7 décembre, les paroissiens et passants ont vu arriver en bateau sur les eaux de l’Oust la statue de Notre-Dame du Roncier, et l’ont escortée en procession jusqu’à la basilique éclairée aux chandelles. Ambiance féérique à Josselin pour la fête de Marie, fête des lumières.
« C’est une première» raconte fièrement le père Marbaud, curé de Josselin et recteur du sanctuaire. « Nous avons fait fort parce que nous avons mis Notre Dame sur une petite barque éclairée qui est venue sur les flots de l’Oust ». Massée devant le quai fluvial, la centaine de participants et de curieux a pu assister à l’accostage de la Vierge dans la nuit, sans encombres, après un « petit son et lumière où nous avons repris l’histoire de cette spiritualité josselinaise typique de Notre-Dame du Roncier, et mimé les intentions déposées dans le livre de la basilique. »
La foule a ensuite processionné aux pieds du château, renouant avec la tradition, jusqu’à la basilique où une messe a été célébrée à la lumière de centaines de cierges. « Nous avons honoré, prié, chanté la Vierge Marie », continue le père Marbaud, enchanté d’avoir autant de participants. « C’est une des grâces, peut-être, de Josselin. Nous avons fait une consécration à Notre-Dame pour que les enfants et les familles soient protégés. »
Et l’avenir ? « Nous verrons la fécondité spirituelle que portera ND du Roncier, Marie médiatrice de toute grâce qui enlève les épines de nos vies », répond le père. Mais déjà, ouvrir une petit magasin d’objets religieux et de livres spirituels fait partie des projets. « Nous ferons peut-être aussi des statues et des médailles à l’effigie de ND du Roncier ». Un accueil des pèlerins pourrait être mis en place, des demandes ayant été reçues en ce sens depuis la création du site internet. « Plusieurs projets sont encore dans le secret des coeurs » pour faire connaître le sanctuaire au-delà des frontières du Morbihan et de la Bretagne, et « afin que Josselin soit un Lourdes breton »…. A la grâce de Notre-Dame du Roncier !
En attendant la vidéo à venir, écoutez et regardez l’homélie aux chandelles du père Marbaud dans la basilique.
Instant de toute beauté dans la simplicité et la profondeur des paroles d’un homme de Dieu :
Visite pastorale du Pays du Faouët
Premier chantier : le monde rural
Deuxième chantier : Les pardons et chapelles
Troisième chantier : Les jeunes
Quatrième chantier : Le patrimoine immobilier
A lire aussi : « Pays du Faouët : Le levain est dans la pâte ! »
Conclusions : voir les vidéos au bas de l’article
10 jours, 5 chantiers, un défi : poursuivre la mission d’évangélisation.
Monseigneur Raymond Centène et son équipe épiscopale ont démarré leur visite pastorale du Pays du Faouët. Le territoire couvre 4 doyennés – Le Faouët, Gourin, Guémené-sur-Scorff et Plouay – soit 30 paroisses pour 38 700 habitants. Accompagnés par l’Evêque et son équipe épiscopale, les acteurs pastoraux du Pays ont 10 jours pour creuser cinq « chantiers », discerner les pistes et dresser les plans pour la mission !
Si le coup d’envoi de la visite a été lancé hier matin à Plouay, la dynamique pastorale est enclenchée depuis plusieurs semaines. Des réunions préparatoires ont fait se rencontrer et réfléchir ensemble les acteurs pastoraux du territoire autour des cinq problématiques identifiées : le réaménagement pastoral, le monde rural avec pour focale les agriculteurs en difficulté, les pardons et les chapelles, les jeunes et enfin le patrimoine immobilier.
L’évangélisation pour feuille de route
Pour le Père Emile Bigumira, archiprêtre du Pays du Faouët, les fidèles sont prêts à relever ce défi et à suivre le cap missionnaire donné par la visite pastorale. « Avec le peu de moyens humains qui nous restent aujourd’hui, pouvons-nous continuer à faire comme on a toujours fait ? Ou bien faut-il changer ? Le moment est favorable ! Mais tout en ayant cette idée que l’Evangile doit continuer d’être annoncé avec le peu de moyens qui nous restent. C’est ça le fil rouge ».
Etudier le sol avant de démarrer l’ouvrage
Le Père Emile Bigumira met l’accent sur les traits communs qui font l’unité de l’ensemble du Faouët. « De manière générale, nous avons de petites communautés paroissiales ». Un autre aspect réside dans la ruralité. « Ce sont des communes qui n’ont pas tous les services comme on les trouve en ville, ce qui suppose des déplacements », relève le Père Ivan Brient. D’autre part, « la richesse du patrimoine religieux et des pardons est très typique de ces 4 doyennés ».
