Après cet itinéraire spirituel et liturgique du carême, culminant avec les célébrations du Triduum Pascal, nous aurions tort de penser qu’on peut maintenant se reposer…
Et pourtant, que d’énergie pour préparer tant de célébrations différentes au cours de la semaine Sainte, que de temps consacré à vivre ces liturgies en quelques jours : reprendre son souffle ne serait rien de trop.
Or, bien au contraire, nous voici entrés dans le temps le plus important de l’année liturgique – ce temps qui donne sens à tout le reste.
En célébrant la Résurrection en Vigiles et le Jour de Pâques, nous ouvrons 8 jours entiers de fêtes pascales jusqu’au dimanche suivant, lui-même appelant 6 autres dimanches mais encore l’Ascension et bien évidemment Pentecôte. Car durant ce temps, c’est bien l’unique mystère de la résurrection, de l’Ascension du Seigneur et du don de l’Esprit Saint que nous célèbrerons : le cœur de la Foi.
Si nous avons vécu intensément le carême, c’est donc pour vivre encore plus intensément ce temps de Pâques, sinon, cela manque en réalité d’un peu de sens ! Eveillons notre conscience à ceci car l’enjeu pour le monde et nos assemblées, c’est de vivre la foi au Ressuscité, et plus encore de vivre nous-même comme des ressuscités ! Ce monde, et nous-même bien souvent, semblons tant vivre comme si Dieu n’existait pas !
Nos liturgies à venir devrons donc intensément célébrer cette résurrection, et que nos communautés célébrantes en témoignent surtout auprès des personnes occasionnelles et des jeunes.
Des liturgies solennelles
Que ces liturgies soient surtout SOLENNELLES, bien plus que festives, mais en effet, nobles et solennelles. Pour tous ces dimanches à venir, sortez les encens, que les servants(e)s de messe soient présents, fleurissez, proposez sans mesure le rite de l’aspersion, que les chœurs soutiennent le chant, que les orgues soulignent la profondeur de ce qui est célébré, que les autres instruments participent à la dynamique solennelle de la liturgie.
Mettez les plus belles nappes, que soient sortis les plus beaux ornements, chandeliers et autres objets liturgiques de l’autel.
Favorisons et écoutons aussi la voix de l’assemblée qui sera invitée à proclamer ses « Alléluia », et travaillons enfin à mettre en œuvre des liturgies avant tout « priantes », c’est-à-dire qui aident à prier effectivement pour que chacun puisse se laisser rejoindre par le Christ.
Les liturgies de nos paroisses pour ce temps de Pâques ne peuvent souffrir d’une quelconque forme de sobriété et de simplicité : voici l’heure de célébrer d’une « noble simplicité » nous rappelle le Missel.
La liturgie, même simple, lorsqu’elle est mise en œuvre noblement, donc dans le respect des normes et dans l’esprit de ce qui est célébré, sera ainsi comme une autoroute de la grâce : à nous donc, acteurs liturgiques de la déployer sans retenue afin d’aider à ouvrir les cœurs et les âmes à cette grâce.
La messe est d’abord la célébration du mystère pascal, rien de moins ! La liturgie de l’Eglise dans son déploiement sans réserve – et à la mesure des moyens de chacun – a pour objet de le manifester, rien de moins.
Emmanuel Auvray, délégué diocésain
Service de pastorale liturgique et sacramentelle