Yves-Joseph-Marie Plumey, est né le 29 janvier 1913 à Vannes et mort assassiné le 3 septembre 1991 à Ngaoundéré. Prélat catholique français, de la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée, il a été évêque puis archevêque de Garoua, de 1955 à 1984. Il est considéré comme pionnier de l’évangélisation dans le nord du Cameroun et du Tchad.
Une célébration en son honneur aura lieu à la cathédrale de Vannes le vendredi 3 septembre prochain à 18h30.
QUI ETAIT MGR YVES PLUMEY ?
« Originaire de France, précisément du Morbihan en Bretagne dans la région de l’Ouest, il naît à Vannes, le 29 Janvier 1913. En 1930 il entre dans la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée et fait son année de noviciat. Le 29 septembre 1931 à Berder, il achève son année de noviciat et prononce ses vœux de religion (pauvreté, chasteté et obéissance). Par cet acte il s’offre tout entier à Dieu.
Il est ordonné prêtre le 29 juin 1937 en la solennité des Saints Pierre et Paul, apôtres et Martyrs. Il reçoit en 1938 une obédience pour Ceylan au Sri-Lanka. Mais la guerre de 1939 fait annuler ce projet. Il est alors nommé vicaire dans la paroisse de Talence, près de Bordeaux. Il s’occupait des étudiants ; ce premier ministère auprès des jeunes a allumé en son cœur une flamme qui l’a animé toute sa vie et il en parlait toujours avec chaleur. Le 4 mai 1946, alors que le P. Yves Plumey était totalement donné à cette jeunesse qu’il encadrait dans la paroisse de Talence, la providence, à Rome, le désigne pour être supérieur de la mission Tchad-Cameroun, avec ses 14 compagnons.
Le 25 avril 1947, le Père Yves Plumey, supérieur des missionnaires Oblats de Marie Immaculée, est nommé Préfet Apostolique. Le 24 mars 1953, il est nommé Vicaire Apostolique. Le 14 septembre 1955, Mgr Yves Plumey devient évêque de Garoua avec la création du diocèse de Garoua.
Le 17 mars 1984, le souverain pontife accepte la démission de Mgr Yves Plumey et Mgr Christian Tumi devient le deuxième archevêque de Garoua. Il se retire à Ngaoundéré où il continue l’oeuvre du Seigneur comme curé de la nouvelle paroisse de Bamyanga qu’il construit pour se faire proche des plus pauvres.
En 1991, la nuit du 2 au 3 septembre il ratifie par son sang l’offrande de lui-même en ouvrant sa porte aux bourreaux qui lui ôtent la vie. Son pèlerinage terrestre prend fin. Lui qui a tout donné pour mettre un peuple debout. Il a fondé des écoles, des dispensaires et des églises. En fait, au-delà de cette mort violente, l’on comprend que « personne n’a enlevé la vie à Mgr Plumey. Il l’avait donnée depuis longtemps et entièrement à cette terre du Cameroun, à son peuple. Il avait donné sa vie surtout à ce peuple « au ras-du-sol », aux humbles de cette terre, ceux qui n’ont pas de voix, les pauvres, ceux qui sont en marge. » (P. Norbert Holsen, omi).
Au Cameroun, le centre Mgr Yves Plumey « met l’homme debout »
Dans la région de Ngaoundéré, le Centre Mgr Yves Plumey commémore le 30e anniversaire de la mort d’Yves Plumey. Les liens avec le diocèse de Vannes sont forts depuis la fondation du Centre et ne demandent qu’à s’intensifier.
Pionnier du catholicisme dans le Nord-Cameroun
Monseigneur Yves Plumey s’était donné comme mission de « mettre l’homme debout ». Il a crée des écoles, des collèges, des dispensaires, des centres de formation, etc. Pensant à la relève du clergé, il a fondé le petit séminaire de Ngaoundéré, le grand séminaire de Maroua et le grand séminaire de Douvangar (frontière Tchad Cameroun).