Comme l’a souligné Monseigneur Centène, le travail préliminaire accompli constitue un premier fruit de la visite pastorale, dans le sens où il contribue à « construire l’unité », celle du pays visité d’une part et, plus largement, celle du diocèse. « Tout ce travail de défrichage en amont est véritablement essentiel à la visite. On peut dire qu’il est même un de ses objectifs essentiels », a introduit l’Evêque.
« Si nous procédons à des visites pastorales, c’est précisément pour ne pas décréter, légiférer ‘de haut’, mais pour partir toujours davantage de la réalité, insiste Monseigneur Centène . Cette réalité, il ne s’agit pas pour nous de l’imaginer, ou de l’idéaliser, il faut que le travail parte véritablement de la base ».
« Partir de la base »
Comment cet esprit de subsidiarité anime-t-il tout le processus de la visite ? Le Père Emile précise les modalités de préparation de la visite de l’Evêque. « Les chantiers ont été défrichés au niveau des paroisses par les équipes pastorales mais pas que… Nous avons consulté largement les paroissiens. C’est un travail important de permettre aux gens de s’exprimer, en vue de prendre, non pas une décision de prêtre, mais une décision concertée. Sur les cinq thèmes, j’ai appelé les chrétiens à regarder les choses en face, avec réalisme et à s’exprimer avec objectivité. Car l’Evêque n’a pas envie de nous parachuter des solutions ! Il veut nous écouter et, à partir de nos propositions, nous donner des conseils et prendre une décision ».
« Rééquilibrer nos forces »
Puisqu’il ne s’agit pas de mener en un seul jet une restructuration globale du diocèse mais bien de procéder étape par étape, l’équipe épiscopale va à la rencontre des territoires, des archiprêtres, des doyens, de manière à ajuster les décisions au terrain. « Sur la côte, en ville, dans le rural, que ce soit le rural de l’ouest ou de l’est, … les réalités sont très différentes ».
Ce travail a commencé en février dernier avec la visite pastorale du Pays de Ploërmel. Il se poursuivra après le Faouët sur le secteur de Guer-Malestroit durant le Carême 2019.
Dans quel esprit va se vivre le chantier principal de cette visite pastorale, à savoir le réaménagement pastoral ?
Mgr Centène : La plupart des diocèses ont déjà procédé à leur réaménagement 2 fois, 3 fois depuis les années 60. Ceci s’est fait avec l’idée que le travail pastoral se concentre autour du prêtre et que, par voie de conséquence, au fur et à mesure où le nombre de prêtre diminue, le travail se concentre, les paroisses se regroupent et des déserts de plus en plus étendus se créent.
Lorsque nous avons décidé de ne pas entrer dans cette perspective de regroupement de paroisses, qui semblait s’imposer à tous les diocèses, c’est d’une part parce que nous avions beaucoup de prêtres mais surtout parce que nous avions énormément de laïcs, qui étaient en mesure de prendre en charge les éléments essentiels de la pastorale : annoncer la Parole de Dieu, La célébrer, La vivre à travers la charité et gérer de façon cohérente les affaires de la paroisse.
Aujourd’hui, dans la plupart des cas, ces personnes qui collaboraient ainsi à la charge pastorale ne se sont pas renouvelées. Nous avons donc créé des GAP (groupes d’animation paroissiale) mais qui sont les mêmes depuis leur création il y a 17 ans. Nous avons du mal à trouver des gens pour prendre leur succession.
Donc si, aujourd’hui, nous envisageons de réaménager l’espace pastoral, ce n’est pas tant parce que nous manquons de prêtres mais parce que nous manquons de laïcs. C’est dans cette perspective qu’il nous faut maintenant rééquilibrer nos forces.
Espace Caté – Les sacrements
Illustrations : « Couleurs d’Évangile », éditions SILOE SYPE, Jean-François Kieffer
Suivant l’organisation des paroisses, ces différents sacrements peuvent être reçus pendant l’enfance et l’adolescence. Il faut se rapprocher de votre paroisse pour faire votre demande et connaître les possibilités.
JMJ 2019 à Saint-Pern
Les JMJ de Panama en Bretagne ! Voir le site
Le fil rouge de ces JMJ 2019 est la réponse de la Vierge Marie à l’appel de Dieu : «Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole» (Lc 1,38) : une invitation à se mettre à l’écoute docile de la Parole du Seigneur, pour se faire serviteurs et servantes. Dans la foulée du « oui » de Marie, le Pape François appelle les jeunes au don d’eux-mêmes, courageux et généreux :
« C’est la réponse de quelqu’un qui a compris le secret de sa vocation : sortir de soi et se mettre au service des autres. Notre vie n’a de sens que dans le service de Dieu et du prochain. » Lire le message du Pape.
