La célébration des Rameaux nous rappelle l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Il entre comme un roi, il mourra comme un paria. Etonnant paradoxe, la célébration de la liturgie de ce jour commence par l’allégresse et se termine dans la tristesse de la Passion. Au fil des jours, la tension s’est accentuée entre les chefs juifs, les grands prêtres, le drame s’intensifie. Ils ont déjà voulu lapider Jésus, mais Jésus reste maître de la situation : « Ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne » (Jn 10,18). Il est le maître de l’histoire, des évènements. De sa souffrance, jaillira la vie.
La liturgie du carême nous a préparés à ne pas désespérer, à ne pas perdre courage quand le mal semble plus fort que le bien, quand la tristesse semble plus forte que la joie.
L’entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem nous annonce l’entrée triomphale de Jésus dans les enfers (et non l’enfer), là où les justes de l’Ancien Testament attendent la résurrection. Nous connaissons l’icône de Jésus ouvrant la gueule des enfers et prenant par la main Adam suivi d’Eve et de tous les justes. Le triomphe de Jésus sur la mort et sur le mal sera alors total. C’est aussi l’entrée triomphale de Jésus dans la Jérusalem Céleste, le Paradis, le Royaume des cieux. Alors commencera une éternelle louange à la gloire de l’Agneau immolé mais triomphant :
« Alors j’ai vu : et j’entendis la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens ; ils étaient des myriades de myriades, par milliers de milliers.
Ils disaient d’une voix forte : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. »
Toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis proclamer : « À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, la louange et l’honneur, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. »
Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » ; et les Anciens, se jetant devant le Trône, se prosternèrent. » (Ap 5, 11-14)
Entrons dans la Semaine Sainte dans l’espérance que la vie est plus forte que la mort. Associons-nous à la Passion de Jésus pour triompher avec lui.