30 catéchumènes adultes du Diocèse, âgés de 18 à 59 ans, ont été appelés aux sacrements de l’initiation chrétienne par Monseigneur Raymond Centène, lors de l’appel décisif, célébré en la basilique Notre-Dame du Roncier de Josselin. Au début du Carême – « temps de conversion et de pardon, où Dieu redit son amour » – les parcours de ces catéchumènes, parfois longs et difficiles, nourrissent la montée vers Pâques de l’ensemble des chrétiens, invités à revenir plus intensément à la source de leur baptême.
Accompagnés par leurs parrains, marraines et par les chrétiens qui ont cheminé avec eux pendant deux ans, soutenus par la prière de leurs équipes d’accompagnement et des communautés paroissiales, 14 hommes et 16 femmes se sont présentés devant l’assemblée chrétienne. L’appel décisif et l’inscription du nom marquent une étape importante dans leur cheminement et donnent le coup d’envoi de cette phase d' »ultime préparation », qui précède leur baptême.
Reportage sur l’appel décisif du dimanche 18 février à Josselin :
Convertissez-vous et croyez !
Qui sont ces adultes, âgés de 30 ans en moyenne, qui demandent à être admis aux sacrements de l’initiation chrétienne ? Ils viennent des quatre coins du Morbihan, aussi bien urbains que ruraux, appartiennent à toutes catégories sociales et reflètent diverses situations de vie (étudiants, ouvriers, migrants, enseignants, cadres, employés, professions libérales, demandeur d’emploi, étudiant, parent en foyer, …). Certains sont nés dans des familles chrétiennes, d’autres viennent de l’Islam ou de milieux athées… Tous sont unis par leur foi en Christ et cette même réponse à l’appel lancé par le Christ lui-même : « me voici ».
Cet « appel décisif » et l’ »inscription du nom » (sur le registre diocésain prévu à cet effet) ont marqué le coup d’envoi de « l’ultime préparation » à leur baptême. La main de leur parrain ou marraine sur l’épaule, ils se sont avancés vers Monseigneur Centène pour recevoir l’écharpe mauve des appelés. Ils porteront cette écharpe durant les prochains « scrutins » avant de revêtir le vêtement blanc des baptisés lors de la veillée pascale.
« Veux-tu être mon enfant ? »
Dans son homélie, Monseigneur Centène a souligné le caractère universel de l’appel du Christ. « Le Seigneur murmure : « veux tu être mon disciple ? Veux tu être mon enfant ? Et vous avez répondu « oui ». Cet appel est descendu de la tête au cœur car la foi n’est pas d’abord une question d’idées, de valeurs, c’est un choix, une décision, un ‘oui’, un engagement, une confiance faite à Jésus. Du fond de notre cœur, nous décidons de faire confiance au Christ et à Sa Parole. Voilà notre foi et elle engage toute notre vie car demander le baptême change toute une vie ».
Dans la lettre de demande qu’il adressait à Monseigneur Centène, un catéchumène évoquait son cheminement, laborieux, et cette intime conviction : « Et pourtant je sais que Jésus était près de moi ».
Visionner l’intégralité de l’homélie
prononcée par Monseigneur Raymond Centène :
Cet autre catéchumène, cité par le Père Francis Loisel, accompagnateur du service diocésain de Catéchuménat, exprime la même conviction en ces termes : « Ce que j’ai découvert, c’est ce que j’ai été choisi depuis ma naissance, même sans être baptisé, car j’ai le sentiment d’avoir été guidé, protégé, surtout d’être aimé par quelqu’un que je ne connais pas. J’ai conscience que je suis aimé par quelqu’un que je découvre. En Le découvrant, je découvre aussi pourquoi je veux L’aimer ».
« On sait que Dieu nous aime »
C’est cet appel qu’a également entendu Lucas, 18 ans, étudiant en droit à l’UBS Vannes. « J’ai toujours senti un attrait pour la religion chrétienne. J’allais même à la messe, souvent. (…) C’est une présence intérieure qu’on ressent en toutes circonstances. On sait que Dieu nous aime et on a toujours à cœur de lui plaire et d’être un enfant digne de lui « . En l’absence du soutien de ses parents, athées, Lucas peut s’appuyer sur la Mission Etudiante du Morbihan (Mémo) et sur Clément, son parrain. Il perçoit d’autant mieux la dimension communautaire. « Le fait de réciter le credo devant toute cette famille chrétienne, c’est se sentir appartenir à quelque chose de plus grand que soi. C’est entrer dans une communauté et faire partie de cette famille ».
Si sa famille ne l’entoure pas non plus, Malika (Lorient) sait qu’elle a trouvé une deuxième famille au sein de l’Eglise. Cette jeune maman de deux enfants, actuellement en formation d’ADVF (assistante de vie aux familles), évoque avec pudeur son enfance difficile. Dans la prière, elle trouve réconfort et force. Dieu l’a aidée à surmonter les épreuves. « Le fait de recevoir cette écharpe, m’a fait ressentir ‘plus’ enfant de Dieu qu’avant », témoigne-t-elle, émue.
Lors de la Vigile pascale, pas moins de cinq adultes seront baptisés pour la paroisse Saint Louis de Lorient, à la plus grande joie de la communauté et du Père Gwenaël Maurey, curé, archiprêtre du Pays de Lorient. » Baptiser dans la nuit de Pâques, c’est le cœur de la foi, proclamer le Christ mort et ressuscité. Le mystère de Pâques qu’on est invité chacun à vivre ; le Christ nous appelle à la Vie. J’ai été surpris plusieurs fois par des catéchumènes qui, à la question ‘pourquoi vous voulez devenir chrétien ?’ répondaient : ‘parce que dans l’Evangile, on nous parle d’amour’. Dieu nous aime et il nous invite à vivre dans l’amour ».
Le combat de l’amour
Vivre dans l’amour… Chez 5 de ces catéchumènes, membres de la même famille (la mère, ses 3 fils et sa fille de 5 ans), l’expérience fondamentale de l’amour du Christ résonne tout particulièrement. Après avoir fui la guerre en Syrie il y a deux ans, la famille a trouvé refuge à Allaire. La mère de famille, Kholod-Claude exprime sa joie en arabe. « Cette célébration était importante pour avancer dans la vie ; ça change tout vers le mieux ! », traduit Salah-Marc, son fils, de 16 ans. Et sa vie a véritablement changé depuis sa découverte de l’Evangile, une guérison profonde s’est opérée. « Quand ma mère a lu l’Evangile, ce qui revenait toujours, c’est aimer, aimer, aimer… Quand elle a lu ça, elle a décidé de changer de religion et de devenir chrétienne ».
Appelés au bonheur
Incorporation dans une famille, amour inconditionnel de Dieu, appel au bonheur… « Quelqu’un est là, Jésus, qui nous répète « tu n’es plus seul, tu fais partie de ma famille, tu as une communauté autour de toi, l’Eglise, mon Eglise qui depuis près de 2000 ans affronte les combats de ce monde, ces combats dont je suis le vainqueur. Ce combat dont je suis le vainqueur, tu en seras vainqueur toi aussi pour peu que tu t’engages envers Dieu d’une conscience droite (…) Puisse le baptême que vous allez recevoir vous apporter à tout jamais la certitude que Dieu vous aime, que vous êtes ses enfants, que vous marchez désormais sur ses traces pour votre bonheur et le bonheur du monde entier », a conclu Monseigneur Centène dans son homélie.