Qui organise ? Où cela se passe-t-il ? Quel programme ? Lire plus
Prière des JMJ 2019
Père Miséricordieux, toi qui nous appelles à vivre la vie comme un chemin vers toi : aide-nous à regarder le passé avec gratitude, à assumer le présent avec courage, et à construire le futur avec espérance. Seigneur Jésus, notre ami et notre frère, merci pour ton regard d’amour. Fais que nous sachions écouter ta voix qui résonne dans nos cœurs avec la force et la lumière de l’Esprit Saint. Fais-nous la grâce d’être une Église en sortie, qui annonce avec une foi vive et un visage jeune la joie de l’Évangile, pour travailler à la construction d’une société plus juste et fraternelle comme nous la rêvons.
Nous te prions pour le Pape et les évêques ; pour les prêtres et les diacres ; pour la vie consacrée et les volontaires ; pour les jeunes et tous les participants aux prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse au Panama, et pour ceux qui se préparent à les accueillir. Sainte Marie La Antigua, Patronne de Panama, fais que nous puissions vivre et prier avec la même générosité qui fut la tienne : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38). Amen.
Hymne des JMJ
Programme des JMJ à Saint-Pern
- Samedi 26 Janvier 2019
10h00 : Accueil des pèlerins
11h00 : Lancement des JMJ !
Midi : Repas tiré du sac
13h00 : Consignes et informations pour l’après-midi
14h00 : Catéchèses
15h15 : Lancement des ateliers
Confessions tout l’après midi (à partir de 15h00)
17h00 : Goûter
17h30 : Vêpres puis temps libre
18h30 : Repas
21h00 : Veillée
23h00 : Fin de veillée + Adoration
- Dimanche 27 Janvier 2019
7h30 : laudes (pour les plus courageux !)
8h00-9h00 : Petit déjeuner
09h30 : Témoignages de jeunes au Panama
10h00 : Rediffusion de l’homélie du pape
(celle du samedi, avec le décalage horaire)
10h30 : Réflexion à partir de cette homélie
11h00 : Temps libre
11h30 : Repas international
13h45 : Messe
15h00 : Envoi
15h30 : Fin
Mgr d’Ornellas jeudi 22 novembre
Pour continuer d’éveiller et de former les consciences sur les questionnements bioéthiques, Monseigneur Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et responsable du groupe de travail « Bioéthique » de la Conférence des Évêques de France, interviendra jeudi 22 novembre sur le thème : « Technologies biomédicales : et l’homme dans tout cela ? ».
JEUDI 22 novembre 2018 à 20 h 30
Église Saint Vincent-Ferrier, VANNES
À l’issue de plusieurs mois de consultation et de débat, le comité consultatif national d’éthique a rendu publique son avis, le 25 septembre, clôturant ainsi le processus des Etats généraux de la bioéthique. Il appartient désormais aux parlementaires de proposer un texte de révision de la loi de 2011. Initialement prévu début 2019, cet examen d’un projet de loi n’interviendra pas avant l’été 2019, après les élections européennes du 26 mai.
Si l’ouverture de la PMA à toutes les femmes et la question de la filiation continuent d’occuper une large part dans les débats, d’autres volets soulèvent des questions majeures et appelle un discernement éthique : neurosciences, modification du génome, diagnostics pré-implantatoires, diagnostics préconceptionnels, recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, fin de vie, etc. Face aux demandes d’accès aux innovations biomédicales, il convient de s’interroger sur les conséquences profondes concernant l’avenir et la vision de l’homme.
Promouvoir la dignité de la personne humaine
Permettre aux parents de poser des « choix procréatifs éclairés »… Ce sont les termes employés par le gouvernement australien pour présenter le lancement d’un essai clinique au sujet des tests préconceptionnels. Loin d’être anecdotique, cette formulation traduit bien l’enjeu de la réflexion bioéthique et, de manière générale, la menace sous-jacente : la liberté et l’autonomie de l’individu, ses désirs et la quête de performance exacerbés, au point de primer sur le bien commun et jusqu’à évincer l’accueil de la vulnérabilité ainsi que la dignité inviolable et inaliénable de la personne humaine… L’éclairage de l’Église, experte en humanité, peut venir réveiller les « consciences endormies ».
Lire la lettre de Mgr d’Ornellas, aux catholiques d’Ille et Vilaine du 17 janvier 2018.
Les opinions et arguments de citoyens, experts, associations collectés au fil des Etats généraux ont fait l’objet d’un rapport de synthèse de 224 pages, publié ici.
Alliance Vita : « Touche pas à mon père »
Hier, de 13 h à 14 h, sur le port de Vannes, comme dans 70 villes de France, une cinquantaine de personnes alertait la population sur les dangers d’une extension de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. Grâce à une mise en scène symbolique et efficace – « Touche pas à mon père » – mais aussi à travers l’échange direct avec les passants, Alliance Vita a interpellé de manière pédagogique et percutante sur cet enjeu brûlant de la révision des lois de bioéthiques : faire naître des enfants sans pères.
