Après les doyennés de Plouay et du Faouët, le doyenné de Gourin a accueilli Monseigneur Centène et son équipe pour la suite de la visite pastorale. Avec les acteurs pastoraux concernés, ils se sont attelés à un nouveau chantier : l’évangélisation des jeunes. Afin de planter les bases de la réflexion, le Père Jean –Paul Sossah, prêtre référent de la pastorale des jeunes sur le Pays du Faouët, est allé à la rencontre des quatre curés-doyens en amont de la visite : il a dressé un état des lieux des propositions existantes et commencé à discerner trois priorités.
Fort de son tour d’horizon de la pastorale des jeunes dans les doyennés, le Père Sossah pose un regard à la fois lucide et interpellant :« Les jeunes, nous les ‘avons’ ! Nous savons où ils sont : dans les établissements scolaires, secondaires et professionnels, dans les groupes, dans les clubs, dans les associations, etc., et pas vraiment dans nos paroisses… Nous n’allons pas attendre qu’ils viennent vers nous ! », lance-t-il.
Trouver des accompagnateurs
Ce constat posé, une première conviction est de faire de l’appel d’accompagnateurs un point de départ. « S’occuper de la jeunesse est un travail d’équipe ! La priorité c’est aller à la rencontre des jeunes. Il faudrait trouver des personnes qui aillent à la rencontre des jeunes pour leur faire des propositions et pour être à l’écoute de leurs propositions : qu’ont-ils envie de faire ? Quelles idées ont-ils ? ». Le récent synode a d’ailleurs mis l’accent sur cette écoute des jeunes, désireux d’être « protagonistes », et sur leur mission apostolique envers leurs semblables. (Document final, n°52 à 57).
Ecouter les jeunes
Le Père Jean-Paul Sossah puise dans l’actualité du doyenné de Gourin une belle illustration de l’élan attendu. « Trois jeunes sont venus nous trouver, nous les prêtres, avec un projet concret, relate le Père Jean-Paul. Il s’agissait d’organiser un temps convivial intergénérationnel. « Nous les avons accompagnés pas à pas dans la réalisation de ce projet, qui a démarré en novembre et va se poursuivre tous les 2e samedi du mois ; cette initiative permet à des personnes de sortir de chez elles, pour vivre un après-midi avec d’autres ».Cet exemple manifeste combien une impulsion missionnaire authentique peut venir des jeunes eux-mêmes.
Pour le Père Jean-Paul Sossah, accompagner les jeunes dans la prise de conscience de leur responsabilité apostolique nécessite de déplacer le curseur pastoral. En effet, « nous nous interrogeons souvent sur ce que nous allons faire pour les jeunes. Nous situons la question de notre propre côté, observe-t-il. Il faut nous mettre à l’écoute des jeunes eux-mêmes : qu’est-ce qu’ils ont envie de faire et comment les accompagner ? ».
Former des « leaders »
Enfin, une autre priorité, également suggérée par le synode, réside dans la formation de « leaders » : « des jeunes à même de pouvoir aider les autres à faire ensemble, à l’exemple de ce groupe de trois jeunes venus eux-mêmes avec leur projet ».
La visite pastorale devrait donc inviter tous les acteurs du territoire à se mettre au travail dans ces trois directions. « La question des jeunes n’est pas facile à aborder », reconnait le Père Jean-Paul Sossah. Il faut garder à l’esprit qu’elle s’insère dans le chantier principal de la visite, à savoir le réaménagement pastoral.