Le centre Yves Plumey
Dans la mouvance de la mission de Mgr Plumey, un centre à son nom a été créé en 2001 par son successeur, Mgr Joseph Djida, oblat de Marie Immaculée (OMI), et Sœur Nicole Nshombo, missionnaire xaviérienne. Le cœur de cette œuvre socio caritative ? Approcher la personne humaine dans sa fragilité la plus profonde et offrir des réponses diversifiées selon les besoins des enfants.
Le Centre Yves Plumey est situé dans le village de Marza, à 12 km de N’Gaoundéré. La pauvreté de la population y est endémique, les enfants sont faiblement scolarisés et souffrent de problèmes de malnutrition.
Le Centre Mgr Yves Plumey évolue dans des domaines variés :
Social
La Maison des enfants. Depuis sa création, le Centre Mgr Yves Plumey accueille des enfants orphelins, abandonnés par leur famille, ou issus de familles en situation très précaire. Le Centre recueille, soigne, nourrit, loge et donne une éducation humaine et spirituelle à ces enfants fragilisés. Le centre soutient actuellement 34 enfants (de 0 à 23 ans) : 11 sont internes, 23 dans leurs familles. Il assure un suivi sanitaire, alimentaire, scolaire et psycho-social. La Maison des enfants accueille aussi des enfants gravement malades.
Depuis le 8 décembre 2020, un foyer pour jeunes filles sans familles ou en situation difficile, « Havre de l’Espérance », a ouvert ses portes. Il accueille actuellement 13 adolescentes dont 12 sont scolarisées au collège Yves Plumey. Le Foyer n’est encore que partiellement équipé.
Santé
Le centre de santé Yves Plumey est un dispensaire qui prend en charge les enfants du centre et les populations environnantes. Il emploie aujourd’hui 24 personnes. Il comporte trois volets :
- Le centre de santé ;
- Le centre de rééducation fonctionnelle Ida Justine qui accueille des enfants et des adultes handicapés moteur ;
- La maternité Santa Monica qui pratique une quarantaine d’accouchements par mois.
Éducation
L’école primaire et maternelle bilingue Sainte-Anne (nom donné en hommage à la basilique Sainte-Anne où Mgr Plumey fût ordonné prêtre puis évêque) compte 396 élèves et 10 enseignants. Depuis 2019, L’école bénéficie de la subvention d’une ONG pour un repas par élève et par jour, chaque midi. Les parents d’élèves ont un champ communautaire et un jardin scolaire qui fournit les légumes pour varier les repas. Sainte-Anne est classée parmi les cinq meilleures écoles de la région de l’Adamaoua.
Le collège bilingue Yves Plumey, 286 élèves et 17 enseignants, a deux sections (anglophone et francophone). Faute de salles de classes suffisantes et de salles spécialisées (laboratoires scientifiques, bibliothèques et salles informatiques) les élèves sont obligés d’aller dans d’autres collèges hors de Marza : 8 km à l’aller comme au retour pour nombre d’entre eux et souvent à pieds.
Le centre de formation agro-pastoral et informatique Saint-Guido-Maria-Conforti
Destiné à des jeunes, orphelins ou issus de familles démunies, titulaires du BEPC ou d’un diplôme équivalent, il offre trois filières de formation en deux ans : agriculture, élevage et informatique.
Le centre Mgr Yves Plumey dispose aussi d’une « cuisines des hosties », la seule du diocèse de N’gaoundéré.
Une ferme
Une ferme alimente les besoins du centre et des villageois qui frappent à la porte. Certains produits sont vendus pour assurer le fonctionnement du centre. Elle comprend un élevage de porcs, de poulets et un cheptel de bovins et caprins. Les produits des champs sont essentiellement réservés à la consommation domestique. Une partie est vendue à la population environnante à prix très réduit.
La célébration du 30e anniversaire de la mort de Monseigneur Yves Plumey, préparée de longue date, a démarré au Cameroun le 15 août et se poursuit jusqu’au 3 septembre. Sœur Nicole s’en réjouit : « Au-delà de la commémoration, nous souhaitons faire redécouvrir à tous, l’essentiel du message de Monseigneur Plumey, Il porte de nombreux fruits aujourd’hui et cet héritage spirituel et missionnaire peut féconder toute l’Église du Cameroun. »