Un garçonnet, représenté par une silhouette, lève les yeux vers la République qui le surplombe, ténébreuse et confortablement assise, sous les traits d’une femme portant une écharpe tricolore et un bonnet phrygien : « Touche pas à mon père ! » l’avertit-il.
« PMA, jamais sans papa ». L’alerte est lancée, Marianne n’a qu’à bien se tenir ! Dans la veine des hapennings précédents signés Vita, la scénographie fait mouche. En un regard, elle vise à faire comprendre les menaces que la réforme envisagée par le gouvernement fait peser sur des principes fondamentaux. Lu par un père au micro, le message qui accompagne cette mise en scène développe les enjeux essentiels. « Oui à la reconnaissance du rôle essentiel du père pour l’enfant, non à une PMA qui priverait délibérément des enfants de père, non à l’éviction de la paternité et de la responsabilité paternelle, oui à la reconnaissance des rôles complémentaires du père et de la mère, priorité à une véritable lutte contre l’infertilité. »
En savoir plus et rejoindre la mobilisation
« Pour les enfants de demain »
Pas de slogan creux sur les pancartes mais un simple appel, sobre et efficace, à refuser le profonde injustice qui serait faite aux enfants à naître si le projet de loi se concrétisait. Ils sont plusieurs dizaines à se déployer sur le port et à engager la discussion avec les passants. Parmi les nombreux jeunes présents ce jour-là, certains sont susceptibles d’aborder le sujet avec leurs parents. Des bracelets « Touche pas à mon père » leur sont distribués ainsi qu’une enveloppe contenant informations et arguments, pour éclairer les consciences quant aux conséquences sur l’avenir et la conception de l’homme.
Suite aux Etats généraux de la bioéthique (rapport de synthèse publié en juin dernier), le comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu le 25 septembre un avis favorable concernant l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation aux couples de femmes et aux femmes seules. Favorable mais pas unanime. Au sein même du comité, Yves Charpenel, premier avocat général auprès de la Cour de cassation, et Florence Gruat, docteur en éthique et praticienne hospitalière, ont fait valoir leur position dissonante, exprimant « le souhait que soit maintenu résolument le statu quo fondé sur la plus grande prudence, qui incite à ne pas lever les réserves déjà émises ». « Nous réaffirmons qu’il nous est apparu que la société, et tout particulièrement les enfants avaient à l’heure actuelle, un besoin pressant de sécurité et de stabilité, et qu’au regard des incertitudes soulevées par l’ouverture de l’AMP à toutes les femmes, de ses conséquences sur la place de l’acte médical et le risque de marchandisation des produits du corps humain, le maintien d’un statu quo apparaît un moindre risque ».
Dans l’hypothèse où la PMA serait étendue, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, s’est récemment déclarée favorable au remboursement de celle-ci pour toutes les femmes ainsi qu’à la reconnaissance préalable de la filiation des mères homosexuelles y ayant recours*.
Ni la promesse présidentielle, ni l’avis positif du Comité consultatif ne peuvent balayer les doutes et faire taire les inquiétudes légitimes suscitées par la réforme envisagée : des controverses envahissantes et des divergences peu opportunes à l’approche des élections européennes… Toujours est-il que l’examen du projet de loi par l’assemblée nationale a été reporté à l’été 2019.
Former les consciences est un défi de plus en plus pressant ; divers groupes, associations, services d’Eglise, etc. s’y emploient depuis le lancement des Etats généraux et mènent en ce sens des actions de formation et de sensibilisation de proximité.
Se former : Participer au cycle de formation « Université de la vie » 2019 : 4 soirées de formation bioéthique En savoir plus
*L’assistance médicale à la procréation (AMP) est aujourd’hui réservée aux couples homme-femme souffrant d’infertilité médicalement avérée ou risquant de transmettre une maladie grave à leur enfant. Dans son avis, le Comité consultatif national d’éthique utilise ces termes « AMP », théoriquement censés ne pas pouvoir concerner des couples femme-femme, chez lesquels l’incapacité à concevoir ne relève d’aucune pathologie mais de la biologie elle-même, la reproduction humaine étant sexuée…
**A l’heure actuelle, chez un couple de femmes ayant recouru à une PMA à l’étranger, celle qui n’a pas accouché de l’enfant n’est pas reconnue par le droit français de la filiation : l’épouse de la mère (les deux femmes doivent être mariées) doit entamer une démarche d’adoption. (En ouvrant le mariage aux couples de même sexe, la loi Taubira du 17 mai 2013 leur a ouvert l’adoption plénière, dans les mêmes conditions que pour les couples hétérosexuels, indépendamment du mode de conception).
Une bande-dessinée pour Sainte Anne
« Keranna, l’histoire de sainte Anne d’Auray»
Retracer en BD l’histoire de sainte Anne d’Auray au moment des apparitions, mais aussi à travers les siècles, dans le contexte de l’Histoire de France, de Bretagne et du diocèse, c’était le projet de l’équipe d’Ar Gedour et du scénariste/dessinateur René le Honzec. C’est désormais chose faite !
Ar Gedour est un blog breton d’information sur l’actualité spirituelle et culturelle de Bretagne afin de sensibiliser les bretons à la dimension « Feiz ha Breizh – Foi et Bretagne ».
En savoir plus
« Un de nos fidèles amis, René le Honzec, est venu un jour nous proposer de travailler ensemble sur un ouvrage qui serait dédié à Sainte Anne d’Auray », explique Eflamm Caouissin, responsable d’Ar Gedour, et délégué diocésain à la pastorale du breton. » J’ai tout de suite été enthousiasmé par le projet, car pour moi c’était un peu comme reprendre le flambeau de mon grand’père pour participer au rayonnement du lieu. En effet, René devait figurer dans un film sur Keriolet que souhaitait réaliser mon grand-père, film qui malheureusement n’a pas pu aboutir pour diverses raisons. D’autre part, depuis longtemps nous souhaitions publier des livres via Ar Gedour« .
« L’idée n’est pas de faire une opération commerciale avec cette bande-dessinée » complète-t-il
Car la particularité de la bande-dessinée est qu’elle peut aussi se lire en « RA ». Mais qu’est-ce donc que cela ? Une nouvelle manière d’aborder la lecture en proposant des contenus supplémentaires exclusifs : reportages, liens vers des contenus internets ou vidéos, images en 3D, vues à 360°… en scannant la BD avec votre smartphone ou votre tablette ! « L’avantage de ce système est que l’on peut faire évoluer les contenus. La BD est donc toujours en évolution, et les nouveaux marqueurs de RA seront régulièrement accessibles sur le site d’Ar Gedour. » Une sainte Anne résolument moderne !
« Keranna », c’est évangéliser aussi en faisant mieux connaître Ar Gedour, et en permettant à chacun de participer à ses projets, nombreux, pour la promotion de la foi et de la culture en Bretagne, «Feiz ha sevenadur». Car les bénéfices de la vente des bandes-dessinées serviront pour des chantiers « Feizh ha Breizh », tels la rénovation d’une chapelle près de Pontivy, ou l’édification d’une statue géante de sainte Anne (plus de 10 mètres) à la pointe de la Bretagne… Avis aux donateurs …
Le livre sera disponible dans les commerces début décembre (sont partenaires la librairie La Procure et la librairie du sanctuaire), mais il est possible de le pré-commander jusqu’au 30 novembre sur le site d’Ar Gedour. Les BD pré-commandées seront dédicacées, et accompagnées d’un « petit plus ».
Autre surprise, l’éditeur et le dessinateur ont souhaité faire apparaître des personnes réelles parmi les personnages de la BD comme cela se faisait autrefois sur les vitraux : « c’est notamment un clin d’œil à ceux qui nous ont soutenu … et à certaines figures ! » … Qui reconnaîtrez-vous ?!
4000 exemplaires seront imprimés pour la première édition, plus 100 exemplaires en version luxe. « Nous projetons de l’éditer également en breton et en anglais ». A ce jour, 2500 exemplaires sont déjà réservés, dont 2000 par les Editions du Triomphe… il est encore temps de faire un beau cadeau de Noël !
Monseigneur Centène soutient le projet, et a préfacé l’ouvrage :
[…]René Le Honzec et Ar Gedour ont voulu apporter leur pierre à cette œuvre multiséculaire pour honorer Sainte Anne et pour que les générations à venir en connaissent l’histoire. Qu’ils en soient vivement remerciés et que Sainte Anne, patronne des Bretons, accompagne chacun de ceux qui liront ces pages.
Extrait de la préface de Mgr Centène, octobre 2018
Pré-commander « Keranna, l’histoire de sainte Anne »
Consultez la page FB Ar Gedour
Une planche inédite pour le 11 novembre :
Offre d’emploi du diocèse : LEME à Pontivy en CDI
L’Association Diocésaine de Vannes recrute en CDI un/une Laïc En Mission Ecclésiale (LEME) pour l’Aumônerie de L’Enseignement Public à PONTIVY
Salarié(e) de l’Association Diocésaine de Vannes, le/la Laïc En Mission Ecclésiale sera sous l’autorité hiérarchique du délégué diocésain de l’Aumônerie de l’Enseignement Public (AEP).
Il/elle aura pour missions de mettre en œuvre les orientations diocésaines, qui consistent :
- A favoriser l’accueil de tous les jeunes, pendant les permanences régulières dans les établissements scolaires des lycées du doyenné de PONTIVY, et d’assurer la coordination du pôle lycéens en collaborant avec la LEME chargée de la coordination du pôle collégiens.
- A animer l’aumônerie de PONTIVY en favorisant l’accueil de tous les jeunes, collégiens et lycéens de l’enseignement public ainsi que les jeunes de l’enseignement privé.
- De proposer des temps forts et des rassemblements pour les jeunes lycéens de l’enseignement public et privé sur le doyenné, en lien avec le prêtre référent de la « Pastorale des jeunes du Pays de Pontivy ».
- A proposer la découverte de la foi en Jésus-Christ, en étant attentive à harmoniser l’acte de foi avec son contenu, par une démarche catéchétique éventuellement.
- A proposer les temps forts, rassemblements et pèlerinages organisés par le diocèse, les collègues AEP et le service de « la Pastorale et de l’Evangélisation des Jeunes ».
- A organiser des temps de partage, de prière et des célébrations.
- A proposer les sacrements de l’initiation chrétienne aux jeunes et les préparer.
- A être référent pour accompagner les catéchumènes lycéens de l’aumônerie en lien avec le prêtre de la paroisse concernée.
- A assurer le lien avec les paroisses et les autres instances ecclésiales (mouvements et services diocésains).
- A susciter des bénévoles en lien avec le Délégué Diocésain AEP et à les accompagner.
- A collaborer et rendre des comptes aux membres de l’Association de l’AEP.
Le profil nécessaire au poste :
- Expérience en Eglise, sens de l’Eglise diocésaine et universelle et le Certificat d’Etudes Théologiques ou un équivalent serait apprécié
- Expériences dans l’animation auprès des jeunes exigées
- BAFA et/ou BAFD souhaité
- Intérêt pour les jeunes et leurs aspirations à travers l’écoute, l’accompagnement et le désir de leur annoncer l’évangile
- Maîtrise des outils de communication (internet et réseaux sociaux) et bureautiques
- Sens du service et de l’engagement, respect de la confidentialité
- Aptitudes au travail d’équipe et qualités relationnelles
- Aptitudes à la créativité
Le poste à pourvoir pour le 2 janvier 2019, est à temps partiel 19h30 par semaine annualisé.
Les candidatures (CV et Lettre de motivation) devront être envoyées par mail à : carine.mellerin@diocese-vannes.fr
Offre d’emploi du diocèse : LEME à Vannes en CDI
L’Association Diocésaine de Vannes recrute en CDI un/une Laïc En Mission Ecclésiale (LEME) sur la paroisse de Saint VINCENT FERRIER
Salarié(e) de l’Association Diocésaine de Vannes, le/la Laïc En Mission Ecclésiale sera sous l’autorité opérationnelle du curé de la paroisse St Vincent FERRIER à Vannes.
Il/elle aura pour missions :
- La Coordination et l’animation de la catéchèse familiale 1ère et 2ème année : rencontres avec les parents et les enfants, organisation des temps forts et préparation au Premier Pardon et à la Première Communion
- La coordination de la catéchèse des enfants de CM1 et CM2 : rencontres avec les enfants et organisation des temps forts
- La coordination de la préparation au Baptême des enfants du primaire
- Le lien avec l’école catholique
- La coordination de la Profession de Foi : rencontres avec les jeunes, organisation des temps forts et de la célébration
- La coordination des messes des familles
- La mise en place d’équipes de bénévoles sur la paroisse
Le profil nécessaire au poste :
- Formation chrétienne solide, le Certificat d’Etudes Théologiques ou un équivalent serait apprécié
- Expérience en Eglise, sens de l’Eglise diocésaine et universelle
- Adhésion aux fondements de l’Eglise
- Pédagogue
- Aptitudes au travail d’équipe
- Maîtrise des outils bureautiques : Word, Excel, PowerPoint
- Dynamisme et créativité
- Qualités relationnelles, sens de l’écoute
- Discrétion et respect de la confidentialité des informations
La personne recrutée sera accompagnée par le curé de la paroisse pour sa prise de poste.
Le poste à pourvoir à partir du 2 janvier 2019 est à temps partiel 19,5 heures par semaine annualisé.
Les candidatures (CV et Lettre de motivation) devront être envoyées le plus tôt possible par mail à : carine.mellerin@diocese-vannes.fr
We vocationnel à Timadeuc
Deux fois par an, les week-ends vocationnels « Vocare » accueillent une trentaine de jeunes étudiants et professionnels, garçons et filles, se posant ou non la question de la vocation.
Messe, participation aux offices, adoration, confession, conférences, marche, témoignages, veillée de prière mais aussi la rencontre avec des religieux et religieuses… Ces week-ends sont d’abord l’occasion d’une rencontre personnelle avec Dieu. Les jeunes repartent aussi avec des « outils »pour relire leur vie à la lumière de l’Evangile et des éclairages sur des éléments clés. « Qui est l’être humain ? Qui est Dieu ? Si l’appel de Dieu ne vient pas nous rejoindre dans ce qu’il y a de plus profond en nous, c’est que ce n’est pas un appel de Dieu », développe le Père Louis de Bronac, délégué épiscopal aux vocations.
« Développer la culture vocationnelle dans l’Eglise, c’est prendre conscience que même si je ne suis pas appelé personnellement au sacerdoce ou à la vie consacrée, la question des vocations me concerne et dépend de moi ». Ainsi, si certains jeunes viennent aux week-ends avec une question vocationnelle, d’autres viennent prier pour les vocations. « Cela donne une dimension ecclésiale au discernement vocationnel ».
Une Église vocationnelle et missionnaire
Dans le sillage du synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel
A l’issue des trois semaines de synode, le Pape François dispose d’un document foisonnant : 170 paragraphes qui pourraient inspirer une prochaine exhortation apostolique post-synodale. Les Églises particulières sont d’ores et déjà invitées à poursuivre la démarche synodale. Zoom sur quelques balises et pistes pastorales ouvertes par les pères synodaux.
Un premier fruit peut être identifié dans le processus même du synode, qui a vu une forte implication des jeunes. Le synode appelle les communautés chrétiennes à vivre la synodalité, comme dynamisme indispensable pour relever le défi de l’intégration des jeunes et générer une nouvelle impulsion missionnaire. (n°119 et suivants).
« L’accompagnement dans la croissance humaine et chrétienne vers la vie adulte est l’une des modalités par lesquelles la communauté est capable
de se renouveler et de renouveler le monde. (n° 92) ».
Un accompagnement intégral
Comment aider les jeunes à discerner pour poser les choix fondamentaux de leur vie ? Le synode promeut la complémentarité entre accompagnement personnel et accompagnement communautaire, pour un accompagnement intégral, où interagissent les aspects spirituels, humains, sociaux.
Premières communautés de foi,« Eglises domestiques », les familles sont un lieu privilégié où le jeune peut commencer à discerner sa propre vocation. Comment aider les familles à s’ouvrir à la dimension vocationnelle de leur mission éducative ?
Les évêques rappellent également la nécessaire proximité de l’Eglise avec les écoles et les universités qui ont un rôle « irremplaçable » dans la formation intégrale des jeunes.
Les courroies de transmission entre la famille, la paroisse, les établissements scolaires, la pastorale des jeunes, les mouvements, etc. sont donc crucialespour que les jeunes puissent mûrir leur vocation chrétienne.
Le synode pointe les trois charnières autour desquelles construire un temps de discernement : la vie fraternelle, une expérience spirituelle forte, enracinée dans la prière et les sacrements, et la dimension apostolique.
Un renouvellement de la paroisse
Le synode invite les paroisses à redynamiser leur vocation missionnaire, afin d’encourager les jeunes générations à prendre part à la vie ecclésiale et à devenir apôtres dans l’évangélisation de leurs semblables.
« Comment la communauté paroissiale aide le discernement des jeunes ? Et comment, étant théoriquement mère des vocations, enfantent-elles des vocations ? interroge le Père Louis de Bronac, délégué épiscopal aux vocations. Il est évident que pour assurer cette responsabilité, la paroisse doit être missionnaire et faire de la place aux jeunes… Or, leur confier des responsabilités reste un véritable défi pour la vie paroissiale » observe-t-il.
Le défi du renouvellement des paroisses passe par le renouvellement du regard porté sur les jeunes : quelle espérance ? « Chaque jeune que l’on côtoie dans une paroisse est une éventuelle occasion de générer des vocations. Sachons voir la beauté de la jeunesse qui a encore une soif d’idéal, et dont les modes de raisonnement sont différents mais valides ! ».
Une autre piste de renouvellement identifiée par le synode concerne la diaconie : le service des pauvres, des souffrants et des plus vulnérables constitue un espace privilégié pour se donner et discerner un appel. « De nombreux jeunes sont activement engagés dans le bénévolat et trouvent dans le service la façon de rencontrer le Seigneur. »
Le sacrement de Réconciliation
« Les jeunes ont besoin de se sentir aimés, pardonnés, réconciliés et ont un désir secret pour l’étreinte miséricordieuse du Père » remarque le document final.
Pour le Père Louis, ce point devrait trouver un écho puissant dans la réflexion du saint Père. En effet, « la devise du pape « miserando atque eligendo »- choisi parce pardonné – manifeste que son propre appel au sacerdoce a résonné avec son expérience de la confession. L’expérience du pardon est l’expérience d’une attention particulière du Seigneur pour nous. En nous pardonnant, Dieu nous remet en route vers notre finalité : la sainteté. Cela éclaire la question de notre vocation ». C’est d’ailleurs sur ce thème que se déroulera le prochain week-end Vocare, organisé par la mission étudiante Mémo à l’abbaye de Timadeuc.
La prière pour les vocations
« Que dans toutes les communautés chrétiennes, à partir de la conscience du baptême de leurs membres, une véritable culture vocationnelle se développe et un engagement constant de prière pour les vocations ». (n°80)
Afin de développer une véritable « culture vocationnelle », le synode exhorte toutes les communautés chrétiennes às’engager dans une prière constante pour les vocations. De nombreuses paroisses du diocèse lui dédient déjà des temps d’adoration ou de chapelet. Å noter aussi l’initiative du « monastère invisible », la journée mondiale de prière pour les vocations (4e dimanche de Pâques).
3 questions à :
Père Louis de Bronac, délégué épiscopal aux vocations
Sur la lancée du synode, quels sont les fruits à mûrir pour notre diocèse ?
Si le prêtre a un rôle spécifique dans l’accompagnement personnel, le synode a redit l’importance d’associer tous les états de vie au cheminement du jeune : vie consacrée, laïcs, … ainsi que l’importance de la vie familiale, de la fréquentation des communautés religieuses et de la vie en Eglise.
Cela rejoint l’intuition de la maison de discernement « Talitha Koum » (lire encadré). Bien que la vie paroissiale apparaisse souvent au second plan dans la vie chrétienne et l’expérience d’Eglise qu’ont les jeunes (par rapport aux mouvements, aux rencontres internationales, aux communautés), elle est une dimension essentielle à enrichir pour faciliter leur discernement. C’est à travers les expériences concrètes ecclésiales que l’on peut entrer dans le mystère de l’Eglise ; la vie paroissiale en fait partie et doit permettre de cheminer plus facilement ».
Comment le souci de la vocation et la responsabilité de l’accompagnement peuvent être portés en Eglise ?
L’Eglise est par nature vocationnelle. L’Église, ce sont ceux qui sont appelés à la sainteté. Le Pape François insiste sur la prise de conscience que la vie est vocation. La pastorale vocationnelle ne peut être une pastorale sectorielle ; le souci des vocations doit innerver toute la vie de l’Eglise.
Par ailleurs, dans le mot « accompagnement », il y a l’idée de « partager le pain ». L’Eglise a le devoir de vivre avec les jeunes, d’avoir des moments et des lieux de véritable écoute… d’écoute profonde ! Dans son homélie de clôture, le Pape a souligné avec humour un écueil: « Excusez-nous si, souvent, nous ne vous avons pas écoutés ; si, au lieu de vous ouvrir notre cœur, nous vous avons rempli les oreilles ».
Le synode a insisté sur le lien entre mission et cheminement vocationnel. Comment cela se manifeste dans notre diocèse ?
Vivre concrètement la mission est important pour progresser dans le discernement de sa vocation. A vivre le don de soi, on vit la joie du don de soi et le désir de se donner plus. Cela pose la question vocationnelle en termes de don de soi-même, de toute sa vie.
Dans notre diocèse, les week-ends« Vocare » permet aux jeunes de cheminer progressivement, de sorte qu’ils n’aient pas « peur » de la vocation, qui est toujours une proposition faite à l’amour de la personne : si tu le veux… Ces week-ends se font en lien avec des lieux de vie pour les étudiants et des invitations à participer régulièrement à des missions, pour apprendre à se donner. Le fait de vivre à la fois ces temps de retraite et de don permet aux jeunes de vivre une vie chrétienne intense, d’éduquer leur coeur et de les aider ainsi à mieux discerner. «
Se donner pour mieux discerner
Tout donner à Jésus pour être pleinement heureux… C’est au cours d’un week-end Vocare que cette certitude saisit Marie, 21 ans. Lors d’un autre week-end Vocare, les pères accompagnateurs de Mémo évoquent le projet d’une « maison » de filles : Marie a la réponse que son cœur attendait ! Depuis la rentrée, elle a rejoint à Guer la maison « Talitha Koum » où elles forment avec Hélène et Catherine une petite communauté. Elles ont choisi de vivre une année de césure, en lien avec le service des vocations et dans le cadre des Mémo, pour avancer dans le discernement de leur vocation. Avec la formation et la prière (offices, oraisons, messes, retraites en abbaye), un troisième pilier oriente leur vie : la mission, auprès des enfants (catéchèse scolaire, préparation aux sacrements) et des personnes âgées (visites des malades, service en Ehpad,etc.).
Même tension apostolique du côté de la propédeutique Bienheureux Pierre-René Rogues de Sainte-Anne d’Auray où les propédeutes participent aux soirées étudiantes organisées à Vannes et Lorient par Mémo pour donner une fois par mois, un enseignement ou un témoignage.[c=